Henri-Bénigne de Vregille, conseiller municipal de l’opposition, a récemment dévoilé un projet visionnaire visant à réhabiliter et à valoriser le site historique de la Chartreuse, situé à Dijon. Ce site, hébergeant le Centre Hospitalier Spécialisé du même nom, est imprégné d’une histoire pluriséculaire, mais souffre d’un manque de visibilité et de valorisation selon l’élu.
Depuis son élection en 2020, Henri-Bénigne de Vregille, affilié au parti Horizons, a travaillé dans l’ombre sur ce projet ambitieux, dans l’espoir de susciter un véritable « électrochoc ». Son objectif principal est de reconnecter les Dijonnais et les touristes avec ce lieu chargé d’histoire en proposant une initiative d’envergure, baptisée « Les Jardins de la nécropole ».
L’idée maîtresse de ce projet est de mettre en valeur non seulement le patrimoine culturel et historique du site, mais également sa riche biodiversité. Avec ses 15 hectares d’espaces verts, ce parc abrite une diversité impressionnante, comptant pas moins de 800 arbres de 200 essences différentes ainsi que 61 espèces d’oiseaux répertoriées par la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux).
En plus de restaurer et de préserver le patrimoine existant, le projet de Vregille envisage une rénovation des infrastructures et des connexions au site, notamment avec la création d’une passerelle cyclable et d’un centre d’interprétation avenue Albert 1er. Ce centre serait non seulement un point d’entrée pour les visiteurs mais aussi un lieu d’exposition pour les éventuelles découvertes archéologiques réalisées sur place, dans le cadre d’un partenariat avec l’Université de Bourgogne pour créer un « chantier-école de fouilles ».
Par ailleurs, le projet inclut l’établissement d’une « résidence d’artiste », dans le but de dynamiser l’écosystème culturel déjà présent sur le site, avec des associations telles que Itinéraires singuliers, la compagnie de cirque Jérôme Thomas et Les Amis de la Chartreuse. Cette initiative vise à réintégrer la Chartreuse de Champmol dans les circuits artistiques contemporains, offrant ainsi une nouvelle dimension à ce lieu emblématique.
Malgré ses ambitions, Henri-Bénigne de Vregille se défend de tout motif électoraliste et espère que sa proposition ralliera le soutien de la majorité. Il reconnaît cependant que la réalisation de ce projet nécessitera une collaboration étroite avec le Centre Hospitalier Spécialisé, tant en raison de sa propriété du site que pour garantir le respect du calme nécessaire pour les patients.
La Chartreuse de Dijon, dont l’histoire remonte au XIVe siècle sous l’impulsion de Philippe Le Hardi, a traversé les siècles en conservant une part importante de son patrimoine malgré les vicissitudes de l’histoire. Aujourd’hui, ouvert au public tous les jours de 9 heures à 17h30, ce site offre également des visites guidées tout au long de l’année par le biais de l’office de tourisme de Dijon.
Le projet porté par Henri-Bénigne de Vregille aspire à insuffler une nouvelle vie à la Chartreuse de Dijon, en préservant son passé tout en lui offrant un avenir florissant et dynamique, à la croisée du patrimoine, de la culture et de la biodiversité.
Dossier collectif – Les jardins de la Nécropole – Chartreuse de Champmol
Présenté en mars 2024 par Henri-Bénigne de Vregille
Conseiller municipal de Dijon
Quel site dijonnais peut s’enorgueillir d’allier d’exceptionnels atouts archéologiques, historiques, culturels et naturels tout en étant aussi méconnu des Dijonnais et encore plus des visiteurs de la ville ? Sans doute seule la Chartreuse de Champmol répond le mieux à cette description.
Au cœur du centre hospitalier du même nom (psychiatrie et santé mentale), ce parc est un lieu de verdure préservé, écrin pour les vestiges de la Nécropole des ducs de Bourgogne et trait d’union entre différents quartiers de la ville que sont le Faubourg Raines, la Fontaine d’Ouche, les Bourroches, les Marmuzots, les Perrières et la gare.
Par un travail collectif de plusieurs mois liant des compétences volontairement anonymes en archéologie, histoire, architecture, graphisme, santé, culture… nous nous sommes penchés sur les atouts, le potentiel et le cadre très particulier de cet espace précieux. Nous avons souhaité aborder ce site dans sa globalité, ce qui permet, selon nous, de lui restituer toute sa valeur.
En effet, comment ouvrir ce parc aux Dijonnais alors qu’il constitue un espace de repos pour personnes malades ? Comment intéresser les Dijonnais à un parc faisant partie d’un centre hospitalier qui véhicule encore de nombreux clichés sur la maladie mentale ?
De même, comment faire vivre un site archéologique et historique important du passé ducal glorieux de Dijon alors que les vestiges aujourd’hui visibles sur le site sont disséminés, incohérents avec beaucoup d’autres bâtiments qui les entourent et difficiles à intégrer à l’imaginaire médiéval qu’ils incarnent pourtant ?
Enfin, comment attirer les Dijonnais sur un site vécu comme une impasse géographique depuis de nombreuses années ? Entre la rue du Faubourg Raines, le boulevard de l’Ouest et l’avenue Albert 1er, tout concourt jusqu’ici à son enclavement.
C’est donc une nouvelle histoire que nous avons voulu proposer. Un dépassement de l’ensemble des limites qui s’opposent à l’aménagement et à l’ouverture de ce site. À la croisée de l’Histoire, de la culture, de la nature et des soins, la Nécropole doit s’ouvrir sur la ville tout en veillant à respecter ses diverses fragilités humaines, patrimoniales et environnementales.
Un site patrimonial et hospitalier exceptionnel
1) Un patrimoine historique remarquable à valoriser
2) Un patrimoine environnemental rare en pleine ville
3) Un centre hospitalier en psychologie et santé mentale qui s’ouvre sur la ville
Qui mérite de devenir un trait d’union dans la ville
1) Une entrée de ville, carrefour de quartiers
2) Un espace à rendre plus visible et accessible dans la ville
3) Un nouveau bâtiment intégré au site et apportant de la cohérence
Et qui doit faire à nouveau rayonner la création artistique
1) Une vitalité culturelle existante
2) Une résidence d’artistes à mettre en place
3) Une réinterprétation contemporaine d’un havre de paix prestigieux
UN SITE PATRIMONIAL ET HOSPITALIER EXCEPTIONNEL
La plupart des références historiques et contextuelles citées dans cette partie provient de l’ouvrage
collectif La Chartreuse de Dijon, du monastère à l’hôpital, 2021, éditions FATON.
1) Un patrimoine historique remarquable à valoriser
De nombreuses recherches patrimoniales très documentées existent sur la Chartreuse de Champmol. L’objectif ici n’est pas de faire une analyse scientifique exhaustive mais de réaliser une synthèse pour placer le site et le projet proposé dans leur contexte.
L’histoire de la Chartreuse commence à l’avènement de la dynastie des ducs Valois de Bourgogne. À partir du moment où le fils du roi de France, futur Philippe le Hardi, reçoit la Bourgogne en apanage en 1360, il souhaite affirmer la nouvelle dynastie qui prend le relais d’une vieille branche capétienne éteinte. Une dynastie est affaire de succession et par conséquent tant le lieu de naissance que celui du repos éternel sont cruciaux. L’ancienne dynastie capétienne avait l’abbaye cistercienne de Cîteaux pour nécropole. Les rois de France qu’elle que soit leur dynastie, continuité oblige, avaient la basilique de Saint-Denis. Les ducs Valois de Bourgogne auront la Chartreuse de Champmol.
Dès 1377, le site de Champmol est acquis et dès 1384 une double chartreuse est créée par Philippe le Hardi avec la bénédiction du Pape Clément VII. Il s’agit ici d’une structure accueillant deux fois 12 frères de chœurs et 5 frères lais ce qui est rare pour une chartreuse et qui confirme l’ambition originelle.
Dans l’objectif de devenir la Nécropole de ceux qu’il conviendra d’appeler les « grands ducs d’Occident », la Chartreuse va bénéficier d’un intense mécénat ducal permettant à des artistes de très grand prestige de magnifier les lieux. Ainsi Jean de MARVILLE, Claus SLUTER, Claus de WERVE et Jean de la HUERTA vont se succéder pour œuvrer à la sculpture du Puits de Moïse, du portail de l’église ou bien encore des tombeaux de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur. De même des peintres seront mandatés comme Jean de BEAUMETZ ou bien encore Melchior BROEDERLAM qui a participé à la réalisation des magnifiques retables qui embellissaient cette église.
Il est important de préciser que cette richesse artistique est également liée au rayonnement et à la richesse des ducs de Bourgogne. Assis sur un territoire s’étendant à son apogée de Mâcon à Amsterdam, les ducs ont forgé un ensemble prospère par mariages et conquêtes militaires. Aussi puissants que les rois de France, ils ont créé temporairement une entité commune sur des villes qui sont aujourd’hui le cœur de l’Europe comme Bruxelles, Lille, Gand, Luxembourg…
Philippe le Hardi (1342-1404), Jean sans Peur (1371-1419) et Philippe le Bon (1396-1474) seront enterrés à la Chartreuse, cependant seuls Philippe le Hardi et Jean sans Peur bénéficieront d’un cénotaphe, celui de Philippe le Bon n’étant pas réalisé lors de la chute de la dynastie en 1477. Charles le Téméraire le 4ème et dernier duc Valois sera enterré pour sa part à Bruges, la partie sud de ses Etats, le Duché de Bourgogne, étant rattachée à la France à sa mort.
Ce patrimoine exceptionnel de la Chartreuse sera particulièrement dégradé à la Révolution, représentant à la fois un héritage féodal et monastique honni à l’époque mais également une source de revenu pour les pierres qui pouvaient être vendues à la découpe par des spéculateurs, à l’image de ce qui a été constaté pour l’abbaye de Cluny.
Dès la Révolution des actions désordonnées ont néanmoins été menées pour sauver des pillages et des destructions ce qui pouvait l’être. Les restes des Ducs ont été partiellement et en grand désordre transportés et ensevelis sous les tours de la Cathédrale Saint-Bénigne. Des doutes sérieux demeurent sur l’identification de ces restes, une exhumation de 1842 indique qu’il s’agirait de Jean sans Peur, ce qui a été infirmé par la suite. De même, les deux cénotaphes, dont les fameux pleurants, ont été entreposés à Saint-Bénigne en 1792 avant de rejoindre le Musée des Beaux-Arts pour bénéficier d’une restauration d’ampleur à partir de 1816.
Des archéologues avec une approche plus ou moins scientifique ont entrepris des fouilles du XIXème siècle à nos jours. Le principal travail qui nous éclaire encore aujourd’hui est celui mené par LouisBénigne BAUDOT (1765-1844) en 1792. Ce collectionneur a donné de nombreux détails de ce qu’il a constaté dans un ouvrage conservé à la Bibliothèque municipale. Une découverte récente d’une mèche de cheveux conservée dans ce recueil (appartenant à l’un des ducs ?) pourrait redonner un attrait au potentiel archéologique et scientifique du site.
D’autres fouilles ont été menées plus récemment comme celles de Pierre CARRE, ancien directeur du Musée des Beaux-Arts, en 1950 avec des méthodes et des résultats qui interrogent encore. Ainsi, du fait de cette histoire riche, longue et tourmentée, les vestiges exceptionnels de la Chartreuse de Champmol sont rares sur site et de nombreuses pièces sont disséminées dansle monde entier. Voici quelques éléments non exhaustifs pour prendre la mesure de l’éclatement de ce patrimoine :
La réflexion menée collectivement a permis d’affirmer trois conclusions temporaires sur ce volet historique, archéologique et patrimonial :
a) La Chartreuse est un site historique et artistique exceptionnel par la qualité des œuvres associées mais également parla notoriété européenne des ducs de Bourgogne, en lien avec des promoteurs récents comme l’écrivain Bart VAN LOO. Cependant, les effets de l’Histoire font que les éléments qui demeurent sur le site sont aujourd’hui insuffisants pour être le seul moteur d’un pôle touristique d’envergure.
b) Les informations largement parcellaires et l’absence de certitude sur un certain nombre de points (identité des corps ensevelis à Saint-Bénigne, éléments de la crypte de la Chartreuse demeurant sur le site…) rendent inéluctable le lancement d’un programme de recherche archéologique avec les outils modernes dont nous disposons. Un chantier école au long cours sur site pour extraire le plus d’informations possibles de l’ancienne crypte permettrait de faire vivre patrimonialement le site. Le département Histoire/archéologie de l’Université de Bourgogne pourrait porter un tel projet.
c) L’éclatement façon puzzle des pièces d’art liées à la Chartreuse implique un travail pour retrouver la signification du lieu et de connexion des différents éléments entre eux. S’il parait aujourd’hui hautement improbable de rapatrier toutes les œuvres sur site, il faut que chacune y reprenne sa place dans l’imaginaire avec par exemple des évocations sur site avec l’élément jumeau d’explication installé où les œuvres sont actuellement exposées.
L’aspect original du travail mené est d’apporter une approche transversale. Trop souvent ce site a été pensé en silo. Le patrimoine d’un côté, le parc d’un autre et le centre hospitalier dans une dernière approche. Les personnes qui vivent d’une façon ou d’une autre sur place ne le scindent pourtant pas. Nous devons avoir l’ambition d’en faire de même dans une approche urbaine.
2) Un patrimoine environnemental rare en pleine ville
Le site de la Chartreuse est installé sur 25 hectares dont 15 hectares d’espaces verts ce qui est considérable. Il s’agit d’un véritable poumon vert pour notre ville. À titre de comparaison, cela représente trois fois le jardin de l’Arquebuse ou encore près de la moitié du parc de la Colombière si apprécié des Dijonnais.
Ce parc accueille près de 800 arbres de 200 variétés dont un impressionnant cèdre du Liban de 180 ans. Il propose également 500 espèces d’arbustes et 9 hectares de gazon. Un partenariat important a été initié entre le Centre hospitalier et la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) qui a identifié la présence de 61 espèces différentes. Ainsi en 2018 la Chartreuse a été le 1er hôpital de France à recevoir le label « éco jardin ».
Ce patrimoine vert est aujourd’hui notamment préservé par la quiétude des lieux. Un flux de visiteur renforcé impliquerait nécessairement une pédagogie et une vigilance pour les passants et promeneurs.
Au-delà du patrimoine vert, ce site est également un lieu de patrimoine bleu. Le nom de « Champmol » fait référence à cette identité de terrain meuble liée à une forte présence de l’eau. L’Ouche coule à l’extrémité sud du terrain. Elle connait une résurgence sur le terrain qui crée un écosystème rare de zone humide. De même au nord du site, derrière la porte d’entrée le long de l’avenue Albert Ier, le Raines, résurgence du Suzon, prend sa source à proximité des anciens lavoirs pour ensuite traverser le quartier jusqu’au jardin de l’Arquebuse. Dans une ville où l’absence de fleuve est notable, les lieux de présence de l’eau comme le port du canal ou le lac Kir et donc également la Chartreuse méritent toute l’attention de la collectivité.
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Le travail mené a souligné l’importance de valoriser ce site au patrimoine écologique important qui est trop largement méconnu. Cependant, l’ouverture doit être encadrée pour ne pas fragiliser certains espaces particulièrement précieux et vulnérables.
3) Un centre hospitalier en psychologie et santé mentale qui s’ouvre sur la ville
L’Histoire du site de la Chartreuse est indissociable de son identité hospitalière psychiatrique. C’est en effet la vocation du lieu depuis le début du XIXème siècle ce qui en fait à la fois un trait d’union historique mais également une explication à la préservation d’un site toujours mystérieux pour nombre de Dijonnais.
C’est par une ordonnance royale de 1833 (Restauration) que le site fut retenu, après son identification par le Conseil Général, pour accueillir un « asile d’aliénés » avant même la loi de 1838 (Monarchie de Juillet) qui fixa une obligation pour chaque Département d’avoir une telle infrastructure. Ce terrain restait à l’époque éloigné de la ville et suffisamment fertile pour être autosuffisant. Inspiré des théories hygiénistes de l’époque, l’architecte Pierre-Paul PETIT imagina un ensemble bâtimentaire rationnel qui perdure encore aujourd’hui. Il a été pensé à l’époque pour accueillir 300 patients au total.
Cette étape est intéressante pour la compréhension du site. En effet, l’architecte intégra les vestiges de la vieille Chartreuse (Puits de Moïse, portail de la chapelle) à la construction du premier hôpital. Le bâtiment en U autour du Puits rappelle le cloître et la nouvelle chapelle passe le relais spirituel de l’ancienne Nécropole. Malencontreusement, le ressenti très négatif de « l’asile des aliénés » du XIXème siècle est resté comme une marque jusqu’ici indélébile. Le terme « chartreuse » demeure pour les Dijonnais comme un lieu éloigné, méconnu et pas nécessairement rassurant. Pourtant, pour tout autre Français, la chartreuse évoque plus naturellement un alcool fort ou bien encore un monastère de l’Isère. En quelques sorte, la Chartreuse de Champmol est ce que l’historien Pierre NORA appellerait un « lieu de Mémoire » pour les Dijonnais.
Pourtant, il est important de souligner ce que doit le site à la présence de l’hôpital psychiatrique. En effet, l’installation hospitalière permit d’arrêter la destruction des différents vestiges. L’aspect repoussoir du premier « asile d’aliénés » préserva le patrimoine et les espaces naturels. De même, l’identité d’accueil et de soin de l’ancienne Chartreuse se prolonge vers la médicalisation progressive de l’hôpital.
L’hôpital actuel n’a plus grand-chose à voir avec l’asile du départ. Aujourd’hui, ce sont plus de 12 000 patients qui sont accueillis tous les ansselon les chiffres du centre hospitalier. Il regroupe des spécialités de 5 secteurs de la psychiatrie de l’adulte et un secteur de pédopsychiatrie pour une capacité totale de 630 lits (informations site internet centre hospitalier). Plus de mille professionnels notamment du secteur sanitaire et médico-social travaillent sur le site de la Chartreuse. L’accueil des patients peutêtre permanent, temporaire ou en accueil de jour. L’hôpital est ainsi en partie ouvert sur l’extérieur. Il est important d’indiquer qu’un hôpital psychiatrique suit les évolutions scientifiques et médicales mais également les évolutions de la société. Il n’est ainsi plus envisageable de gérer un tel équipement de manière fermée tant les besoins de soins ou la détresse des personnes sont grands. La hausse des consultations pendant et depuis les différents confinements a témoigné du soutien qu’apporte la psychiatrie à notre société. Logiquement, le regard sur les maladies mentales a évolué dans ce contexte d’un besoin grandissant d’accompagnement. Le centre hospitalier a reçu la certification « Qualité des soins confirmée » par la Haute autorité de santé (HAS) en février 2024 ce qui confirme le niveau d’accueil de ce site remarquable. Les activités culturelles de plus en plus nombreuses développées dans ce lieu ainsi que l’investissement considérable de l’hôpital pour valoriser le patrimoine (3 millions € pour la chapelle) témoignent également de la volonté d’ouverture portée par le centre hospitalier en lien avec ces interactions croissantes avec la société. Nous reviendrons sur ce point important dans la troisième partie de la synthèse.
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La réflexion portée témoigne de l’aspect central de la vocation hospitalière du lieu. Cause à la fois du relatif oubli du site mais également de sa préservation, les soins psychiatriques prodigués lui donnent une belle seconde vie avec une relative continuité dans le repos et l’apaisement de la Nécropole d’origine.
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Ainsi ces trois constats permettent de démontrer l’imbrication historique, paysagère et médicale du site. Le pendant peut être fait entre les 10 000 visiteurs annuels pour découvrir le Puits de Moïse (chiffres office de tourisme de Dijon) et les 12 000 personnes accueillies en parallèle au Centre Hospitalier. Ces deux flux équivalents de visiteurs se croisentsans nécessairement comprendre ce qu’ils représentent l’un pour l’autre. Il est important de redonner une vitalité à cette richesse historique, paysagère et sociale. Une nouvelle signalisation permettant une meilleure appropriation patrimoniale, la mise en place d’un chantier archéologique expérimental voire chantier école, une co-construction avec le centre hospitalier et son personnel sont autant de pierres pour vitaliser un site exceptionnel.
UN SITE QUI MÉRITE DE DEVENIR UN TRAIT D’UNION DANS LA VILLE
1) Une entrée de ville carrefour de quartiers
Le fait que le parc de la Chartreuse constitue par sa localisation à la fois une entrée de ville mais également un carrefour de quartiers a été un élément majeur de notre travail préparatoire. Situé le long de l’avenue Albert 1er, axe important pour les voyageurs en provenance de l’A38 et donc de Paris, le parc de la Chartreuse est totalement invisible, caché par un mur puis une grille. De plus, laporte en partie d’époque médiévale située en face du pont des Chartreux est orientée de telle sorte qu’elle regarde la ville et est donc très peu visible des passants. En quelque sorte, au lieu d’accueillir le visiteur, l’avenue Albert 1er reproduit l’effet frontière de la voie ferrée qui la jouxte au Nord. Il y a indiscutablement un potentiel inexploité de valorisation de cette entrée de ville alors que l’avenue Albert 1er longe un des sites patrimoniaux et naturels les plus importants de Dijon. Le site du parc de la Chartreuse est également localisé à la croisée de plusieurs quartiers à l’Ouest et au Sud de Dijon en jouant un rôle de frontière au lieu de fluidifier les circulations notamment douces. En effet, il est au cœur d’un axe Ouest-Sud entre les quartiers Montchapet – Perrières d’un côté, Faubourg Raines – Bourroches d’un autre côté. Cependant les passants en provenance du boulevard de l’Ouest et du pont des Chartreux se trouvent bloqués sans comprendre ce qui se situe en face d’eux. C’est d’autant plus regrettable qu’au sud, le parc de la Chartreuse est longé par la promenade cyclable de l’Ouche qui permet de connecter d’Est en Ouest depuis la Cité internationale de la gastronomie et du vin (CIGV), les Bourroches et le Centre-ville vers la Fontaine d’Ouche et le lac Kir. On comprend dès lors l’aspect crucial de fluidité dans la ville que peut représenter ce site alors qu’il est aujourd’hui caché, peu lisible et bloquant.
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Par conséquent, il nous paraît essentiel que la valorisation du site intègre une volonté de fluidité des mobilités douces dans la ville. Rendre intelligible le parc de la Chartreuse, son patrimoine architectural et naturel, notamment pour les voyageurs arrivant à Dijon, passe par l’ouverture de points de connexion aux axes de mobilité urbaine.
2) Un espace à rendre plus visible et accessible dans la ville
Au-delà de l’entrée de ville, la traversée de cette partie de Dijon est complexe pour les piétons et cyclistes. En effet, ces derniers n’ont pas d’axe identifié pour rejoindre le sud de Dijon en arrivant au pont des Chartreux. Le carrefour avec l’avenue Albert 1er est dangereux et les portes du site de la Chartreuse sont fermées. De ce constat nous avons fait émerger trois objectifs :
• Fluidifier un axe urbain Ouest-Sud très important qui est aujourd’hui inutilement détourné
• Encourager la visite du parc par des entrées retravaillées promouvant un contenu exceptionnel
• Préserver la tranquillité de l’hôpital en proposant un itinéraire longeant le site
Deux entrées principales de visite du site (hors questions hospitalières) peuvent être identifiées. D’abord celle de l’avenue Albert 1er avec la porte médiévale actuelle et le petit bâtiment de conciergerie du XIXème siècle mais également celle de la rue du Faubourg Raines qui connecte le site avec la promenade de l’Ouche, la CIGV et le Centre-ville.
Concernant la valorisation des entrées, celle de l’avenue Albert 1er dispose d’un élément patrimonial avec la porte médiévale et constitue une entrée de ville comme indiqué précédemment. Elle doit donc bénéficier de la mise en valeur principale. C’est la raison pour laquelle nous proposons la construction d’un bâtiment emblématique à cet emplacement. Il sera présenté dans la partie suivante. Pour l’accès de la rue du Faubourg Raines, une signalisation de l’entrée du parc avec le rappel de ce qu’il contient serait opportune pour inviter à sa visite. Ces deux entrées pourraient aussi intégrer une sensibilisation au silence et au calme comme on le signale dans des lieux de mémoire ou de recueillement. Cela serait cohérent avec les trois dimensions du site : la Nécropole multiséculaire, le centre hospitalier en activité, la zone naturelle sensible du parc.
Il nous semble ensuite important que ces deux entrées soient connectées entre elles. Au niveau touristique leur connexion permettra de valoriser le cours du Raines et le lavoir des Chartreux (petit patrimoine urbain remarquable et totalement méconnu). Au-delà de l’aspect purement touristique, leur connexion pour les piétons et les cyclistes ouvrira un cheminement facilitant la jonction entre les quartiers des Perrières et des Marmuzots avec ceux du Faubourg Raines et même au-delà avec le Centre-ville ou les Bourroches.
Le lien entre ces deux entrées est déjà en partie tracé pour les cyclistes. En effet, un début d’axe cyclable existe le long de l’avenue Albert 1er appelé « Chemin Vigée-Lebrun », ce dernier s’achève à proximité de la rue Hoche. Il pourrait être prolongé vers l’Ouest en remontant le long du Raines jusqu’aux lavoirs des Chartreux. Ensuite le parcours pourrait se poursuivre à travers les jardins ouvriers pour rejoindre l’entrée du parc rue du Faubourg Raines. Les piétons pourraient également emprunter cet itinéraire cyclable, même si l’installation d’un escalier direct entre la porte médiévale et les lavoirs pourrait être étudiée pour faire face à la forte déclivité.
La matérialisation d’un parcours de visite cyclable au sein du site de la Chartreuse pourrait encourager des visiteurs occasionnels à faire un détour dans la traversée de la ville tout en donnant l’occasion aux professionnels du site d’accéder à leur lieu de travail sereinement. L’installation de bornes Vélodi (vélo en libre-service) à l’entrée ou à l’intérieur du site serait également utile aux usagers locaux et une étape supplémentaire dans l’intégration du parcours dans les axes cyclables de la ville. Cet itinéraire pourrait utilement s’ouvrir sur le camping municipal (situé le long de l’Ouche) via le parc de la Chartreuse.
Enfin, dès lors que ces axes seraient dessinés et partagés par les différents acteurs, une passerelle dédiée aux cyclistes mériterait d’être installée en parallèle du pont des Chartreux qui est trop étroit et souvent saturé. Les cyclistes arrivant du boulevard de l’Ouest emprunteraient les rues Lahaye, Gayet, la passerelle cyclable, le parvis de la porte médiévale pour ensuite soit entrer dansle parc soit traverser le quartier via l’axe évoqué plus haut et rejoindre la promenade de l’Ouche. Cette connexion est un projet d’aménagement majeur pour la ville.
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L’aménagement à la fois d’une entrée monumentale identifiée, d’un parvis d’accès et d’un axe cyclable Ouest / Sud via une passerelle au pont des Chartreux permettra de redessiner un itinéraire de traversée de la ville tout en invitant à la visite du parc de la Chartreuse dont l’intégrité et la sérénité demeureraient préservées.
3) Un nouveau bâtiment intégré au site apportant de la cohérence
Les échanges conduits ont souligné l’importance de matérialiser l’entrée du site en cohérence avec les différents objectifs déjà abordés : rendre visible un patrimoine caché et méconnu, valoriser une entrée de ville, ouvrir une opportunité de traverser le parc.
Dans un premier temps, le mur le long de l’avenue Albert 1er pourrait être valorisé en rendant visibles certains éléments historiques ou patrimoniaux du site. Un partenariat avec l’Ecole Supérieure des Beaux-arts de Dijon pourrait être mis en place pour cette valorisation. Elle permettrait d’intriguer le nouvel arrivant pour l’emmener vers l’entrée du site qui serait retravaillée.
En effet, un geste architectural avec un nouveau bâtiment emblématique nous est apparu judicieux. Diverses propositions ont été élaborées, enrichies, remises en cause… La proposition bâtimentaire aboutie qui accompagne ce dossier demeure à l’échelle d’un projet mais correspond à un équilibre réfléchi. De nombreux objectifs ont présidé à l’élaboration architecturale proposée :
• Rendre visible le patrimoine caché
• Utiliser des matériaux cohérents (pierre, végétation)
• Respecter la présence de la porte médiévale
• Jouer sur les écarts de niveau entre l’avenue et le parc en contrebas
• Offrir un espace d’observation et d’exposition pour le site
• Apporter une double perspective tant depuis l’avenue Albert 1er (entrée de ville) que depuis le pont des Chartreux (traversée Ouest/Sud)
La proposition réalisée répond aux idées de ce cahier des charges. Ainsi les deux faces du bâtiment offrent la double perspective recherchée mais répondent également à l’orientation biaisée de la porte médiévale. De même la hauteur limitée depuis l’avenue Albert 1er pour éviter un bâtiment trop massif n’obère pas la capacité de hauteur du fait du décalage côté parc qui représente le R+0. Ce niveau bas à l’intérieur du parc forme à la fois le soutènement du talus et la zone dédiée à la pédagogie de la fouille. Il transcrit donc le rapport particulier du site à la terre que l’on peut relier à la vocation de sépulture mais également à l’ambition archéologique. Enfin, le bâtiment donne la possibilité de mieux comprendre le site en prenant de la hauteur via un toit terrasse et en permettant également la mise en place d’un espace d’interprétation patrimoniale, d’exposition et éventuellement de découverte de fouilles en cours, en lien avec le chantier école archéologique évoqué dans la première partie. Dans le cadre de cette démarche de mise en valeur du site, un projet de mécénat pour accompagner le financement du bâtiment pourrait utilement être élaboré. Le rayonnement européen potentiel de ce chantier du fait de son ancrage tant historique que culturel et social pourrait permettre d’enclencher une logique partenariale.
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Cette proposition bâtimentaire audacieuse pour son emplacement mais raisonnable dans ses proportions est une clé de cohérence dans l’ensemble du projet pour faire sortir le site de son anonymat.
La position géographique stratégique du parc de la Chartreuse implique que les Dijonnais se l’approprie à nouveau. Il faut mettre en place ce trait d’union entre différents quartiers de la ville via un axe cyclable tout en valorisant l’entrée de ville qui a tout pour être attractive du fait de son patrimoine historique et environnemental. Il est enfin important de prendre en compte les exigences particulières du centre hospitalier dans ce potentiel chantier afin de respecter l’équilibre du lieu qui a permis de le préserver au cours des 200 dernières années.
UN SITE QUI DOIT FAIRE À NOUVEAU RAYONNER LA CRÉATION ARTISTIQUE
1) Une vitalité culturelle existante
Un constat clairement établi est celui de la vitalité culturelle existante du site de la Chartreuse. Plusieurs associations et organismes animent les lieux avec un lien plus ou moins renforcé avec le centre hospitalier dans un objectif thérapeutique. Ils se réunissent régulièrement au sein d’un comité culturel afin de coordonner leurs actions.
Tout d’abord l’association des Amis de la Chartreuse mène un travail important de valorisation du patrimoine. Elle a milité pour la revalorisation de la chapelle et continue son travail pour mettre en valeur les lieux. Le travail d’un parcours pédagogique pour valoriser le patrimoine existant et déplacé pourrait être mené avec son concours. Cette association organise également des concerts en partenariat avec le Centre hospitalier.
Deux autres acteurs sont très impliqués dans la vie culturelle de la Chartreuse. On pense bien sûr à l’association Itinéraires Singuliers qui gère l’Hostellerie, Centre d’Art Singulier, au cœur du parc de la Chartreuse. Cette association met en valeur des travaux artistiques croisant diverses disciplines et divers environnements sociaux qui peuvent notamment permettre l’expression et la participation de patients du Centre hospitalier de la Chartreuse ou d’ailleurs (sources site internet de l’association).
L’installation d’une cafétaria à proximité de la salle d’exposition vise à renforcer le caractère convivial de la démarche culturelle. La compagnie circassienne Jérôme THOMAS est également présente sur le site avec son emblématique chapiteau « cirque Lili » depuis l’automne 2020. Elle porte un véritable projet au service des patients. L’idée de ce projet est de permettre la rencontre de personnes atteintes d’handicaps psychiques avec le cirque et ainsi de confronter ces personnes par la création artistique afin de réinvestir positivement leurs imaginaires (sources site internet de l’association).
Ces projets sont soutenus par la DRAC et l’ARS car ils s’intègrent dans la politique interministérielle « culture à l’hôpital ». Un appel à projet régional « culture et santé » est renouvelé tous les ans et concerne des projets artistiques co-construits par les artistes et les équipes soignantes dans le cadre d’établissements sanitaires et médicaux-sociaux. À titre d’information, l’ARS précise avoir financé au niveau régional en 2023, à parité avec la DRAC, 69 projets de ce type sur 114 candidatures, pour un montant total de 210 000 €.
Cette démarche volontaire pour faire entrer la culture à l’hôpital coïncide avec notre volonté d’ouverture du site. La culture constitue le trait d’union du Centre hospitalier avec le reste de la ville. Elle permet de faire s’imbriquer le patrimoine et la vie hospitalière. Elle justifie l’ouverture du parc sur la ville. Elle est le langage commun de mondes autrefois séparés.
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La vitalité culturelle du site de la Chartreuse demeure méconnue. Cependant notre analyse confirme le levier d’intégration dans la ville qu’il représente pour le site, certes centre hospitalier. Cette culture vivante est également l’aboutissement de la valorisation du patrimoine historique et environnemental, un cocon pour la création.
2) Une résidence d’artistes à mettre en place
Afin d’apporter une cohérence au site dans toute son alchimie si spécifique, archéologique, historique, naturelle, hospitalière, culturelle (…) il nous semble intéressant de proposer l’installation d’une résidence d’artistes afin d’institutionnaliser la tradition artistique du site qui est finalement la principale cohérence multiséculaire de la Chartreuse. Art pour une Nécropole, architecture pour un hôpital, culture pour soigner et apaiser les patients.
Pour rappel, une résidence est selon le Ministère de la Culture « un lieu qui accueille un ou plusieurs artistes pour que celui-ci ou ceux-ci effectuent un travail de recherche ou de création, sans qu’il y ait d’obligation de résultat. La création est facilitée grâce à la mise à disposition d’un lieu de vie et de création, de moyens financiers, techniques et humains. Sur le terrain, cet idéal est très souvent bousculé et les conditions de résidences sont multiples, différentes et inégales quant à l’aide et au soutien apportés aux artistes dans ce cadre ».
Tout concourt à ce que le lieu accueille une telle résidence :
• Cocon patrimonial et naturel porteur de créativité
• Rayonnement artistique international de la Chartreuse de Champmol
• Engagement des services de l’Etat pour des initiatives culturelles dans les lieux de santé
• Besoins d’apporter une cohérence à un site protéiforme, une identité par l’art
À Dijon, il y a peu de résidences d’artistes bien dotées et identifiées malgré l’engagement à la fois de l’ENSA (« storefront » pour les diplômés ou des artistes résidant en région BFC au moins deux ans) et des Ateliers VORTEX qui accueillent la seule résidence de la région identifiée sur le réseau « Arts en résidence ».
Concrètement, on pourrait imaginer le dispositif suivant : mettre en place une résidence annuelle pour un artiste avec un budget de 5 000 € (bourse moyenne) à 10 000 € (bourse importante) en mettant à disposition sur le site un local de création et un logement. La création pourrait-être en lien avec la sculpture en totale cohérence avec l’histoire patrimoniale du site. La notoriété artistique du parc de la Chartreuse serait ainsi relancée.
Il pourrait être utile d’adosser cette résidence à un festival international existant afin de lui donner le rayonnement nécessaire. Par exemple, le Domaine du Château de Chaumont (Loir-et-Cher) met en place un festival de ce type. Il invite des artistes de renommée internationale, plasticiens et photographes à venir créer des œuvres inédites et originales sur le thème de la nature. Elles sont ensuite réparties sur les 32 hectares du Domaine. On pourrait tout à fait imaginer un festival de ce type en lien avec la résidence d’artistes, d’autant plus si les œuvres créées par les artistes en résidence sont acquises et exposées durablement sur place.
Enfin, le bâtiment envisagé à l’entrée du site pourrait être un lieu d’exposition temporaire et pédagogique des œuvres produites. Un partenariat entre le Centre hospitalier et une organisation ressource comme la Ville de Dijon et/ou les associations présentes semble indispensable pour enclencher un tel projet.
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La proposition d’installer une résidence d’artistes prestigieuse est apparue au fil de la réflexion comme un moyen pertinent d’apporter une identité cohérente au site tout en réintégrant la Chartreuse de Champmol dans les circuits artistiques contemporains.
3) Une réinterprétation contemporaine d’un havre de paix prestigieux
Notre réflexion vise à apporter une nouvelle vitalité de création artistique au site. L’approche en silo vise trop souvent à séparer les éléments historiques et le lieu de création contemporain en lien avec la vocation hospitalière moderne.
Nous pensons au contraire que les différentes facettes de ce lieu en font un ferment unique de création. Les leçons des anciens avec les œuvres médiévales, la recherche archéologique ouvrant sur un potentiel inexploité, une nature apaisée entre arbres centenaires et zones humides vulnérables, les soins des maladies psychiques explorant à la fois la complexité et les fragilités humaines… Tout ceci concourt à former un écrin de réflexion, d’introspection et de création.
La mise en place d’un parcours cyclable et piéton à partir du bâtiment du pont des Chartreux jusqu’à l’Ouche qui passerait par des œuvres classiques et contemporaines couronnerait l’ensemble en ouvrant la création au plus grand nombre.
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Le site de la Chartreuse connaît déjà une intense vitalité culturelle en lien avec des associations et compagnies installées. Ce dynamisme est soutenu par l’État qui y voit une opportunité tant thérapeutique que d’ouverture du monde hospitalier sur la société. Il nous semble que cette initiative doit prendre une autre dimension du fait de l’identité remarquable du site. La mise en place d’une résidence prestigieuse d’artistes en sculpture est un moyen de rétablir la légitime notoriété de la Nécropole des ducs de Bourgogne tout en respectant toutes les facettes contemporaines du site.
Synthèse des propositions concernant la Chartreuse de Champmol :
• Relancer un programme archéologique sur site, en lien avec l’Université, avec les nouveaux outils technologiques dont nous disposons pour remettre à jour l’ancienne crypte
• Développer une signalisation auprès des éléments patrimoniaux sur place et dans les différents autres lieux d’expositions où sont disséminées les œuvres afin d’apporter une meilleure lisibilité et cohérence au patrimoine
• Dessiner un axe de mobilité douce longeant le parc entre le pont des Chartreux, le Chemin Vigée-Lebrun et la promenade de l’Ouche afin de débloquer la connexion entre les quartiers de l’Ouest et du Sud dijonnais et d’inviter à faire un détour pour visiter le parc
• Déployer une passerelle cyclable à l’Ouest du pont des Chartreux, enjambant la voie ferrée, et permettant de sécuriser les mobilités en provenance ou à destination du boulevard de l’Ouest
• Valoriser le mur le long de l’avenue Albert 1er dans le cadre d’un partenariat artistique, par exemple avec l’école supérieure des Beaux-arts de Dijon
• Construire un bâtiment en face du pont des Chartreux en lien architectural à la porte médiévale. Il servira d’emblème identifiant le site en entrée de ville mais également de centre d’exposition et d’interprétation
• Mettre en place une ambitieuse résidence d’artistes (par exemple sculpteurs) accueillie sur place afin de renouveler la vocation de création du site et de rétablir une notoriété artistique en cohérence avec les politiques étatiques d’ouverture sur l’art des centres hospitaliers