Le vendredi 20 septembre, l’Union Locale (UL) de la CGT du Sud Côte d’Or à Beaune a alerté la presse sur les conditions inacceptables auxquelles étaient confrontés des travailleurs saisonniers espagnols durant les vendanges en Bourgogne. Cet événement soulève des questions importantes sur les pratiques de certaines entreprises et les dérives liées aux dérogations sur le temps de travail et les conditions de logement accordées par les autorités.
Les faits : un hébergement indigne
Le jeudi précédent, la Gendarmerie a procédé au contrôle d’un prestataire viticole qui hébergeait 70 vendangeurs espagnols dans deux bâtiments. Le constat était accablant : les travailleurs dormaient sur des matelas gonflables, dans des conditions de vie insalubres, rappelant celles d’une autre époque. Face à cette situation inacceptable, les autorités ont ordonné la fermeture immédiate des lieux.
Cependant, la fermeture des bâtiments a laissé 35 travailleurs sans toit. Pire encore, certains d’entre eux ont été abandonnés à 5 h du matin à la gare de Beaune, sans aucun paiement pour les longues journées de travail effectuées. Cet événement dramatique met en lumière les dérives auxquelles peuvent conduire les dérogations sur le temps de travail et les conditions de logement, largement accordées par le ministère du Travail sous la pression des employeurs, selon la CGT.
La responsabilité du ministère du Travail et du patronat
La CGT dénonce fermement ces dérogations, qui, selon elle, précarisent encore davantage les travailleurs saisonniers, en particulier ceux venus de l’étranger. Ces conditions de travail indignes sont malheureusement loin d’être isolées. Chaque année, la CGT est alertée par des salariés confrontés à des pratiques similaires dans le secteur viticole.
Pour l’organisation syndicale, il est impératif de prévenir ces situations avant qu’elles ne se produisent. C’est pourquoi la CGT siège dans diverses instances, telles que la Mutualité Sociale Agricole (MSA), le Conseil Économique Social et Environnemental (CESE), ainsi que l’Association Interprofessionnelle de Santé au Travail (AIST). Ces organismes permettent aux syndicats de jouer un rôle clé d’intermédiaire entre les travailleurs, les entreprises et les services de l’État.
Un contexte de répression syndicale à Beaune
Cet événement intervient dans un contexte tendu pour les syndicats à Beaune. En effet, la mairie souhaite supprimer l’implantation syndicale sur son territoire, en expulsant la CGT de ses locaux selon le syndicat. La CGT dénonce cette tentative comme une attaque directe contre leur capacité à défendre les droits des travailleurs, notamment ceux des saisonniers.
Alors que de nombreux travailleurs continuent de subir des conditions de travail « anormales », l’organisation syndicale rappelle qu’elle a un rôle essentiel à jouer dans la protection des droits des salariés, notamment en alertant les autorités sur les abus. La CGT insiste sur la nécessité de maintenir une implantation territoriale forte pour garantir un suivi syndical proche des travailleurs, particulièrement ceux exposés à des conditions précaires, comme c’est souvent le cas dans le secteur viticole.
Les revendications de la CGT
Face à cette situation, l’Union Départementale (UD) de la CGT de Côte-d’Or exige que des structures d’accueil décentes et adaptées soient mises en place pour loger les travailleurs saisonniers. Elle appelle également à la fin des dérogations dangereuses sur les conditions de travail et de logement, qui ont conduit à cette situation inacceptable.
La CGT défend également le maintien des implantations territoriales syndicales, estimant qu’elles sont essentielles pour veiller au respect des droits des travailleurs et prévenir de nouvelles dérives. Pour l’organisation, la défense des droits des vendangeurs, comme ceux de tous les travailleurs précaires, doit rester une priorité absolue.
Un appel à l’action
Cette affaire vient rappeler, une fois de plus, que le respect des conditions de travail des saisonniers dans l’agriculture est loin d’être garanti, et qu’il est nécessaire de renforcer les contrôles et les infrastructures pour éviter de nouvelles dérives. La CGT appelle les autorités à prendre des mesures immédiates pour protéger les vendangeurs et à garantir des conditions de vie et de travail dignes pour tous les saisonniers, en Bourgogne comme ailleurs.
La CGT réaffirme son engagement à lutter contre les pratiques abusives dans le secteur viticole et à défendre les droits des travailleurs, saisonniers ou permanents. Les événements survenus à Beaune sont un triste rappel que les combats syndicaux restent plus que jamais d’actualité.