Ce lundi 9 septembre 2024, s’est tenue une conférence de presse où les militants de la Ligue des droits de l’Homme et de SOS Refoulement ont tiré la sonnette d’alarme, en présence de trois députés : Océane Godard, Pierre Pribetich, ainsi que David Camus, suppléant de la députée Catherine Hervieu. Face à l’urgence de la situation, ils demandent des actions immédiates pour aider plusieurs familles, dont des enfants, laissées à la rue depuis plus d’un mois. Ces familles, majoritairement des ressortissants étrangers déboutés du droit d’asile, ont été contraintes de quitter l’abri de nuit de la rue des Creuzots sans solution alternative d’hébergement.
Au niveau national, la situation des enfants sans abri est plus que critique. UNICEF France a signalé une augmentation alarmante du nombre d’enfants sans logement et a appelé les autorités à augmenter immédiatement les capacités d’hébergement, comme nous l’avons relaté le 29 août 2024 dans un article intitulé : « De la rue à l’école : crise du logement pour les enfants en Bourgogne Franche-Comté à la veille de la rentrée« .
Océane Godard interpelle le préfet de Côte-d’Or
Océane Godard, députée de la 1re circonscription de Côte-d’Or, a pris l’initiative de contacter le préfet de Côte-d’Or pour obtenir une prise en charge d’une famille en situation de danger immédiat. Le préfet a indiqué qu’il allait faire intervenir les services du 115, la plateforme d’urgence dédiée aux personnes en grande précarité, afin de trouver une solution pour cette famille.
SOS Refoulement dénonce la saturation du système d’hébergement
Dominique Petit, l’un des représentants de l’association SOS Refoulement, a souligné un problème croissant : le nombre de refus du 115, qui ne peut plus répondre aux besoins de toutes les personnes en détresse, qu’elles soient en situation régulière ou non. Le dispositif, initialement destiné à offrir un abri d’urgence, est désormais sous pression, ce qui affecte particulièrement les personnes sans statut régulier.
Cet été, sept familles ont dû quitter leur abri temporaire et se retrouver à la rue, car elles ont refusé de retourner dans leur pays d’origine. Une seule de ces familles a pu être hébergée d’urgence par le CHU Dijon Bourgogne, car leur enfant souffre de diabète et nécessite des soins constants.
Des conditions de vie de plus en plus difficiles pour les familles à la rue
Les militants et les associations de défense des droits de l’Homme dénoncent la précarité accrue des personnes sans logement. « L’hébergement d’urgence devrait être accessible à toute personne vulnérable », a déclaré une militante. Depuis le mois d’août, ces familles dorment dehors, exposées à des agressions et aux conditions climatiques changeantes.
Les associations redoutent que cette situation ne fasse partie d’une stratégie visant à décourager les familles de rester en France, en créant une pression insoutenable sur leur quotidien.
Un appel à revoir les priorités nationales
Les députés, après leur rencontre avec les associations, ont exprimé leur inquiétude face à cette situation critique. Pierre Pribetich a plaidé pour un plan national destiné à renforcer l’hébergement d’urgence, en particulier pour les enfants, tout en appelant la France à respecter ses engagements internationaux, notamment en matière de droits de l’enfant.
Océane Godard a également dénoncé l’inaction face à ces situations inacceptables, insistant sur l’urgence d’agir pour éviter que des milliers d’enfants dorment encore dehors.
Les associations, appuyées par les élus, comptent interpeller prochainement le gouvernement pour trouver des solutions pérennes à cette crise humanitaire. UNICEF France, dans un récent rapport, a également appelé à des politiques plus ambitieuses pour garantir un accès durable au logement, en particulier pour les familles les plus vulnérables.