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Une vaste opération de police menée ce dimanche 30 novembre a permis l’interpellation d’un jeune homme de 19 ans, présenté comme l’un des complices présumés du dernier évadé de la prison de Dijon. D’après le parquet dijonnais, le suspect, originaire de Besançon et ancien co-détenu du fugitif, a été placé en garde à vue pour complicité d’évasion en bande organisée et association de malfaiteurs.
L’intervention, conduite par une trentaine de fonctionnaires spécialisés dans l’intervention et l’investigation, s’est déroulée dans le quartier des Hauts-du-Chazal à Besançon. Toutefois, le principal intéressé, évadé depuis le 27 novembre, n’a pas été retrouvé sur place.
Un fugitif réapparu dans plusieurs quartiers de Besançon
La veille, plusieurs sources policières avaient indiqué que l’homme en cavale avait été aperçu dans les rues de Besançon, notamment dans les secteurs des Hauts-du-Chazal, de Planoise, puis à Chateaufarine, où il aurait trouvé refuge dans un appartement. Des informations suggèrent également qu’il se serait réarmé avec l’appui de plusieurs individus, ce qui a conduit les forces de l’ordre à préparer une opération de grande ampleur pour tenter de l’interpeller. Malgré cette mobilisation, le fugitif reste introuvable.
Un profil décrit comme instable et fortement judiciarisé
Le détenu évadé, identifié sous le nom de Yannick T., est connu de longue date des services judiciaires. Les éléments du dossier le décrivent comme un jeune adulte déjà lourdement condamné lorsqu’il était mineur, avec une dizaine de mentions à son casier, notamment pour enlèvement, séquestration et violences aggravées. Avant son placement en détention à Dijon, il avait déjà purgé plus de deux ans d’incarcération et venait à peine de sortir de prison lorsqu’il a été mis en cause dans une nouvelle affaire criminelle à l’automne 2024.

Les multiples passages en maison d’arrêt l’auraient conduit dans une dizaine d’établissements pénitentiaires du nord de la France. Bien que né à Marseille et disposant d’attaches dans l’Eure, il apparaît comme un jeune en errance, décrit comme particulièrement vulnérable au recrutement par des réseaux criminels.
Un évadé considéré comme potentiellement dangereux
Selon les éléments communiqués par les autorités judiciaires, le fugitif présente un profil jugé dangereux. Sous mandat de dépôt criminel dans un dossier lié à la criminalité organisée, il encourt une possible comparution devant une cour d’assises et une peine particulièrement lourde au regard de ses antécédents. Cette perspective expliquerait, selon plusieurs sources proches du dossier, le fait qu’il soit perçu comme un individu n’ayant « rien à perdre », rendant son interpellation délicate.
Les faits à l’origine de son incarcération
Le 14 octobre 2024, Yannick T. avait été impliqué dans une opération criminelle à Montbéliard sur fond de narcotrafic. Une équipe organisée, dont il faisait partie, circulait armée d’une AK-47 dans le quartier de la Petite-Hollande, avec pour objectif de viser un habitant local. L’opération avait tourné court : l’homme ciblé avait riposté, capturant l’un des complices tandis que Yannick T. prenait la fuite à pied avant de se présenter au commissariat en se disant victime d’une agression. Les enquêteurs avaient rapidement mis en doute cette version, conduisant à sa mise en examen le 18 octobre.
Les éléments du dossier soulignent qu’il n’appartient pas à une organisation criminelle de premier plan mais qu’il agirait plutôt comme un exécutant, fréquemment rencontré dans les dossiers de narcotrafic. Contrairement à certaines rumeurs, aucune connexion n’a été établie avec la DZ Mafia, malgré son origine marseillaise.
Une enquête toujours en cours
Après l’évasion spectaculaire du 27 novembre, le parquet de Dijon a ouvert une enquête de flagrance pour évasion en bande organisée, un délit passible de dix ans d’emprisonnement. La police judiciaire poursuit ses recherches pour retrouver le fugitif, tandis que le suspect interpellé dimanche doit encore être entendu dans le cadre de sa garde à vue.
