Alors que la France vient de sortir d’une période électorale marquée par les scrutins du 30 juin et du 7 juillet, le système éducatif du pays demeure sous haute tension. Les orientations futures de l’éducation, en attente des décisions du nouveau gouvernement, sont déjà contestées par les syndicats enseignants. Ces derniers continuent de s’opposer fermement à des mesures telles que le “choc des savoirs” et les évaluations nationales standardisées, des politiques qu’ils jugent contre-productives.
Le 9 juillet, malgré un message clair des urnes appelant à un changement de cap, les dirigeants du ministère de l’Éducation ont maintenu leur ligne lors d’une réunion avec les syndicats, axée sur les évaluations nationales et l’organisation de la rentrée scolaire. Les syndicats ont critiqué ces mesures comme faisant partie d’une approche idéologique qui nuit à l’égalité et à l’émancipation dans l’éducation.
La contestation s’est intensifiée avec le rejet massif par les syndicats des nouveaux programmes des cycles 1 et 2 au Conseil Supérieur de l’Éducation, perçus comme une intrusion dans la liberté pédagogique des enseignants. Ces programmes sont cependant prévus pour être mis en œuvre à la rentrée 2025.
En réponse à l’indifférence perçue du gouvernement vis-à-vis du dialogue social, l’intersyndicale, à l’exception du SNALC, a quitté la réunion, soulignant un fossé croissant entre les attentes des enseignants et les politiques ministérielles. Cette rupture symbolise le mécontentement général face à la conservation des évaluations nationales, que les syndicats considèrent comme un outil de ségrégation plutôt que d’amélioration éducative.
Les syndicats, alertant depuis des années sur la dégradation des conditions de travail et l’insuffisance des moyens, notamment dans les zones sensibles et les départements d’outre-mer, voient dans la politique actuelle une menace encore plus grande pour le bien-être des enseignants et la qualité de l’enseignement. Ils appellent donc à une non-participation aux évaluations nationales de septembre et annoncent une grève pour cette période afin de réclamer l’abandon complet des réformes contestées.
Cette mobilisation syndicale annonce une rentrée scolaire 2024 tumultueuse, avec des enjeux cruciaux pour l’avenir de l’éducation en France. Les enseignants et leurs représentants exigent des réponses concrètes à leurs revendications pour une école plus juste et mieux financée, dans un contexte de lutte pour le respect des pratiques pédagogiques et une revalorisation de leur profession.
La rentrée scolaire promet d’être animée avec des manifestations déjà programmées, telles que dans le département 93 où l’intersyndicale éducation 93 appelle l’ensemble des personnels à se mettre en grève le mardi 10 septembre et à débuter les mobilisations dès la rentrée. Sur la Côte-d’Or, ainsi que sur l’ensemble du territoire national, une date pour une première grande mobilisation devrait être annoncée prochainement. La rentrée sera indubitablement mouvementée ! Il reste à déterminer si les personnels suivront le mouvement proposé par les syndicats, ce qui est encore incertain.