Longtemps méconnue du grand public, l’industrie du caoutchouc réaffirme aujourd’hui son rôle stratégique dans l’économie française. Forte de 40 800 emplois directs et d’un chiffre d’affaires de 12,7 milliards d’euros, la filière se mobilise pour attirer de nouveaux talents et accompagner la transition écologique et technologique du pays.
Les 7 et 8 octobre derniers, à la Petite Halle de la Villette (Paris), la marque « Avec l’industrie caoutchouc » a réuni collégiens, étudiants et candidats à l’emploi pour deux journées de découverte des métiers du secteur. L’objectif : faire connaître la diversité des savoir-faire et susciter des vocations. Une opération essentielle, car le secteur prévoit plus de 1 000 postes à pourvoir chaque année d’ici 2030, partout en France.
Un maillon stratégique de l’économie et de la transition écologique
L’industrie du caoutchouc, qui rassemble 225 entreprises et près de 470 sites industriels, irrigue de nombreux domaines : mobilité (automobile, aéronautique, ferroviaire, naval), défense, luxe, santé, énergie, bâtiment, sport, ou encore agroalimentaire.
En 2023, les entreprises françaises du secteur ont transformé 162 000 tonnes de caoutchoucs synthétiques et 94 000 tonnes de caoutchouc naturel, matériau clé de nombreux produits de haute performance. Engagée dans une démarche d’innovation et d’éco-conception, la filière mise sur les matières premières recyclées et biosourcées, ainsi que sur la durabilité des produits pour répondre aux enjeux environnementaux.
« L’industrie française du caoutchouc apporte des solutions innovantes d’excellence et a su se réinventer pour accompagner le progrès. Elle reste un maillon central des chaînes de valeur industrielles de notre pays et de l’Europe », souligne Franck Dessaintjean, président d’Elanova.
Un secteur qui recrute dans tous les métiers
Face aux départs à la retraite et à la croissance de l’activité, l’industrie du caoutchouc devra recruter près de 6 000 personnes d’ici 2030. Les opportunités concernent toute la chaîne de valeur : recherche, innovation, chimie, mécanique, maintenance, production, mais aussi fonctions support (RH, finance, logistique, marketing, communication).
Les profils recherchés sont variés : jeunes diplômés, personnes en reconversion, techniciens, ingénieurs… Certains métiers requièrent une formation initiale spécifique, d’autres s’apprennent directement en entreprise via des parcours de formation interne.
Pour mieux faire connaître ces opportunités, la filière s’appuie sur la marque commune « Avec l’Industrie », qui fédère plusieurs branches industrielles autour d’une même ambition : renforcer l’attractivité des métiers industriels. Le site dédié www.aveclindustriecaoutchouc.fr recense les métiers, formations et offres d’emploi du secteur.
Un ancrage fort en région Bourgogne–Franche-Comté
La Bourgogne–Franche-Comté illustre parfaitement cette vitalité, avec près de 2 900 salariés répartis dans 17 entreprises. Parmi elles, Geficca (Cosne-sur-Loire) se distingue par la fabrication de pièces techniques pour l’automobile, la défense et l’industrie, tandis qu’AVS Sumiriko (Decize) développe des solutions antivibratoires pour les principaux constructeurs automobiles européens.
« Ce n’est pas parce que l’on est petit que l’on n’avance pas. Le caoutchouc est un matériau d’avenir qui s’appuie sur une expérience plus que centenaire. Travaillons maintenant à transmettre et accompagner la nouvelle génération pour relever les défis de demain », déclare Christophe Legeais, président d’Ucaplast.
Un matériau d’avenir pour une industrie résiliente
Souvent perçu comme un matériau du passé, le caoutchouc démontre aujourd’hui toute sa modernité : résilience, adaptabilité, durabilité. À l’heure où la France mise sur la réindustrialisation et la transition écologique, ce secteur historique s’impose comme un acteur incontournable du renouveau industriel français.
