À quelques mois des élections municipales de 2026, la scène politique dijonnaise s’anime avec l’annonce d’un rapprochement entre Les Républicains (LR) et Reconquête, le parti d’Éric Zemmour. Une alliance locale qui, selon l’APRèS, acte une « disparition de la droite républicaine » au profit de « l’extrême-droite zemmouriste ». Le mouvement progressiste local a publié un communiqué particulièrement virulent pour dénoncer ce qu’il qualifie de « recomposition putréfiée » de la droite française.
LR en quête d’un nouveau souffle
L’investiture d’Emmanuel Bichot par Les Républicains pour mener la liste aux municipales ne constituait guère une surprise. Mais pour l’APRèS, cette désignation intervient dans un contexte où le parti gaulliste, affaibli par ses échecs électoraux successifs, se retrouverait « démonétisé et supplanté par le RN ». Face à cette perte d’influence, LR chercherait, selon le communiqué, à consolider ses positions en faisant sauter les dernières barrières qui séparaient la droite traditionnelle de l’ultra-droite.
L’APRèS estime ainsi que les élections municipales seraient désormais traversées, même à l’échelle locale, par le « Grand Rapprochement » observé depuis plusieurs années au sein d’une partie de la droite française, en quête de nouvelles alliances face à un paysage politique bousculé.
Une alliance jugée “impensable” à Dijon
L’annonce d’un accord entre Reconquête et LR derrière la candidature d’Emmanuel Bichot marque, pour l’APRèS, un tournant grave dans la vie politique dijonnaise. Le mouvement reproche à LR d’offrir un « marchepied à l’extrême-droite la plus rance », en s’associant à un parti dirigé par Éric Zemmour, plusieurs fois condamné pour provocation à la haine raciale et religieuse.
Le communiqué rappelle également que le polémiste fait l’objet de nombreuses accusations de violences sexistes et sexuelles, ce qui rend, selon l’APRèS, « impensable » toute collaboration politique responsable. Dès lors, Emmanuel Bichot se verrait, selon le mouvement, « porter une tache indélébile », la faute politique devenant une « faute morale ».
Un signal national : la droite en rupture avec ses digues historiques
Au-delà de Dijon, l’APRèS inscrit cette alliance dans un mouvement plus large de glissement idéologique. Le communiqué cite notamment les propos récents de Nicolas Sarkozy, déclarant qu’il ne participerait pas à un barrage républicain contre le RN lors d’une élection présidentielle. Selon l’APRèS, ces positions témoignent d’un basculement historique : une partie de la droite renonce désormais à ses principes républicains pour s’inscrire dans une stratégie de convergence avec l’extrême-droite.
Une autre vision pour Dijon : solidarité, écologie et démocratie
Face à cette recomposition, l’APRèS affirme vouloir porter une alternative fondée sur « le partage, la solidarité, la transition écologique et la démocratie ». Le mouvement réaffirme son engagement au sein du collectif d’union de la gauche « Dijon change d’ère », aux côtés des Écologistes, du PCF et de Génération.s.
L’appel est lancé aux citoyennes et citoyens partageant ces valeurs pour rejoindre la campagne en vue des municipales. Pour l’APRèS, l’enjeu dépasse le cadre politique : « À Dijon, ce n’est pas le repli sur soi et la haine de l’autre qui triompheront », conclut le communiqué.
