À peine un mois après sa nomination, le Premier ministre Sébastien Lecornu a présenté ce matin sa démission au président de la République Emmanuel Macron, qui l’a acceptée, a annoncé l’Élysée dans un communiqué officiel.
Nommé le 9 septembre dernier, M. Lecornu avait succédé à Gabriel Attal avec pour mission de relancer un exécutif fragilisé et d’apaiser un climat politique tendu. Mais son passage à Matignon aura été de courte durée : moins de quatre semaines, un record sous la Ve République.
La démission intervient dans un contexte de fortes turbulences politiques. Depuis la présentation partielle de son gouvernement dimanche soir, le Premier ministre faisait face à une levée de boucliers tant de la gauche que de la droite, dénonçant des choix jugés « provocateurs » ou « incohérents ». Certains alliés au sein même de la majorité avaient également exprimé leur malaise.
Sébastien Lecornu devait prononcer mardi sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale, un discours désormais caduc. Selon une source proche du pouvoir, il aurait préféré se retirer plutôt que d’affronter un débat parlementaire qui s’annonçait houleux et sans majorité claire.
L’Élysée n’a pas encore communiqué sur la nomination d’un successeur, mais plusieurs noms circulent déjà pour assurer l’intérim à Matignon. Emmanuel Macron se retrouve ainsi confronté à une nouvelle crise politique majeure, confirmant les difficultés du second quinquennat.
Avec cette démission express, Sébastien Lecornu entre dans l’histoire comme le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République — un épisode qui illustre une fois de plus l’instabilité politique actuelle.