Deux détenus se sont évadés dans la nuit de mercredi à jeudi de la maison d’arrêt de Dijon, une fuite qui relance de vives inquiétudes autour de la sécurité pénitentiaire. Selon les informations communiquées tôt ce matin, les deux individus ont scié les barreaux de leurs cellules avant de se dissimuler dans l’enceinte de l’établissement, ne profitant de l’ouverture des portes qu’au petit matin pour prendre la fuite.
Dans un communiqué, le député de la Côte-d’Or René Lioret (Rassemblement National) a réagi fermement à cet événement, pointant du doigt une faillite des moyens techniques alloués aux surveillants. L’élu rappelle que l’introduction d’objets interdits – des téléphones jusqu’à des lames de scie – est désormais facilitée par l’usage de drones, contre lesquels les agents pénitentiaires ne disposent “d’aucun dispositif adapté”.
La maison d’arrêt de Dijon, classée parmi les établissements les plus vétustes de France, incarne selon lui un problème national. René Lioret souligne qu’il avait déjà alerté le ministre de la Justice en décembre 2024 au sujet de l’absence de matériel anti-drone, et qu’il avait organisé en mars 2025 une rencontre avec le syndicat FO Justice pour dresser un état des lieux des carences.
L’élu met également en cause les moyens annoncés par le ministre Gérald Darmanin, à hauteur de 29 millions d’euros pour l’ensemble du parc pénitentiaire. Une somme jugée très insuffisante : un seul filet anti-drone coûte plusieurs centaines de milliers d’euros, tandis que les technologies de brouillage, de plus en plus sophistiquées, sont encore plus onéreuses.
René Lioret appelle par ailleurs à un durcissement du cadre légal, notamment pour permettre la fouille systématique des détenus à la sortie des parloirs, une mesure soutenue par son groupe politique mais encore interdite par la loi actuelle. “Quand la loi n’est pas bonne, il faut changer la loi”, insiste-t-il.
Pour le député, cette évasion n’a rien d’un épisode isolé, mais révèle “un système dépassé” qui peine à faire face à l’évolution de la délinquance et des techniques utilisées. Il appelle l’État à réagir d’urgence afin d’offrir enfin aux agents pénitentiaires les moyens nécessaires pour remplir leurs missions de sécurité. L’élu tient également à exprimer son soutien à la direction et au personnel de l’établissement dijonnais, mis une nouvelle fois à rude épreuve.

Communiqué de presse du 27 novembre 2025 :
ÉVASION CE MATIN DE DEUX DÉTENUS DE LA MAISON D’ARRÊT DE DIJON
Nous avons appris tôt ce matin que dans la nuit dernière, deux détenus incarcérés à la maison d’arrêt de Dijon s’étaient évadés. Après avoir scié les barreaux, ils ont pu quitter leurs cellules respectives et se seraient dissimulés dans l’enceinte de la prison en attendant l’ouverture des portes au petit matin.
Ce qui inquiète profondément, c’est l’introduction d’objets en détention. Des téléphones ou des lames de scie peuvent aujourd’hui être livrés par drone, sans que les surveillants disposent des moyens techniques pour les intercepter. La maison d’arrêt de Dijon, l’une des six prisons prioritaires les plus vétustes de France, illustre un problème qui concerne l’ensemble du territoire.
Pour ma part, quelques mois après mon élection, j’alertais déjà, le 10 décembre 2024, par une question écrite au ministre, sur le manque de dispositifs anti-drone à Dijon. Quelques mois plus tard, le 11 mars 2025, j’organisais à l’Assemblée nationale une rencontre entre le syndicat FO Justice de la région Centre-Bourgogne Franche-Comté et des députés du Rassemblement National pour répertorier ces carences et proposer des solutions concrètes.
Aujourd’hui, le constat est clair : la délinquance évolue, la prison non. Les surveillants alertent depuis des années et assistent impuissants à ces livraisons. Les moyens financiers annoncés par le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, de 29 millions d’euros, sont-ils suffisants pour assurer la sécurité dans l’ensemble des 180 établissements pénitentiaires en France, sachant qu’un seul filet anti-drone coûte plusieurs centaines de milliers d’euros et que la technologie de brouillage de drone est hors de prix compte tenu d’une sophistication croissante ?
Au-delà des mesures annoncées par le ministre, principalement axées sur l’introduction de matériel venant de l’extérieur, il conviendrait également de mettre en place une fouille systématique des détenus au sortir du parloir, comme nous le préconisons au Rassemblement National, mais que la loi ne permet pas encore d’appliquer. Quand la loi n’est pas bonne, il faut changer la loi ! C’est le rôle des parlementaires.
Face à cette situation, une question s’impose : combien de temps encore allons-nous laisser les établissements pénitentiaires sans moyens adaptés aux nouvelles technologies ? Cette évasion n’est pas un incident isolé, elle est le symptôme d’un système dépassé. Il est urgent d’agir pour que l’État donne enfin à l’administration pénitentiaire les moyens indispensables aux résultats attendus. Je tiens à assurer, bien évidemment, la direction et l’ensemble du personnel de la maison d’arrêt de Dijon de tout mon soutien.
