Les organisations syndicales CGT, FSU et Solidaires appellent à une journée de grève et de manifestations le 2 décembre prochain, afin de dénoncer ce qu’elles qualifient de « politiques d’austérité » contenues dans le projet de budget actuellement débattu au Parlement. Selon elles, les mesures prévues mettraient en péril les services publics, les droits sociaux et le pouvoir d’achat des travailleurs.
Les syndicats estiment que la mobilisation engagée depuis septembre a déjà permis d’obtenir des reculs, notamment l’abandon de la suppression de deux jours fériés et le report d’une partie de la réforme des retraites. Ils notent également que le gouvernement a renoncé, sous pression, à l’usage du 49.3 dans certaines étapes du débat parlementaire. Pour autant, ils jugent ces avancées insuffisantes et mettent en garde contre l’adoption d’un budget qui « aurait des conséquences catastrophiques » pour les salariés.
Parmi les points particulièrement dénoncés figurent la suppression de 3 000 postes dans la fonction publique, le gel des salaires des agents publics – dont le pouvoir d’achat aurait reculé de 23 % depuis vingt ans –, la réduction des financements aux hôpitaux, aux universités, aux collectivités territoriales et aux associations, ainsi que le doublement envisagé des franchises médicales.
Les syndicats alertent également sur la limitation envisagée des arrêts maladie et des arrêts liés aux accidents du travail, ainsi que sur la perspective, un temps évoquée, d’un gel des pensions de retraite et des prestations sociales. Si le gouvernement affirme être revenu sur certaines de ces mesures, les organisations syndicales déclarent ne disposer d’« aucune garantie solide ».
Autre élément de discorde : le refus par une majorité parlementaire, avec le soutien de l’extrême droite, d’adopter une taxe sur le patrimoine des milliardaires ou de conditionner les aides publiques aux grandes entreprises, alors même que les bénéfices des groupes du CAC 40 atteignent des niveaux records.
CGT, FSU et Solidaires appellent donc « l’ensemble des jeunes, salarié·es, retraité·es et privé·es d’emploi » à se mobiliser massivement le 2 décembre, à organiser des assemblées générales dans les lieux de travail et à réfléchir à la poursuite du mouvement au-delà de cette date. L’objectif affiché est d’obtenir des augmentations de salaires, l’abrogation définitive de la réforme des retraites et des moyens renforcés pour les services publics.
Les syndicats souhaitent également élargir la mobilisation à d’autres secteurs, notamment les associations, les collectifs féministes, les organisations environnementales et les acteurs du logement et de la culture. « La porte est ouverte », écrivent-ils, en appelant à construire « la convergence des luttes » sur l’ensemble du territoire.
