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À la suite de la spectaculaire double évasion survenue le 27 novembre à la maison d’arrêt de Dijon, facilitée par la livraison d’outils via un drone, l’élue Catherine Hervieu appelle à un « sursaut politique » face à la recrudescence des survols illégaux des prisons.
Communiqué de Catherine Hervieu du 1er décembre 2025 :
Comme beaucoup, j’ai appris avec stupeur les modalités de la double évasion le 27 novembre de la maison d’arrêt de Dijon grâce à la livraison d’outils par drone.
J’apporte mon soutien aux agents pénitentiaires. Je salue la mise en sécurité rapide des victimes. Je félicite également l’intervention de la BRI et de la police judiciaire de Dijon pour l’interpellation d’un des deux détenus évadés.
Ces deux évasions révèlent les défaillances sécuritaires d’ordre systémique au sein du système pénitentiaire. En France, nous faisons face à une généralisation des survols de drones au-dessus des prisons. Les drones sont utilisés pour livrer des objets interdits en détention (téléphones, cigarettes, drogues, armes, matériels dangereux, etc…).
Ces opérations sont devenues une nouvelle normalité pour les réseaux criminels, qui compromettent la sécurité des prisons ainsi qu’à l’extérieur avec la continuité de leurs activités ainsi organisée.
Cette situation ne cesse de s’aggraver, d’année en année, à défaut d’une réelle volonté politique. Les investissements annoncés par le garde des sceaux, dans des dispositifs anti-drones, ou encore dans des brouilleurs téléphoniques, ne répondent qu’insuffisamment aux failles sécuritaires. La maison d’arrêt de Dijon est concernée par un plan de sécurisation pour un montant de plus de 6,3 millions d’euros alors que la surpopulation carcérale est de 173 %.
À l’heure actuelle, les protections nouvellement installées sont immédiatement détruites, signe d’une inadéquation entre les moyens mis en œuvre et les réels besoins de sécurisation des sites.
Je soutiens l’application d’un plan global de dispositifs de lutte anti-drones et de brouilleurs téléphoniques avec un contrôle d’accès renforcé.
Cependant, aucune amélioration durable de ce service public ne pourra advenir sans une véritable politique de lutte contre la surpopulation carcérale. Comme le souligne le Syndicat de la magistrature, cela implique de repenser plus en profondeur les mécanismes du système judiciaire et pénitentiaire, notamment au travers de la redéfinition des peines.
Je soutiens également un plan d’amélioration des conditions d’exercice des agents pénitentiaires. Les syndicats de la maison d’arrêt de Dijon ont depuis longtemps dénoncés les menaces sécuritaires. Ils témoignent d’un manque d’effectifs, d’une fatigue professionnelle, de postes vacants, d’une structure vieillissante.
Les travaux entrepris d’ici au 31 décembre 2025 doivent répondre aux attentes structurelles des personnels pénitentiaires pour une efficacité de long terme du service public qu’ils exercent, comme l’installation de caillebottis réellement résistants, de dispositifs de lutte anti-drones et de brouilleurs téléphoniques avec un contrôle d’accès renforcé. Des investissements importants sont aussi à mettre en œuvre au niveau de la rénovation des bâtiments, du recrutement et de la fidélisation des agents pénitentiaires.
La technologie est un soutien et l’humain reste la clé de voute des politiques publiques.
