Il y a des signes qui ne trompent pas. Dans la communication, on sait faire passer un message. Mais au ministère de la Justice, on semble avoir décidé d’aller au-delà de la pédagogie… pour entrer dans le domaine de la répétition intensive. Le service communication nous a en effet envoyé six fois le même communiqué. Six. Pas cinq, pas sept. Six.
À ce stade, ce n’est plus de l’information, c’est une incitation ferme, polie, mais déterminée : « Lisez-nous. Maintenant. Merci. » Heureusement, la nouvelle, elle, vaut bien une petite insistance.

Opération “zéro portable en prison” : on brouille, on scanne, on verrouille
Gérald Darmanin a annoncé un plan d’envergure pour lutter contre les téléphones et objets illicites en prison. Un investissement de 29 millions d’euros pour sécuriser six établissements pénitentiaires. Et parmi les heureux gagnants du tirage au sort sécuritaire : la maison d’arrêt de Dijon, avec 6,34 millions d’euros de travaux. Oui, Dijon. Enfin une bonne nouvelle qui n’a pas besoin d’être envoyée six fois pour être entendue !
Dijon : bientôt une forteresse 2.0
Au menu :
- Un dispositif anti-drones (350 000 €), parce qu’on ne plaisante pas avec les livraisons Amazon Prime par-dessus les murs.
- Un brouillage renforcé (3 millions €), de quoi faire pleurer un smartphone rien qu’en entrant dans la cour.
- Un portique à ondes millimétriques (280 000 €), pour détecter à peu près tout, sauf peut-être les excuses de dernier moment.
- Des caillebotis renforcés (162 000 €), parce que les fenêtres aussi ont le droit d’être sécurisées.
- Des tunnels à rayons X (120 000 €), toujours utiles quand un détenu tente d’entrer avec un toaster dans son sac.
- Des équipements de protection pour les agents (200 000 €), ce qui est probablement la seule partie des travaux que personne ne trouve drôle.
- La couverture des cours de promenade (1,2 million €), pour mettre fin au sport local : la projection d’objets par-dessus les murs.
- 12 détecteurs mobiles (300 000 €), autrement dit : des chasseurs de téléphones portables à batterie longue durée.
Conclusion : on a bien reçu le message… toutes les six fois
Alors oui, parfois, la communication a ses limites. On peut expliquer, réexpliquer, ré-réexpliquer… Mais six communiqués plus tard, on peut dire une chose : le ministère voulait VRAIMENT qu’on soit au courant.
La bonne nouvelle, c’est que c’est réussi. La meilleure, c’est que la maison d’arrêt de Dijon, elle, va vraiment être mieux protégée. Au prochain communiqué – en un seul exemplaire, on l’espère.
