Le vendredi 15 mars 2024 restera gravé dans la mémoire du collège Edouard Herriot à Chenove, où un élève armé d’un couteau a semé la panique en menaçant la principale de l’établissement ainsi qu’un agent territorial. Malgré une tentative infructueuse de pénétrer dans une salle de classe, l’élève a été maîtrisé sans qu’aucun blessé ne soit à déplorer. Cependant, cet incident a plongé toute la communauté éducative dans un profond état de sidération.
La CGT Éduc’action 21 a immédiatement exprimé son soutien sans réserve à l’ensemble des personnels et des élèves du collège, ainsi qu’à leurs familles. Dans un communiqué, le syndicat a salué la réactivité des services du Rectorat et la mise en place d’une cellule d’écoute, soulignant leur caractère indispensable dans de telles situations. Ministres, recteur et élus ont également rendu hommage au courage, au professionnalisme et au sang-froid des personnels de l’Éducation Nationale qui ont su faire face à une situation délicate.
Cependant, pour la CGT Éduc’action 21, cet incident tragique n’est malheureusement pas une surprise. Le syndicat pointe du doigt les lacunes structurelles du système éducatif et social, appelant le gouvernement à prendre des mesures concrètes.
En effet, l’élève impliqué dans cet incident avait déjà été exclu de deux établissements auparavant et attendait une prise en charge d’accompagnement qui n’a pu être assurée faute de disponibilité dans les services médicaux et sociaux. Cette situation n’est pas isolée à l’académie de Dijon, mais s’étend à travers toutes les académies. Les psychologues scolaires et les personnels de santé manquent, les classes sont surchargées, et le manque de personnel dans les services sociaux et de protection de l’enfance aggrave les difficultés de l’Éducation Nationale. Le manque criant de personnels de vie scolaire ne fait qu’accentuer ces problèmes.
La précarisation croissante d’une partie de la population se répercute directement dans les établissements scolaires, générant tensions, violences et souffrances chez les élèves, les personnels et les familles. Malgré leur implication, les équipes éducatives se sentent souvent démunies face à ces défis, ce qui complique la mise en place d’actions de prévention efficaces.
La CGT Éduc’action 21 appelle donc à passer des hommages aux actes, exigeant un recrutement massif de personnel qualifié et formé pour assurer la sécurité et le bien-être de tous au sein de l’école. Car dans cette période où les drames se succèdent, seule une véritable volonté politique pourra transformer les leçons du passé en un avenir éducatif plus sûr et épanouissant.
Communiqué de presse de la CGT Éduc’action 21 du 16 mars 2024 :
Intrusion et tentative d’agression au couteau au Collège Edouard Herriot
Ce vendredi 15 mars 2024, un élève du collège Edouard HERRIOT à Chenove s’est introduit dans son établissement armé d’un couteau et a menacé la principale du collège et un agent territorial. Il aurait ensuite tenté de s’introduire en classe sans réussite. Bien que l’élève ait été maîtrisé et qu’aucun, ni aucune, blessé ne soit à déplorer, toute la communauté éducative (et au-delà) se retrouve de nouveau dans un état de sidération.
La CGT Éduc’action 21 exprime son soutien à l’ensemble des personnels et des élèves du collège ainsi qu’à leur famille.
La réactivité des services du Rectorat et la mise en place de la cellule d’écoute est à saluer, elle est indispensable. Ministres, recteur et élu.es rendent un hommage appuyé au courage, au professionnalisme et au sang-froid de l’ensemble de ces personnels de l’Éducation Nationale qui ont su gérer une situation quelque peu extrême.
Pour la CGT Éduc’action 21, cette situation n’est malheureusement pas surprenante bien que tragique. Après l’écoute, le gouvernement va devoir donner les moyens. L’élève qui avait déjà été exclu de deux établissements auparavant, était en attente d’une prise en charge d’accompagnement, faute de disponibilité dans les différents services médicaux et sociaux concernés. Et pour cause, dans l’académie de Dijon comme dans les autres académies d’ailleurs :
– Les psy-EN et les personnels de santé manquent,
– Les effectifs, dans la plupart des classes, sont trop importants,
– Les manques de personnel et de moyens du Service Public (Services sociaux, protection de l’enfance, …) aggravent les difficultés de l’Éducation Nationale,
– Le manque de personnels de vie scolaire est criant, Plus globalement, la précarisation d’une partie de la population a des conséquences directes dans les établissements. On ne peut imaginer une École isolée de ce qu’il se passe dans la société.
Ces manques créent des situations de tension voire de violence et génèrent de la souffrance chez les élèves, les personnels et les familles. Des personnels se sentent démuni·es devant les difficultés qu’ils et elles rencontrent. Dans ce contexte, il est souvent compliqué de mener des actions de préventions pour lutter contre ce climat parfois anxiogène. Malgré des équipes très impliquées, les élèves ne peuvent pas bénéficier pleinement des apprentissages. Après chaque drame, il est rendu hommage aux enseignantes et enseignants et plus généralement aux personnels de l’Éducation. Après le temps de l’hommage vient le temps des actes, meilleure manière de montrer que l’on apprend des erreurs du passé. L’Ecole a besoin d’un recrutement massif de personnel formé.
Dijon, le 16 mars 2024