Le conseil municipal de Dijon a adopté, lundi 15 décembre 2025, la cession d’une parcelle communale située rue de Colchide, au nord du Zénith, afin de permettre au groupe ID’ÉES – acteur régional historique de l’insertion par l’activité économique – de regrouper l’ensemble de ses activités sur un site unique. La décision porte sur un espace arboré d’environ deux hectares.
Si le dossier a été adopté, il n’est pas passé inaperçu. Dès le 11 décembre, le mouvement Dijon Avenir appelait publiquement les élu·e·s à voter contre. Dans un communiqué de presse publié ce jour-là, l’organisation accusait la majorité municipale de renier ses engagements environnementaux : « Alors que la Maire de Dijon s’engageait en mars “à préserver les grands espaces de pleine terre”, elle rompt déjà sa promesse en proposant […] de vendre un espace arboré communal de 2 hectares pour un projet de construction. Dijon Avenir conteste le besoin de nouveaux locaux industriels et propose une mise en valeur de cet espace de pleine terre, par la création d’un potager agro-forestier, au bénéfice de la santé physique, mentale et sociale du plus grand nombre d’habitant·e·s. »
Le mouvement est allé jusqu’à demander le retrait pur et simple du dossier de l’ordre du jour : « Sinon, [la Maire] porterait la responsabilité de la bétonisation d’un espace arboré communal, avec les élu·e·s de sa majorité qui la suivront certainement. »
Les écologistes votent… pour
Le vote de lundi a toutefois réservé une surprise politique : la majorité municipale n’a pas été la seule à soutenir la délibération. Le groupe des élu·e·s écologistes et citoyen·nes, composé d’Olivier Müller, Stéphanie Modde et Frédéric Faverjon, a également voté en faveur de la cession. Stéphanie Modde s’est toutefois « déportée » sur la décision.
Ce soutien interpelle, alors que les Écologistes et le Parti communiste français préparent une liste commune pour les élections municipales de mars prochain, aux côtés de Générations et de L’Après. Tous dialoguaient encore récemment avec Dijon Avenir, dans l’espoir d’un rapprochement.
Un vote qui tend les discussions en vue des municipales
L’appel de Dijon Avenir à s’opposer à la cession, suivi du vote positif des écologistes, pourrait rebattre les cartes des alliances. Si rien n’a encore filtré de l’état exact des négociations, le scrutin de lundi a ajouté de la tension dans un paysage politique déjà en recomposition.
Face à la situation, il n’est donc pas exclu que Dijon Avenir choisisse de présenter sa propre liste en mars, si les désaccords environnementaux persistent.
Ce vote pourrait bien constituer « la goutte d’eau qui fait déborder le vase » dans un dossier devenu symbolique : entre impératifs de développement économique, préservation des espaces naturels et stratégies électorales, l’affaire sera suivie de près dans les jours et les semaines à venir.
