La Confédération de la Consommation, du Logement et du Cadre de Vie (CLCV) et l’Union Fédérale des Consommateurs – Que Choisir (UFC-Que Choisir) tirent la sonnette d’alarme face à l’explosion des factures d’électricité en France. Dans un communiqué de presse conjoint, ces associations pointent du doigt la régulation défaillante du marché de l’électricité, qu’elles estiment responsable directe de cette situation.
Depuis le début de l’année 2022, les tarifs réglementés de l’électricité ont augmenté de plus de 40%, entraînant une pression financière considérable sur les ménages français. Si le gouvernement attribue cette hausse à la crise énergétique résultant de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la CLCV et l’UFC-Que Choisir soulignent que la régulation du marché français expose les consommateurs à la volatilité des prix sur les marchés internationaux.
Au cœur de leur critique se trouve le projet de nouvelle régulation promu par le gouvernement, élaboré sans aucune consultation des associations de consommateurs. Selon elles, ce projet prolonge et amplifie l’exposition des consommateurs aux prix internationaux de l’électricité, sans garantir des tarifs justes et stables, notamment pour le tarif réglementé.
La CLCV et l’UFC-Que Choisir dénoncent également l’absence de prise en compte de la voix des consommateurs dans l’élaboration de ce cadre régulatoire, déplorant un manque de transparence et de concertation. Elles soulignent que ce projet ne régule pas efficacement la production d’hydroélectricité, négligeant ainsi une part importante du mix énergétique français.
De plus, les associations critiquent vivement la proposition visant à permettre à EDF de vendre sur les marchés internationaux l’intégralité de sa production nucléaire, sans garantir aux consommateurs français une part équitable des bénéfices. Cette approche, estiment-elles, risque d’entraîner des hausses injustifiées des prix de l’électricité pour les consommateurs.
Face à cette situation, la CLCV et l’UFC-Que Choisir appellent le gouvernement à revoir en profondeur son projet de nouvelle régulation de l’électricité. Elles demandent une véritable concertation avec toutes les parties prenantes, y compris les organisations de consommateurs, afin de garantir un prix de l’électricité représentatif des coûts de production nationaux.
En outre, les associations réaffirment leur soutien au maintien du tarif réglementé, seule offre encadrée par les pouvoirs publics, et appellent à sa réforme pour qu’il reflète les coûts réels de fourniture en électricité. Elles proposent également la création d’un service public de l’électricité, visant à assurer aux consommateurs des tarifs justes et stables à l’avenir.
