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Malgré l’appel pressant lancé ce matin sur France Inter par la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, invitant les citoyens à « se réveiller » face à ce qu’elle a qualifié d’opération « d’anesthésie générale » menée par le gouvernement autour du budget, la mobilisation dijonnaise n’a pas pris l’ampleur espérée. Alors qu’elle appelait à participer « en masse » aux manifestations, seulement 340 personnes ont défilé cet après-midi à Dijon, selon les services de police. La CGT Côte-d’Or avance de son côté le chiffre de 500 participants.
« Merci d’être là aujourd’hui » : la CGT dénonce un budget d’austérité
Avant le départ du cortège, Frédéric Pissot a pris la parole place de la Libération. Durant une intervention longue et offensive, il a dénoncé les conséquences du budget gouvernemental : « Merci d’être là aujourd’hui. Le budget d’austérité du gouvernement, c’est encore les salariés, les jeunes et les retraités qui trinquent avec la triple peine, gèlent des salaires dans la fonction publique, blocage des pensions, des retraites, hausse des franchises médicales, coupes dans les services publics, avec la suppression de 3 000 postes notamment dans l’éducation nationale, à France Travail, aux finances publiques, dans les organismes de la sécurité sociale. »
Évoquant la stagnation des salaires, les « 23 % de pouvoir d’achat perdus en 20 ans », et l’insuffisance des négociations salariales dans le privé, il a rappelé : « Les travailleurs et les travailleuses produisent toujours plus de richesses, mais n’arrivent pas à vivre de leur travail. […] Ce n’est pas un problème d’argent, c’est un problème de partage. Notre travail crée la richesse. On veut notre part, nous voulons notre part. »
Le syndicaliste a multiplié les exemples d’entreprises du département qu’il estime victimes du « coût du capital », citant notamment Valti Bombard, PPG, Jean Lys, Tetrapak ou encore Jitak. Il a dénoncé : « Qu’ils rendent l’argent et laissent ces emplois en Côte-d’Or ! »

Poursuivant sur la question des inégalités, il a affirmé : « Les grandes fortunes continuent d’accumuler. Les 500 familles les plus riches possèdent 40% du revenu national. […] Durant les 10 ans de Macronie, les riches n’ont jamais été aussi riches et l’accroissement des inégalités s’accroît encore plus. »
Il a reproché au gouvernement d’investir massivement dans l’armement plutôt que dans les services publics : « On veut des milliards pour les écoles et les hôpitaux, pas pour les obus et les canons ! » Avant de conclure, il a cité Karl Marx pour défendre une autre répartition des richesses : « Camarade, souvenez-vous de cette phrase de Karl Marx, car vous faites la richesse dans vos boîtes ! […] Camarades, on ne lâche rien, tout est à nous et à l’État. »
La FSU dénonce un budget « choquant » et alerte sur l’état des services publics
Fabian Clément, co-secrétaire FSU Côte-d’Or, a également pris la parole, remerciant la CGT pour le prêt du micro : « Voilà, il est important dans cette période de se mobiliser, cette période où normalement le Parlement doit débattre et décider d’un budget, et là on est dans des circonstances très difficiles à comprendre et assez choquantes. »
Il a rappelé, selon lui, la contradiction entre la richesse du pays et la progression de la pauvreté : « Notre pays est un pays riche, nous sommes membres du G9… les millionnaires, les milliardaires n’ont jamais été aussi riches qu’à présent […] les inégalités se creusent, le taux de pauvreté dans notre pays n’a jamais été aussi haut. »
Pour la FSU, les priorités budgétaires doivent aller aux services publics : « Comment un pays moderne peut-il tenir s’il n’y a pas des hôpitaux, s’il n’y a pas un service de santé, s’il n’y a pas une éducation nationale ? Or […] les hôpitaux sont au bord de la bascule, le système éducatif […] est au bord de la bascule également. »

Il a critiqué la montée des dispositifs militaires dans les établissements scolaires et la distribution d’un livret sponsorisé par des entreprises de défense : « Il y a un livret qui est distribué aux élèves, sponsorisé par Safran, Dassault… C’est au mépris des règles déontologiques. »
Enfin, la FSU appelle déjà à une mobilisation élargie début 2026 : « Dès janvier 2026 vont démarrer les opérations de préparation de la rentrée scolaire. […] Il est hors de question de laisser les choses aller leur train. […] Plus les temps sont durs, plus nous serons déterminés. »
Une faible mobilisation, mais un rappel politique clair
Si la manifestation dijonnaise n’a pas rencontré le succès espéré, elle aura eu le mérite, selon les organisateurs, de rappeler que le projet de budget est désormais sous la surveillance attentive des organisations syndicales, déterminées à poursuivre la mobilisation dans les semaines à venir.





















