En Bourgogne-Franche-Comté, la dynamique des déplacements domicile-travail révèle des tendances marquées par la proximité géographique et les infrastructures de transport. Sur les 1,121 million d’actifs recensés, une grande partie, soit 690 300 personnes, travaille et réside dans la même intercommunalité. Cependant, 431 100 individus naviguent quotidiennement entre différents Etablissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI), illustrant une augmentation de 8 % du nombre de navetteurs entre 2009 et 2019, avec des trajets qui s’allongent.
Selon la Direction Régionale de l’INSEE, cette mobilité est influencée par les infrastructures routières et ferroviaires ainsi que par la topographie locale. Chaque EPCI définit son propre « territoire de travail », incluant non seulement lui-même mais aussi les intercommunalités où au moins 4 % de ses actifs exercent. Cette organisation n’est pas uniforme et peut s’étendre sur plusieurs EPCI, parfois très éloignés les uns des autres.
Notamment, dans 54 des 113 intercommunalités de la région, le territoire de travail se limite à deux autres EPCI au maximum. Ici, les trois quarts des actifs trouvent un emploi à l’intérieur de ce territoire restreint, crucial pour comprendre la dynamique économique locale, particulièrement dans un contexte de diminution de la population active.
Les grandes intercommunalités tendent à concentrer leurs actifs localement, avec moins de 4 % des employés quittant ces zones. Par exemple, bien que de nombreux travailleurs de Dijon Métropole se rendent quotidiennement à Grand Besançon Métropole et vice-versa, ces flux ne représentent que 0,3 % et 0,6 % respectivement des actifs de chaque intercommunalité. De même, l’EPCI Mâconnais-Beaujolais Agglomération voit plus de 1 200 de ses actifs se diriger vers la métropole lyonnaise, mais cela ne concerne que 3,9 % de l’ensemble de ses actifs, excluant ainsi Lyon de son territoire de travail défini. Des interactions similaires sont observées entre d’autres pôles comme Vesoul et GBM, ou Auxerre et Paris, contrastant avec les échanges intenses entre Belfort et Montbéliard, où respectivement 15,5 % et 9,3 % des actifs font la navette quotidiennement en raison de leur proximité géographique.
Les pôles d’emploi exercent une forte influence sur les territoires de travail périurbains. Les EPCI proches des grands pôles d’emploi voient souvent leur territoire de travail limité à l’intercommunalité elle-même et au pôle le plus proche, ce qui influe significativement sur la trajectoire de l’emploi local. Par exemple, l’emploi dans les EPCI associés à Dijon Métropole suit la tendance à la baisse de l’emploi dans cette ville, même si leur propre emploi est en hausse. De manière similaire, les territoires de travail entourant GBM maintiennent une stabilité de l’emploi en parallèle avec l’agglomération.
De façon plus générale, l’emploi diminue également dans les territoires intégrant des villes moyennes, en raison de la concentration et de la réduction de l’emploi dans ces centres qui ne jouent plus le rôle moteur pour leurs environs.
L’étude des trajets domicile-travail en Bourgogne-Franche-Comté met en lumière l’importance croissante de la proximité géographique et des réseaux de transport dans la configuration des marchés du travail locaux, soulignant ainsi la nécessité d’une planification stratégique pour soutenir la dynamique économique régionale.