À Dijon, le vendredi 17 mai 2024, le collectif 25 Novembre organisera un rassemblement à 16h30 sur la place Darcy, offrant ainsi une plateforme locale pour exprimer la solidarité et l’engagement en faveur de l’égalité pour tous, quelle que soit leur orientation sexuelle ou identité de genre. Ce rassemblement se tiendra le jour de la Journée Internationale contre l’homophobie et la transphobie.
Environ 80 personnes ont répondu à l’appel, dont Lexie Agresti, influenceuse sur les réseaux sociaux. Dans son discours, place Darcy, elle n’a pas manqué de rappeler que : « Dans 10 jours, un texte transphobe sera voté au Sénat. Beaucoup doutent encore quand on utilise ce mot “transphobe”. Ce serait nous qui serions trop sensibles, cherchant à voir le mal partout, à influencer et manipuler les personnes “normales”. On se victimise… Et de fait, nos prises de parole, nos besoins, notre présence même dans certains espaces publics deviennent “idéologiques”. Hier à Belfast, en Irlande du Nord, deux jumelles de 3 ans ont été attaquées physiquement parce que leur père est un homme trans, et qu’en les amenant au parc, il s’est trop exposé ».
Puis elle a dit : « Oui la transphobie existe. Et elle veut se faire passer pour une neutralité. Pour du bon sens. Pour le respect des traditions ou la protection des enfants. Ces enfants que des élu.es veulent aujourd’hui contraindre au silence. Ne vous y trompez pas, la transphobie est devenue un programme politique. Elle se construit sur des doubles jeux : protéger les enfants mais n’avoir aucun scrupule a en jeter au sol si ça permet de heurter un parent trans. Protéger les enfants mais s’il sont intersexes continuer à les mutiler dans la petite enfance pour les faire correspondre à une norme physique. Protéger les enfants mais s’ils sont trans leur refuser un accès à des soins hormonaux pourtant prescrits sans consentement à des enfants cis…Ces doubles standards ils ne font que montrer qu’aujourd’hui le souci n’est pas la protection, pas l’égalité, pas la qualité de vie ou la santé mentale et physique mais trouver et construire un bouc émissaire à maintenir dans un état de discrimination pour permettre à des mouvements politiques réactionnaires de maintenir leur contrôle social et leur popularité par des paniques morales.
Beaucoup continueront de douter de la transphobie. De s’en sentir déconnecté.es. mais laissez moi voir dire, si ce n’ est pas l’empathie qui doit vous motiver à faire convergence avec nous, ça sera l’urgence quand après des mois transphobes, ce seront des lois homophobes, des lois misogynes qui suivront, comme ça s’est toujours passé aux Etats Unis, au Royaume Uni, en Russie, en Hongrie, en Italie. Après le droit de transitionner, c’est le droit à l’avortement, au mariage pour toustes, les statuts parentaux qui sont attaqués pour les femmes cishet et les autres membres de la communauté LGBT.
On ne vous demande pas de nous aimer. On ne veut forcer personne qui ne serait pas trans à transitionner. On ne veut même pas que vous compreniez tous nos enjeux et revendication. Mais Aujourd’hui avec ce mouvement qui s’organise partout en France et en Belgique, c’est notre dignité et notre droit à l’épanouissement qu’on récupère. Et en le faisant, ce sont tous les droits humains que nous défendons. Parce qu’on sait les risques encourus, nous vous invitons à faire front commun, avec nos différences, mais dans le respect. Et pour ça on doit commencer tout de suite, et en s’assurant que dans 10 jours, cette loi ne passe pas. Que dans 20 jours il n’y aura pas un nouveau projet liberticide. Que le mois suivant se soient enfin nos voix qui soient entendues là où se prennent les décisions et qu’un jour enfin une vraie égalité existe ».
En France, les chiffres dévoilés par le SSMSI sont alarmants. En effet, en 2023, les services de police et de gendarmerie nationales ont recensé un total de 4 560 infractions anti-LGBT+ sur l’ensemble du territoire français, incluant 2 870 crimes ou délits et 1 690 contraventions.
Parmi les régions les plus touchées, l’Île-de-France arrive en tête avec 923 infractions anti-LGBT+ enregistrées, suivie par Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur.
La Bourgogne-Franche-Comté (BFC), bien que moins touchée que d’autres régions, enregistre tout de même 184 infractions anti-LGBT+, avec un taux de 6,6 infractions pour 100 000 habitants.
Dans le département de la Côte-d’Or, le taux d’infractions anti-LGBT+ atteint 6,9 pour 100 000 habitants, plaçant le département à la 38e position des départements les plus touchés.
Le rapport souligne également une augmentation significative des infractions depuis 2016, avec une moyenne de 13 % par an pour les crimes et délits, et de 10 % par an pour les contraventions. Les atteintes aux personnes et les menaces représentent près de 20 % des infractions enregistrées, particulièrement observées dans les grandes agglomérations.
Il est également mentionné que plus de 70 % des victimes de ces infractions sont des hommes, dont près de la moitié a moins de 30 ans, avec même 7 % âgés de moins de 15 ans. Les auteurs présumés de ces crimes ou délits sont principalement des hommes, avec près de la moitié âgée de moins de 30 ans. Le rapport met en lumière la nécessité d’une action urgente pour lutter contre ces actes discriminatoires et protéger les droits fondamentaux de la communauté LGBT+ en France.
Lexie Agresti : Instagram à @aggressively_trans