La préservation de l’eau devient plus que jamais une priorité en Bourgogne-Franche-Comté. Hier, sur le site du barrage-réservoir de Grosbois, le préfet de région Paul Mourier, le président du Conseil départemental de la Côte-d’Or François Sauvadet, et la directrice générale de Voies navigables de France (VNF) Cécile Avezard, ont officialisé un partenariat financier majeur pour garantir l’approvisionnement en eau potable et soutenir la navigation sur le canal de Bourgogne.
Un investissement de 17,7 millions d’euros pour l’eau et le canal
Le protocole signé prévoit un programme de travaux ambitieux de 17,7 M€, porté par Voies navigables de France et cofinancé par l’État, la Région Bourgogne-Franche-Comté et le Département de la Côte-d’Or. Le Conseil départemental s’engage à hauteur de 4 M€, tandis que l’État, via VNF, investit 11,5 M€ dans le cadre du Contrat de plan État-Région (CPER).
Objectif : sécuriser durablement l’alimentation en eau du canal de Bourgogne tout en préservant les réserves d’eau potable du réservoir de Grosbois, un site stratégique pour la Côte-d’Or.
Deux chantiers structurants au cœur du dispositif
Deux opérations majeures concentrent les efforts :
- La modernisation du barrage de Panthier (2026–2027), pour restaurer sa capacité historique de 8,16 millions de m³ et moderniser son évacuateur de crue. Un investissement de 15 M€, financé à parts égales par le Département et la Région (3 M€ chacune), permettra de soulager le barrage de Grosbois, dont dépend une partie de l’approvisionnement en eau potable.
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La réhabilitation de la rigole de Chazilly, canal d’alimentation essentiel, afin de sécuriser 600 000 m³ d’eau par an vers le bief de partage du canal à Pouilly-en-Auxois. Ce chantier de 2,7 M€ bénéficie d’un cofinancement du Département (1 M€) et de la Région.
Une gestion plus fine de la ressource en période de sécheresse
Ces travaux s’inscrivent dans la continuité d’une stratégie engagée depuis plusieurs années par VNF pour adapter la gestion du canal au changement climatique. En 2025, malgré une sécheresse exceptionnelle, la navigation a pu être maintenue grâce à une gestion optimisée des volumes d’eau et à la modernisation progressive des infrastructures : barrages, prises d’eau, berges et écluses.
L’enjeu est clair : accroître le volume d’eau disponible pour le canal tout en garantissant les autres usages — eau potable, tourisme fluvial, agriculture et industrie.
Un partenariat durable entre VNF et le Département
Ce nouveau pas en avant s’inscrit dans la convention-cadre signée en novembre 2023 entre VNF et le Département de la Côte-d’Or, qui vise à faire des voies navigables un levier de développement écologique, touristique et territorial.
Cinq thématiques structurent cette coopération, dont la préservation de la ressource en eau et la valorisation des abords du canal. Plusieurs projets concrets sont déjà en cours, comme la création d’un Espace Naturel Sensible (ENS) au réservoir de Grosbois et l’extension de l’ENS de Cercey à la rigole de Chazilly.
Enfin, le réseau navigable départemental est désormais entièrement longé par une véloroute, offrant un nouvel atout touristique avec la récente liaison entre Bretenières et Saint-Usage et la construction d’une passerelle sur la Saône.
« Une vision partagée de l’eau comme bien commun »
Pour François Sauvadet, président du Département, « cet accord illustre notre engagement commun pour une gestion responsable et solidaire de l’eau, ressource vitale pour les habitants, l’économie et l’environnement ». Cécile Avezard, directrice générale de VNF, a salué « la force d’un partenariat local exemplaire au service du canal de Bourgogne et de la transition écologique ».