Dans une révélation bouleversante, l’association de défense des animaux L214 dénonce des pratiques d’une cruauté inqualifiable dans l’abattoir Bigard de Venarey-les-Laumes, en Côte-d’Or (Bourgogne-Franche-Comté). Les images, obtenues lors d’une enquête menée en mars 2024, révèlent des scènes d’une barbarie impensable, jetant une lumière crue sur les conditions de traitement des animaux destinés à l’abattage dans cet établissement.
Les vidéos obtenues par L214 exposent des actes de violence délibérée et de cruauté, dont les animaux sont les victimes innocentes. Des vaches et des veaux sont égorgés sans étourdissement préalable, une pratique non seulement cruelle mais également en violation flagrante des normes réglementaires établies pour garantir le bien-être animal.
Les infractions à la réglementation européenne sur l’abattage des animaux sont flagrantes : égorgement à vif, absence d’étourdissement, traitement brutal et inhumain. Ces pratiques barbares, justifiées au nom des exigences du marché halal et casher, ne peuvent être tolérées dans une société civilisée.
Face à ces révélations choquantes, L214 a pris des mesures décisives en portant plainte contre l’abattoir pour sévices graves et actes de cruauté. L’association exige également la fermeture immédiate de l’établissement et la fin de la dérogation autorisant les abattages d’animaux sans étourdissement. Il est temps d’agir avec fermeté pour mettre fin à ces pratiques inhumaines et garantir le respect du bien-être animal.
L’horreur dévoilée par cette enquête appelle à une prise de conscience collective et à une action concertée de toutes les parties prenantes. Les autorités religieuses, les gouvernements, les industriels, les distributeurs et les consommateurs ont tous un rôle à jouer dans la promotion de pratiques respectueuses des animaux et dans la lutte contre la cruauté envers eux.
Cette enquête révèle l’urgence d’une réforme profonde des pratiques d’abattage des animaux. Il est impératif de mettre fin à la souffrance inutile infligée à ces êtres sensibles et de créer un système alimentaire plus éthique et respectueux. Ensemble, nous devons nous engager à mettre un terme à cette barbarie et à construire un avenir où le respect de la vie animale est une priorité absolue.
Communiqué de presse du 11 avril 2024 :
Cruauté dans un abattoir Bigard : des pratiques inqualifiables
Égorgement à vif, violence délibérée, graves infractions
L214 révèle ce jeudi 11 avril une enquête menée à l’abattoir Bigard de Venarey-les-Laumes en Côte-d’Or (Bourgogne-Franche-Comté) au mois de mars 2024. La vidéo montre l’abattage sans étourdissement (halal et casher) de vaches et de veaux, et des actes de violence délibérée.
L214 porte plainte et demande la fermeture de l’abattoir, ainsi que la fin de la dérogation autorisant les abattages d’animaux sans étourdissement. L214 demande à rencontrer les représentants de la Grande Mosquée de Paris, d’Évry-Courcouronnes et de Lyon, ainsi que les représentants du Consistoire de France afin d’entamer un échange sur cette enquête.
Des animaux suspendus encore conscients, la gorge béante
Lors de ces abattages réalisés sans étourdissement, les animaux sont poussés dans un box rotatif qui les retourne sur le dos, puis sont saignés à vif. La majorité d’entre eux sont égorgés par un geste de cisaillement, avec des retours dans la plaie ouverte à la lame ou à la main alors que la saignée doit être effectuée en un seul passage et en un seul geste.
Les animaux sont relâchés du box rotatif juste après l’égorgement, alors que l’immobilisation doit être maintenue jusqu’à l’état d’inconscience. Ils montrent des signes de conscience évidents une fois sur la table d’affalage et jusqu’à leur suspension : redressement du haut du corps, tentative de se mettre debout, clignement des yeux, mouvements volontaires. Certains sont en panique totale.
Dans l’enclos d’attente, des animaux sont frappés. Un bovin subit l’acharnement du bouvier, qui le bat avec rage et lui enfonce son bâton dans l’anus. L’animal reçoit en une minute plus de 20 coups violents sur le corps et la tête.
Les 60 tonnes de viande bovine produites chaque jour dans cet abattoir sont commercialisées sous certifications halal, casher et dans le circuit conventionnel, principalement dans les grandes surfaces, entre autres sous la marque Bigard, et chez des bouchers artisanaux. La viande produite sous certification halal et casher alimente aussi le circuit standard¹.
L214 s’adresse aux représentants religieux
Cet abattoir abat essentiellement des bovins de façon rituelle, sans étourdissement des animaux au préalable. Les communautés juives et musulmanes sont donc particulièrement concernées par les pratiques et les souffrances extrêmes vécues par les animaux dans cet abattoir.
Il est important que les autorités religieuses se saisissent des enjeux éthiques liés à l’abattage sans étourdissement des animaux, dont les souffrances supplémentaires font consensus auprès des principales institutions vétérinaires. Il leur appartient aussi, comme à tout acteur majeur de la société, de s’emparer des impératifs à végétaliser l’alimentation.
L214 demande la fin de la dérogation pour l’abattage sans étourdissement
L’abattage des animaux est encadré par la réglementation européenne : « Les animaux sont mis à mort uniquement après étourdissement […]. L’animal est maintenu dans un état d’inconscience et d’insensibilité jusqu’à sa mort. » Mais une dérogation à l’obligation d’étourdissement y est prévue : l’abattage sans étourdissement pour le marché halal et casher. Cette dérogation est facultative dans chaque législation nationale. C’est pourquoi L214 demande au ministère de l’Agriculture la fin de l’application de cette dérogation.
Plusieurs pays d’Europe ont déjà adopté des pratiques différentes pour produire de la viande certifiée halal et casher².
L214 porte plainte contre l’abattoir et exige sa fermeture en urgence
L214 porte plainte contre l’abattoir pour sévices graves et actes de cruauté auprès du procureur du tribunal judiciaire de Dijon pour les faits suivants :
- coups d’aiguillon sur des endroits interdits,
- violents coups donnés à des animaux,
- manipulations interdites et source de souffrance,
- absence d’immobilisation durant toute la saignée,
- temps d’attente excessif dans le box d’immobilisation avant saignée,
- défaut de vérification de l’état d’inconscience et suspension d’animaux conscients,
- inadaptation des installations et du matériel,
- saignée par cisaillement et défaut de compétence du personnel,
- méconnaissance des règles relatives à l’abattage d’urgence.
Au vu des graves dysfonctionnements, L214 demande au préfet de la Côte-d’Or la suspension immédiate de l’agrément d’abattage qui a été délivré à cet abattoir. Seule une fermeture permettrait d’éviter que ces infractions se reproduisent au lendemain de cette enquête, et ainsi de protéger les animaux prévus à l’abattage les jours prochains.
Pour Olivier Morice, porte-parole de L214 : « Cette enquête est l’occasion pour L214 de s’adresser à tous les consommateurs de viande, qu’elle soit halal, casher ou standard. La mise à mort des animaux, quel que soit le type d’abattage, est l’affaire de tous. Les 25 abattoirs épinglés par L214 ont tous un point commun, c’est la souffrance des animaux. Nous l’avons encore montré en janvier dernier à l’abattoir de Craon où des animaux étaient découpés vivants. Élevage en cage, animaux entassés, mutilations, abattage avec ou sans étourdissement : il est urgent de s’engager collectivement vers un objectif concret de – 50 % d’animaux tués d’ici 2030. Pour cela, chacun doit prendre sa part de responsabilités : le gouvernement, les industriels, les distributeurs, les consommateurs, mais aussi les autorités religieuses. »