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Dijon et son agglomération

Assemblée plénière du 14 novembre : Jérôme Durain dénonce « un tsunami pour les collectivités locales »

Dernière mise à jour : 14 novembre 2025 14h48
il y a 6 minutes
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Réunis pour l’Assemblée plénière de fin d’année, les conseillers régionaux ont assisté à un discours longuement applaudi mais marqué par une gravité inhabituelle. Le président de la Région Bourgogne-Franche-Comté, Jérôme Durain, a livré une analyse très critique de la situation politique et budgétaire nationale, exposant sans détour les risques réels que font peser les arbitrages de l’État sur les politiques publiques régionales.

Un discours ouvert sur la mémoire du 13 novembre

Dès les premières minutes, Jérôme Durain a choisi de replacer cette séance dans un contexte national chargé d’émotion. Il a rappelé que « le 13 novembre une de ces journées qui marquent la mémoire collective et individuelle de manière indélébile ». Une manière de souligner combien cet événement tragique continue de structurer la conscience collective — et de rappeler que les institutions locales ont aussi un rôle à jouer pour maintenir la cohésion du pays.
Ses propos se sont voulus à la fois solennels et reconnaissants envers « les forces de l’ordre pour le courage et l’efficacité dont elles ont fait preuve face à l’indicible », positionnant le travail des services publics comme un socle démocratique irremplaçable.

Il a également tenu à rendre hommage à deux figures de la vie politique régionale : Serge Toulot et Jean Esmonin, dont il a rappelé les engagements, soulignant l’importance de la continuité républicaine au niveau local.

Un hommage appuyé au rôle du CESER dans une période de « turbulences politiques »

Jérôme Durain a ensuite salué Élise Moreau, présidente du CESER, rappelant que dans la période actuelle — qu’il qualifie de « turbulences politiques » — les institutions comme les CESER jouent un rôle indispensable dans le maintien d’un dialogue démocratique équilibré. Il a insisté sur le fait que ces espaces de débat « en dehors de querelles politiciennes » sont d’autant plus précieux que la société française traverse une phase de fragmentation intense. Jérôme Durain a également évoqué les Rendez-vous de Castan à Besançon, récemment inaugurés, qu’il souhaite installer dans la durée comme un outil de débat public régional.

Une entrée dans le débat budgétaire 2026 sous tension : “un cadre très incertain”

Entrant dans le cœur du sujet, le président a présenté les orientations budgétaires de la Région pour l’année 2026. Il a décrit un exercice compliqué, « dans un cadre très incertain, ou plutôt un contexte politique national bardé d’incertitudes ». Jérôme Durain a regretté que les Régions doivent « naviguer à vue », tant les textes législatifs nationaux changent d’une semaine à l’autre. Malgré cette instabilité, il rétablit un vote budgétaire en décembre, refusant « d’ajouter de l’incertitude régionale à la complexité nationale ».

Jérôme Durain dénonce les coupes de l’État : “un tsunami pour les collectivités locales”

Le passage le plus fort du discours concerne le traitement des collectivités locales dans le Projet de loi de finances Lecornu II. Pour Jérôme Durain, la messe est dite : « nous sommes des variables d’ajustements, des cibles faciles ». Il a mis en lumière une participation totalement disproportionnée des collectivités à l’effort de réduction de la dette nationale :

  • 17 milliards d’euros d’économies,
  • 4,6 milliards prélevés sur les collectivités,
  • 55 millions pour la Bourgogne-Franche-Comté en 2026,
  • plus de 100 millions si l’on cumule 2025 et 2026.

D’où son expression forte : « Nous sommes bien face à un tsunami pour les collectivités locales ! »

Une remise en cause frontale de la décentralisation

Jérôme Durain a dénoncé une contradiction majeure dans la position du gouvernement : alors que le Premier ministre prétend engager une réflexion sur la décentralisation, les mesures proposées vont exactement dans le sens inverse.
L’État souhaite notamment remplacer une partie de la TVA régionale par une dotation — ce que Durain juge « particulièrement inacceptable », car cela renforce la dépendance des Régions à l’État.

Il rappelle que l’autonomie fiscale régionale n’est que de 5 % : « Comment prendre notre destin en main quand on a moins de 10 % d’autonomie fiscale ? » Pour lui, la réforme actuelle bafoue clairement « le principe de libre administration » inscrit dans l’article 72 de la Constitution.

Des conséquences concrètes pour les habitants : transports, lycées, formation, économie…

Durain a insisté sur les répercussions directes des coupes budgétaires : « Nos cars à deux euros, nos transports scolaires gratuits, la formation des demandeurs d’emploi… tout ça semble peser bien peu aux yeux de Bercy. »
Il a listé l’ensemble des politiques publiques potentiellement fragilisées : formation des infirmières, investissements dans les communes, équilibre entre métropoles et territoires ruraux, soutien à l’agriculture, au tourisme, au sport, à la culture…

La formation des infirmières a cristallisé son indignation. L’État revient sur un protocole signé en 2022, alors même que l’INSEE révèle que l’espérance de vie en Bourgogne-Franche-Comté est inférieure à la moyenne nationale.
Durain s’est dit « exaspéré » et rappelle que « la formation, c’est le principal levier des Régions qui impacte la santé de nos concitoyens ».

Les mobilités au cœur des tensions : rapport insuffisant, avancées avec l’Île-de-France

Jérôme Durain a ensuite abordé le rapport sur les petites lignes ferroviaires : « Il ne répond pas à la question posée. » Le texte préconise la fermeture de la ligne Clamecy-Corbigny, ce que le président rejette fermement. Face à ce rapport « décevant », une nouvelle mission nationale a été confiée au préfet Philizot.

En revanche, des avancées significatives sont annoncées sur la question des navetteurs de l’Yonne : Jérôme Durain a décidé de « légaliser le principe du double abonnement », permettant une réduction notable des frais pour les usagers se rendant en Île-de-France.

Des projets régionaux maintenus : sécurité, mutuelle santé, alimentation, fiertés régionales

Malgré les difficultés, le président affirme que la Région maintiendra le cap sur ses priorités :

  • « une implication accrue sur le sujet de la sécurité »,
  • la création d’une mutuelle régionale,
  • la construction d’un cadre pour une sécurité sociale de l’alimentation,
  • la mise en avant des « fiertés régionales ».

Durain présidera également un groupe national consacré à la sécurité au sein de Régions de France, proposé par lui-même et validé par Carole Delga.

Mercosur : un refus catégorique

Alors que le gouvernement souffle le chaud et le froid sur l’accord Mercosur, Durain se montre on ne peut plus ferme : « Pour moi c’est clair, c’est toujours non. » Il refuse que les agriculteurs régionaux subissent une concurrence déloyale, au moment même où un nouveau foyer de DNC apparaît dans le Jura.

Transition écologique et COP 30 : un appel à la responsabilité

À l’occasion de la COP 30 au Brésil, Durain a rappelé que le rapport annuel de développement durable de la Région mettait en évidence « l’ampleur de notre action ». Mais il a dénoncé « le négationnisme climatique qui essaime dans certains cercles », un frein majeur à l’action collective. Il appelle à être « au rendez-vous de nos responsabilités face aux jeunes générations ».

Worldskills, congrès 2026, Territoria : la Région brille malgré tout

En conclusion, Jérôme Durain a tenu à terminer sur une note positive :

  • une très belle performance régionale aux Worldskills : « 3 médailles d’or, 7 d’argent, 5 de bronze et 14 médailles d’excellence » ;
  • l’accueil en 2026 du congrès de Régions de France ;
  • trois prix Territoria remportés par la Bourgogne-Franche-Comté.

Il a aussi salué la libération de Boualem Sans, événement qu’il considère comme « une bonne nouvelle » dans un contexte national difficile.

Un climat politique préoccupant

Pour terminer, Durain a exprimé une inquiétude personnelle concernant les dérives du débat public. Il a condamné « l’attaque raciste inqualifiable » visant la conseillère régionale Jamilah Habsaoui sur les réseaux sociaux. Il a conclu en exprimant un souhait simple mais essentiel : « J’espère que le débat régional du jour sera digne. »


Le discours de Jérôme DURAIN, Président de la Région Bourgogne-Franche-Comté :

Chers collègues,

Il y a 10 ans, notre pays vivait un traumatisme profond : les attaques terroristes coordonnées commanditées par DAESH ont fait du 13 novembre une de ces journées qui marquent la mémoire collective et individuelle de manière indélébile.

Le 13 novembre, et plus largement l’ensemble des actes terroristes que notre pays a subi pendant cette période, sont autant d’attaques contre notre façon de vivre, notre cohésion sociale et nos valeurs.

En ce lendemain de commémoration nationale, nos pensées restent bien sûr tournées vers les victimes et vers leurs proches, tout autant que vers les forces de l’ordre pour le courage et l’efficacité dont elles ont fait preuve face à l’indicible.

***** Merci *****

Avant de commencer, je souhaitais vous part du récent décès de Serge TOULOT, Maire d’Arc-les-Gray de 1983 à 2020 et conseiller régional de Franche-Comté. Nos pensées accompagnent sa famille. J’ai aussi une pensée pour Jean ESMONIN, ancien maire de Chenôve, ancien conseiller général et ancien député.

Pour commencer je souhaite saluer Élise MOREAU, Présidente du CESER, et la remercie de sa présence pour cette assemblée plénière. Dans la période de turbulences politiques que traverse notre pays, les instances qui contribuent à un dialogue de la société civile apaisé, le CESER y contribue, et en dehors de querelles politiciennes sont précieuses. Lors du Congrès de Régions de France, ce besoin de démocratie locale incarnée par les CESER a été souligné.

C’est vrai au niveau national comme dans notre région. Mercredi soir, nous avons inauguré les rendez-vous de Castan à Besançon, dont je souhaite qu’ils soient pérennisés et qu’ils deviennent un outil de débat autour de grands sujets de société et de notre Région. Mercredi, c’était la prévention face aux addictions qui était au programme des débats et nous avons beaucoup appris des échanges entre acteurs régionaux et Nicolas Prisse, le président de la MILDECA, la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives.

J’accueille également notre nouveau directeur général des services, Philippe Menut, qui nous a rejoint le 3 novembre dernier. Je lui souhaite, au nom de l’assemblée régionale, la bienvenue et une pleine réussite dans ses fonctions.

Aujourd’hui nous entrons de plain-pied dans la préparation de notre budget pour 2026, avec notre débat d’orientation budgétaire dans un cadre très incertain, ou plutôt un contexte politique national bardé d’incertitudes.

Pour autant, j’ai souhaité que notre Région revienne au calendrier budgétaire classique, en visant un vote du Budget Primitif en décembre : je ne veux pas rajouter de l’incertitude budgétaire régionale aux complexités nationales. Mais cela implique de savoir naviguer à vue : les réalités concernant le PLF et le PLFSS d’il y a 3 semaines ne sont pas celles d’aujourd’hui, et il faudrait savoir lire dans le marc de café pour imaginer la suite.

Nous vous proposons donc des orientations budgétaires qui intègrent l’état initial du projet de loi de finances du gouvernement Lecornu II. Malheureusement, les collectivités locales y sont traitées dans la droite ligne de ce qui s’est passé en 2025 : nous sommes des variables d’ajustements, des cibles faciles : l’état initial du PLF Lecornu pour les Régions : c’est la même chose que l’an dernier, en pire si on regarde les conséquences pluriannuelles !

Bien-sûr, j’étais au Congrès de Régions de France, et j’ai plaidé, aux côtés de mes collègues présidents de Région, de droite comme de gauche, la cause de nos collectivités face au Premier Ministre. Un long temps d’échange et d’écoute a pu se dérouler, c’est positif, et comme vous tous, je lis la presse et j’ai vu des allusions à une facture potentiellement moins lourde…

Mais je ne crois que ce que je vois, et pour le moment, je n’ai connaissance que de l’existant : à ce stade, nous sommes bien face à un tsunami pour les collectivités locales !

Pour résorber la dette de l’Etat, le gouvernement prévoit un effort de 30 milliards d’euros pour 2026, dont 17 milliards d’économies en dépense. Sur ces 17 milliards, les collectivités locales pèsent 4,6 milliards, ce qui veut dire que plus d’un quart des économies seraient prises sur le dos de leurs politiques publiques. Sur le dos également d’investissements qui modèlent l’avenir de nos territoires. Les collectivités locales, ce sont 19% des dépenses et plus des deux tiers des investissement publics réalisées dans notre pays ! En face de cela toujours, il y a encore leur poids finalement très limité dans la dette publique de la France : 5,9% pour l’année 2024 – 1,1% pour les Régions…

Pour notre Région, ce sont 55 millions d’euros qui nous seraient ponctionnés cette année ; plus de 100 millions si on compte ceux de l’an dernier. E

t le gouvernement en rajoute : son projet de remplacer une partie de la TVA reversée aux Régions par une dotation est particulièrement inacceptable : cela contribue à plomber notre prospective budgétaire sur plusieurs années, et remet en cause la dernière dynamique qui nous était dévolue.

Au moment où le premier ministre souhaite parler décentralisation, clarification des compétences et responsabilité locale, c’est quand même un comble : Participation disproportionnée à l’effort de la dette de l’Etat, réduction du dynamisme des recettes régionales, accroissement de la dépendance des Régions à des dotations fixées par l’Etat. Carole DELGA a rappelé que l’autonomie fiscale des Régions, c’est 5 %. Comment prendre notre destin en main quand on a mois de 10 % d’autonomie fiscale ? Ce n’est pas l’idée que je me fais de la décentralisation…

Ce n’est pas plus l’idée que je me fais de l’appréhension de l’article 72 de notre constitution, et d’une juste application du principe de « libre administration » des collectivités locales qui y est affirmé.

Notre CESER l’affirme, comme beaucoup d’autres en cette période d’orientation budgétaires dans nos collectivités : le modèle de financement des Régions n’est plus approprié, et nous ne pourrons pas faire l’économie d’une réflexion approfondie sur ce sujet si un débat sérieux et honnête sur la décentralisation doit être mené.

Je le reconnais, toutes ces données budgétaires peuvent apparaître très techniques voire abstraites à tous ceux, dans cette assemblée ou à l’extérieur, qui sont moins familiers avec les finances publiques. Ce qui n’est pas technique, ce sont les conséquences concrètes : nos cars à deux euros, nos transports scolaires gratuits, la formation des demandeurs d’emplois pour répondre aux besoins de nos industrie, dans la restauration ou encore le tourisme, la formation des infirmières pour répondre aux enjeux colossaux en matière de santé, le fonctionnement des lycées, les investissements au niveau des communes, beaucoup d’entre vous sont maires ou élus municipaux, l’équilibre territorial entre les métropoles et les zones plus rurales, les aides au développement économique et agricole, l’accompagnement de la transition écologique ou encore le mieux vivre que l’on apporte sur les territoires en soutenant la culture ou le sport (nous en avons parlé très nombreux lors d’un match récent de l’AJ Auxerre)… Tout ça semble peser bien peu aux yeux de Bercy.

Je fais une incise, en m’arrêtant sur la formation des infirmières, essentielle pour la santé de nos concitoyens… Là aussi, le gouvernement n’est pas au rendez-vous du protocole qui avait été signé en 2022 avec les Régions ! Ce protocole permettait d’accroitre le nombre de places de formations pour répondre au besoin criant de notre système de santé avec un engagement de l’Etat sur des moyens dédiés. Nous avions reçu un courrier en date du 8 janvier 2025 de François BAYROU, qui confirmait le respect de ce protocole, qui devait garantir 215 millions d’euros à l’ensemble des régions. Aujourd’hui, cet engagement est rompu, puisque le premier ministre nous indique que la totalité des moyens qui étaient prévus ne pourra être transféré aux Régions, que ce ne sera pas zéro, mais que ce ne sera pas la totalité de l’enveloppe…

Ce n’est pas acceptable, et dans ma fonction de Président de la Commission santé de Régions de France, j’ai écrit au premier ministre pour lui faire part de la forte attente des Régions de voir les engagements de l’Etat respectés, mais aussi du risque de voir certaines d’entre elles ne pas être en mesure de se substituer à l’Etat. La formation, c’est le principal levier des Région qui impacte la santé de nos concitoyens. Il y’en a d’autre, bien sûr, et nous en mobilisons certains, comme le soutien aux maisons de santé, l’innovation… J’ajoute qu’apprendre cela la semaine où l’INSEE indique que les gens meurent plus tôt en Bourgogne-Franche-Comté qu’ailleurs, cela renforce mon exaspération sur ce sujet.

Et je pourrais aussi évoquer les désengagements de l’Etat dans de nombreux secteurs qui émaillent ce projet de loi de finances… Je pendrai deux exemples dans les partenaires de la Région : les missions locales, dont chacun connait le rôle essentiel pour nos jeunes en matière d’emploi et d’accès à l’autonomie : leur inquiétude est légitime, car les baisses de subvention auxquelles elles risquent d’être confrontées mettent en péril leur modèle. Et puis il y’a les radios associatives, si précieuse pour les territoires, qui font également l’objet de fortes coupes. Bien sûr, nous sommes à leur côté pour défendre leur combat, mais dans la situation dans laquelle nous nous trouvons nous même, nous ne pourrons pas jouer aux pompiers !

Vous le voyez, ce sont donc d’épais nuages qui s’accumulent sur la préparation de notre Budget pour 2026. J’ai écrit aux parlementaires de la Région, enfin à ceux qui ne souhaitent pas détruire l’échelon régional dans leurs propositions nationales, pour leur signaler les amendements de Régions de France, des amendements transpartisans qui méritent débat à l’Assemblée nationale comme au Sénat.

Quoi qu’il en soit, notre situation budgétaire régionale était, et reste un atout pour faire face à cela. Nous ne sommes pas dans le peloton des Régions les plus endettées et notre situation budgétaire demeure saine, ce qui nous permet, cette année encore, de ne pas répercuter l’intégralité du désengagement de l’Etat envers l’échelon local qui caractérise la version initiale du Projet de loi de Finances.

Nos orientations budgétaires fixent donc un cadre, à date, et en fonction des données à notre disposition. Il vous sera présenté plus précisément par Nicolas Soret. Ce cadre repose sur les bases suivantes :

  • Des économies en fonctionnement par rapport à nos prévisions. Ces arbitrages seront précisés et ajustés au moment du vote du Budget, et tiendront naturellement compte des évolutions – s’il y en a – en lien avec le débat budgétaire national.
  • Une maîtrise de nos dépenses d’investissement– et surtout une revoyure sur notre programmation pluriannuelle d’investissement en juin prochain.
  • Un recours modéré aux marges dont dispose notre collectivité pour ne pas sacrifier les politiques publiques que nous mettons en œuvre…

Bien sûr, et dans un contexte aussi flottant que celui qui nous est imposé, des mouvements à la marge seront possibles d’ici au vote du budget : nous essayons de piloter au plus juste, et nous intégrerons d’éventuelles inflexions gouvernementales s’il y’en avait.

Ce cadre budgétaire nous permettra en tout cas de poursuivre la mise en œuvre des priorités fixées par la majorité depuis le début du mandat. Il permettra également d’avancer sur les sujets que j’avais développés lors de mon discours d’investiture :

  • Une implication accrue de la Région sur le sujet de la sécurité, sur la lutte contre les addictions pour la jeunesse, sur la sécurisation des lycées ou via des possibilités ajustées dans nos soutiens aux territoires.
  • La création d’une mutuelle santé régionale, sur laquelle nous avons déjà avancé puisqu’un rapport sera proposé lors de notre commission permanente de vendredi prochain pour lancer le travail nécessaire à la construction de cette nouvelle protection pour les habitants de notre Région.
  • Le travail autour de la création d’un cadre pour une sécurité sociale alimentaire régionale.
  • Le travail autour de la promotion de nos fiertés régionales.

Sur la sécurité, j’y reviens un instant : j’ai proposé à Régions de France la création d’un groupe de travail dédié spécifiquement à ces questions. La présidente DELGA a entériné cette proposition et m’a demandé de prendre la présidence de ce groupe qui débutera rapidement ses travaux.

L’inventaire que je viens de faire n’est pas exhaustif. L’éléphant dans la pièce, c’est notamment le sujet des mobilités. J’ai rencontré le ministre des Transports, Philippe Tabarot, au sujet du rapport que nous attendions tous concernant l’avenir des lignes de desserte fine du territoire. Ce rapport, dont j’ai appris qu’il circulait déjà par des voies étonnantes, m’a été transmis officiellement il y a quelques jours. Il ne répond pas à la question posée : comment gère-t-on les petites lignes à long terme, et avec quels financements ? Au lieu de ça, il déroule des généralités, mise sur des matériels légers dont on sait qu’ils ne verront pas le jour avant dix ans, et préconise la fermeture de Clamecy-Corbigny aux voyageurs. Je ne suis pas satisfait, le ministre non plus manifestement, puisqu’il a demandé au préfet Philizot, de reprendre les travaux dans le cadre d’une mission équivalente au plan national. Tout ça pour ça. Devant notre agacement, le ministre recherche les conditions d’un nouveau travail pour aboutir à une position claire de l’Etat dans les mois à venir.

Par ailleurs, j’ai aussi rencontré la Présidente d’Île de France, Valérie Pécresse, pour avancer plus vite sur nos sujets de tarifications entre le Nord Yonne et la région parisienne. Là encore, le temps que les travaux aboutissent, j’ai décidé de légaliser le principe du double abonnement, pour ceux qui descendent à Montereau pour emprunter la ligne R. Cette mesure va permettre de faire baisser considérablement la facture des navetteurs. Nos travaux avec Valérie Pécresse nous amèneront à mettre en place un système similaire à celui qui a été développé en Centre-Val de Loire, et à ajouter un point d’arrêt en Île de France, dès 2027, avec du matériel renforcé.

Je m’efforce donc de fixer un cap clair pour les Bourguignons-FrancsComtois, à l’opposé des tergiversations du gouvernement. Je veux d’ailleurs avoir un mot sur le stop and go surprenant sur le Mercosur ; un coup c’est non, un coup c’est oui peut-être : pour moi c’est clair, c’est toujours non : on ne va pas organiser une concurrence déloyale et porter un coup terrible à notre agriculture. Ils n’ont pas besoin de ça en ce moment. J’en profite d’ailleurs pour rappeler mon soutien à la profession agricole, confrontée à la DNC, avec ce nouveau foyer apparu dans le Jura.

Enfin, au moment où débute la COP 30 au Brésil, je veux redire notre attachement à la transition écologique et énergétique. Le rapport de développement durable que nous vous présentons aujourd’hui démontre l’ampleur de notre action. Cette action locale, elle est essentielle, mais l’inaction de certains états et plus encore le négationnisme climatique qui essaime dans certains cercles pèsent lourd face à un enjeu qui devrait tous nous mobiliser, pour être au rendez-vous de nos responsabilités face aux jeunes générations.

Pour terminer sur trois bonnes nouvelles :

  • Je veux saluer la belle performance de notre équipe régionale Bourgogne-Franche-Comté à la finale nationale des Worldskills à Marseille est un véritable motif de fierté : 3 médailles d’or, 7 médailles d’argents, 5 médailles de bronze et 14 médailles d’excellence… J’aurais l’occasion de les féliciter à l’occasion d’une cérémonie spécifique le 13 décembre prochain à Dijon…
  • Nous accueillerons en 2026 le congrès de Régions de France en Bourgogne-Franche-Comté. La dernière fois, c’était-il y’a une vingtaine d’années en Bourgogne. Une année particulière, puisque ce sera l’année précédant la campagne présidentielle.
  • Et je finirais par un motif de fierté vis-à-vis du travail de notre administration régionale. Nous serons présents le 21 novembre prochain lors de la remise des prix Territoria, avec 3 projets primés pour notre collectivité : le projet porté autour du site de Châteauneuf, les actions menées pour renforcer l’attractivité du métier d’aidesoignant et l’observatoire du foncier économique régional.

Une dernière bonne nouvelle : la libération de Boualem SANS me parait être quelque chose qu’il faut souligner. Ce n’est pas de compétence régionale, mais c’est un sujet qui offre un peu de répit dans les difficultés que nous observons.

Avant de céder la parole aux présidents de groupe, je veux relever mon inquiétude sur le climat politique du moment… Je pense en particulier à notre collègue Jamilah Habsaoui, qui a subi sur les réseaux sociaux une attaque raciste inqualifiable et toute droite sortie d’un vocabulaire des années 50 que l’on espérait révolu. J’espère que le débat régional du jour sera digne.

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