Dans le paysage politique français, le cumul des mandats et des rémunérations reste un sujet délicat, souvent scruté sous le prisme de la transparence et de l’éthique. Un cas récent, celui de Pierre Pribetich, Professeur des Universités à l’Université de Bourgogne et élu local à Dijon, suscite l’intérêt et l’interrogation quant à la légitimité du cumul de salaire avec les indemnités d’élu.
Né le 28 décembre 1956 à Roubaix, Pierre Pribetich a mené une carrière professionnelle diversifiée, notamment en tant qu’Inspecteur des services techniques aux PTT et chargé de mission au CNRS. Ancien Professeur des Universités à l’Université de Bourgogne, il exerce également des responsabilités politiques en tant que 4ème adjoint au maire de Dijon et 1er vice-président de Dijon Métropole.
Surnommé “Monsieur Béton” en raison de son engagement dans une politique de construction intensive à Dijon et dans sa métropole, Pierre Pribetich est au centre d’une controverse concernant le cumul de son salaire de professeur avec ses indemnités d’élu. Selon les données de sa déclaration à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Politique, en 2014, il aurait touché un total de 109 433 € nets, comprenant son salaire de professeur et ses indemnités d’élu. Ce cumul s’est poursuivi au fil des années, suscitant des interrogations quant à sa légitimité.
En effet, en 2021, Pierre Pribetich aurait continué à percevoir son salaire de professeur, malgré son engagement politique, confirmant ainsi la pratique du cumul de rémunérations. Interrogée à ce sujet, l’Université de Bourgogne a confirmé que Pierre Pribetich a exercé ses fonctions de professeur jusqu’à sa retraite en 2023, légitimant ainsi cette pratique.
Ce cas n’est cependant pas isolé. Thierry Falconnet, maire de Chenôve, cumule également son salaire d’inspecteur de l’éducation nationale avec ses indemnités d’élu. Cette pratique, bien que critiquée par certains, demeure légale et n’est pas rare dans le paysage politique français. En 2015, il a perçu 44 264 € nets de salaire, en 2016 (34 366 € nets), en 2017 (35 305 € nets), en 2018 (35 286 € nets), en 2019 (37 527 € nets) et 38 218 € nets en 2020, alors qu’il percevait des indemnités d’élu en tant que Maire de Chenôve et Vice-Président de Dijon Métropole. À titre d’exemple, le maire de Chenôve a touché entre son salaire et ses indemnités d’élu en 2020 un total de 92 975 € nets, soit environ 7 747 € nets par mois.
Certains observateurs estiment néanmoins que ce cumul de rémunérations est contraire à l’éthique et à l’équité, notamment dans un contexte où de nombreux Français peinent à joindre les deux bouts. Cependant, tant que cette pratique demeure légale, il semble difficile de la remettre en question sur le plan juridique.
Le cas de Pierre Pribetich et d’autres élus met en lumière une pratique controversée mais légale de cumul de salaire avec les indemnités d’élu. Si cette situation soulève des questions éthiques et politiques, elle demeure pour l’instant inscrite dans le cadre de la légalité. Il revient donc à la société et aux législateurs de débattre de la pertinence et de l’équité de telles pratiques dans le paysage politique français.
F.B