Le mouvement Écologie au Centre Bourgogne-Franche-Comté hausse le ton contre l’ultra fast-fashion et s’en prend directement au géant chinois Shein, devenu en quelques années le symbole d’un mode de consommation jugé « toxique » et « dépassé ». Dans un communiqué, le parti appelle à une transformation radicale de notre rapport aux biens matériels et défend l’émergence d’un modèle reposant sur « l’Abondance Déjà-Là ».
Un phénomène ancien sous un vernis numérique
Pour Fabien Robert, délégué régional du mouvement, le succès de Shein n’est ni une surprise ni une révolution. Selon lui, il s’agit simplement de l’évolution logique d’un système fondé sur la surproduction et l’achat compulsif.
Il compare d’ailleurs le modèle à celui décrit par Émile Zola dans Au Bonheur des Dames, où les grands magasins bouleversaient déjà les modes de consommation au 19ᵉ siècle. Aujourd’hui, le mécanisme est « démultiplié par la puissance d’Internet et des algorithmes », créant une spirale d’achats instantanés et bon marché.
Produits illicites et marges opaques : le parti pointe un double standard
Écologie au Centre dénonce également la vente de produits non conformes ou illicites sur certaines plateformes : objets sexuels, armes, articles ne respectant pas les normes européennes… Un constat déjà documenté par les autorités, mais que le parti estime encore trop sous-estimé par les décideurs publics.
Au-delà de ces dérives, Fabien Robert remet en cause l’idée d’une « différence morale » entre les géants du low-cost en ligne et certaines enseignes traditionnelles.
Selon lui, beaucoup de marques bien installées s’approvisionnent dans les mêmes circuits mondialisés, tout en pratiquant des marges considérablement plus élevées. Une situation qui, selon le mouvement, entretient un flou sur ce qu’est réellement une consommation « éthique ».
Un appel à rompre avec la logique du neuf
Plutôt que d’opposer les plateformes entre elles, Écologie au Centre propose de sortir du paradigme de la production continue. Le parti prône un modèle reposant sur les ressources existantes : seconde main, réparation, économie circulaire et échanges locaux.
Parmi ses propositions :
- Faire du réemploi la norme, en soutenant plus fortement les ressourceries, associations solidaires et ateliers de réparation.
- Développer les échanges locaux, notamment via des plateformes de troc et des Systèmes d’Échanges Locaux (SEL).
- Instaurer une fiscalité punitive sur les produits issus de l’ultra fast-fashion, pour intégrer leur impact environnemental et social.
L’objectif affiché : réduire la production de plastique, l’empreinte carbone du textile et les conditions de travail souvent jugées indignes dans la chaîne mondiale de fabrication.
La Bourgogne-Franche-Comté comme laboratoire du changement ?
Pour le mouvement, la région possède toutes les ressources humaines, associatives et économiques pour devenir pionnière en matière de consommation durable. Fabien Robert affirme que la seule action réellement efficace pour l’environnement consiste à « s’attaquer à la surproduction et à l’obsolescence programmée », invitant les acteurs locaux à repenser leurs modèles économiques.
Un débat local à portée nationale
Alors que la fast-fashion continue de gagner du terrain auprès des jeunes consommateurs et que les contrôles européens se renforcent, la prise de position d’Écologie au Centre s’inscrit dans un débat national brûlant : comment concilier pouvoir d’achat, liberté de consommer et impératif écologique ? Une question qui devrait encore animer les échanges politiques à l’approche des échéances régionales et européennes.
Communiqué de presse du 12 novembre 2025 :
L’Ombre de Zola sur le Phénomène Shein : Écologie au Centre pointe du doigt l’Hypocrisie de la Surconsommation
Face au modèle « ultra fast-fashion », Écologie au Centre appelle à un sursaut éthique et à l’adoption urgente d’un modèle économique de l’Abondance Déjà-Là.
Fabien Robert, Délégué Régional d’Écologie au Centre, livre une analyse cinglante de l’implantation de plateformes comme Shein, y voyant non pas une nouveauté, mais l’aboutissement toxique d’un modèle économique dépassé.
Leçon d’Histoire et Hypocrisie du Marché
L’arrivée du modèle Shein, proposant des dizaines de milliers de produits neufs par jour, est le miroir déformant d’une société esclave de l’achat compulsif.
« L’engouement autour de l’ultra fast-fashion n’est que la version numérique, démultipliée et planétaire, du mécanisme implacable décrit par Émile Zola dans Au Bonheur des Dames », déclare Fabien Robert. « Nous assistons à une hypocrisie collective : on condamne le désastre écologique tout en laissant le champ libre à un modèle qui pousse à l’obsolescence immédiate et au gaspillage. Shein, n’est que la partie immergée de l’iceberg »
Légalité, Marge et Double Standard
Si Écologie au Centre dénonce l’inadmissible présence de produits illicites ou non conformes aux normes européennes sur ces plateformes (poupées sexuelles, armes…), le problème de fond demeure la structure du commerce.
« Notre question est simple : ce modèle est-il vraiment « pire » que les autres ? Ou révèle-t-il simplement la vérité crue du secteur ? Trop souvent, les enseignes traditionnelles se fournissent aux mêmes sources mondialisées, mais se contentent de pratiquer des marges bien supérieures. L’éthique ne peut pas se résumer à un prix plus élevé, elle doit être une exigence de transparence totale. »
Urgence de la Rupture : Vers l’Abondance Durable
Face à cette dynamique destructrice (production massive de plastique, empreinte carbone démesurée, conditions de travail indignes), le parti Écologie au Centre appelle à une rupture urgente et à la construction d’un troisième modèle économique.
Ce modèle doit s’appuyer sur l’Abondance du Déjà-Là : les milliards de produits déjà existants, notamment ici à Dijon et en Bourgogne-Franche-Comté, doivent être la source principale de notre consommation.
Nos Propositions Concrètes :
- Démocratiser la seconde main et le réemploi : Soutenir activement les vêtementeries solidaires et les ateliers de réparation pour faire du neuf une exception et du réemploi la norme.
- Encourager l’Échange Local : Développer et créer des plateformes locales d’échange et des structures d’économie collaborative comme les Systèmes d’Échanges Locaux (SEL). Ces outils permettent de satisfaire les besoins des citoyens à moindre coût et sans impact environnemental supplémentaire.
- Régulation par la fiscalité : Mettre en place un malus environnemental et social sévère sur les produits issus de l’ultra fast-fashion et des circuits ne respectant pas les normes de durabilité et d’équité.
« La véritable action efficace pour l’écologie est un action contre la surproduction et l’obsolescence programmée. Notre région a les ressources humaines et l’intelligence collective pour montrer le chemin d’une consommation épanouissante, respectueuse de l’environnement et du porte-monnaie », conclut Fabien Robert.
