Aujourd’hui, lors de sa dernière conférence de presse avant de quitter son poste, la ministre démissionnaire de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, a dévoilé une mesure audacieuse pour la rentrée scolaire : l’instauration d’une « pause numérique » dans les écoles et collèges. Ce projet, évoqué depuis plusieurs mois, vise à limiter l’usage des téléphones portables par les élèves pendant les heures de cours.
Une expérimentation dans 200 collèges dès cette rentrée
Dès cette rentrée 2024, près de 200 collèges seront concernés par une expérimentation qui consiste à interdire l’utilisation des téléphones portables. Cette interdiction ne se contentera pas de l’existence actuelle qui limite l’usage des téléphones, mais impose aux élèves de les déposer dans un casier à leur arrivée à l’école. Cette mesure marque une étape supplémentaire dans la gestion de l’exposition des jeunes aux écrans, un sujet de préoccupation croissant pour les autorités éducatives et sanitaires.
Nicole Belloubet a précisé que cette « pause numérique » pourrait être généralisée à l’ensemble des établissements scolaires dès janvier 2025. Cette initiative s’inscrit dans une volonté de répondre aux conclusions d’un rapport d’experts sur l’impact de l’exposition des jeunes aux écrans, commandé par le président Emmanuel Macron le 30 avril dernier.
Pas d’opposition à l’utilisation pédagogique du numérique
Cependant, Nicole Belloubet a tenu à souligner qu’il ne s’agit pas de rejeter l’usage du numérique dans l’éducation. « Pour autant, il ne s’agit pas de réfuter l’utilisation pédagogique du numérique« , a-t-elle précisé, rappelant l’importance des nouvelles technologies dans l’enseignement.
Elle a également mis en avant l’utilisation croissante de l’intelligence artificielle (IA) dans les écoles et les collèges, et a appelé à la création d’une feuille de route dédiée au sein du ministère de l’Éducation nationale. « Il faut permettre aux professeurs d’utiliser l’intelligence artificielle« , a-t-elle estimé, marquant ainsi son soutien à l’intégration de ces outils innovants dans l’apprentissage des élèves.
Un débat qui se poursuit
Cette annonce intervient dans un contexte de débat intense autour de l’usage des technologies numériques par les jeunes. La mise en place de cette « pause numérique » pourrait bien transformer le paysage éducatif en France, en incitant à une réflexion plus large sur l’équilibre entre le numérique et le développement des compétences cognitives et sociales des élèves.
Avec cette dernière initiative, Nicole Belloubet laisse une empreinte durable sur le ministère de l’Éducation nationale, marquant son mandat par une volonté affirmée de moderniser et de protéger l’éducation des jeunes générations face aux défis du numérique.