Chaque année, les organisations patronales FRSEA et FREDT sollicitent l’avis de la CGT, par l’intermédiaire du ministère du Travail, concernant une demande de dérogation à la durée du travail pour les vendanges. Cette année, la demande porte sur les vendanges 2024 et concerne les départements de Bourgogne-Franche-Comté.
Le patronat viticole souhaite porter la durée du travail à 60 heures par semaine pour les coupeurs-porteurs et à 66 heures par semaine pour le personnel affecté au cuvage, pressage et vinification. De plus, ils demandent que la durée quotidienne de travail soit portée à 12 heures par jour pour l’ensemble des salariés.
Les organisations patronales souhaitent également obtenir la suspension du repos hebdomadaire pour un salarié affecté au pressage, au cuvage et à la vinification dans les entreprises occupant moins de 10 salariés permanents. Bien que l’avis des organisations syndicales soit purement consultatif, la CGT dénonce des mesures irresponsables, mettant en danger la santé et la sécurité des travailleurs.
Des conditions de travail dangereuses pour la santé selon la CGT
Les demandes de dérogations interviennent systématiquement pendant les périodes estivales, où les canicules sont de plus en plus fréquentes et intenses. Les métiers de l’agriculture et de la viticulture sont déjà physiquement exigeants et ces dérogations ne feraient qu’aggraver les risques pour la santé des travailleurs selon le syndicat CGT.
L’année dernière, cinq salariés du même secteur professionnel sont décédés au travail en Champagne-Ardenne, en grande partie à cause des conditions climatiques extrêmes. La CGT s’oppose fermement à la proposition de faire travailler les salariés 60 heures par semaine pendant plus de trois mois, 12 heures par jour pendant 14 jours consécutifs.
La France détient déjà le triste record d’accidents au travail, avec plus de 900 morts en 2023. Il est temps de prendre des mesures pour protéger la santé et la sécurité des travailleurs, plutôt que de céder aux pressions des organisations patronales.
La CGT exige une commission paritaire présidée par les services de santé au travail
La CGT dénonce le fait que l’avis des organisations syndicales de salariés ne soit pas pris en compte et exige la mise en place d’une commission paritaire pour aborder et régler cette question. Cette commission devra être présidée par les services de santé et de sécurité au travail de la MSA afin de prioriser la santé des salariés. Le syndicat rappelle qu’il a de nombreuses propositions à apporter sur ce sujet et sur toutes les questions relatives au travail viticole et agricole.
Selon le syndicat : “Il est temps de mettre fin à ces pratiques irresponsables et de placer la santé et la sécurité des travailleurs au cœur des préoccupations. La CGT continuera à se battre pour protéger les droits et la santé des travailleurs viticoles“.