Au troisième trimestre 2024, la région Bourgogne-Franche-Comté fait face à une hausse notable du nombre de demandeurs d’emploi sans activité. Le nombre moyen de personnes inscrites dans la catégorie A, c’est-à-dire des demandeurs tenus de rechercher un emploi mais sans activité, s’établit à 102 190, marquant une augmentation de 1,1 % par rapport au trimestre précédent, soit 1 070 personnes supplémentaires. Sur une année, la hausse atteint 2,1 %. En comparaison, en France métropolitaine, cette progression reste plus contenue, avec une augmentation de seulement 0,2 % sur le trimestre (+0,1 % sur un an).
Évolution par catégorie (A, B, C) et disparités départementales
Le nombre de demandeurs d’emploi en Bourgogne-Franche-Comté dans les catégories A, B, C s’établit en moyenne à 196 010 au troisième trimestre 2024. Ce chiffre est relativement stable sur le trimestre, avec une augmentation de seulement 90 personnes (+0,7 % sur un an). Toutefois, ces chiffres masquent des disparités importantes entre les départements.
En Saône-et-Loire, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A a baissé de 0,3 % sur le trimestre, tandis que le Doubs connaît une forte augmentation de 2,5 %. Sur un an, le Territoire de Belfort enregistre la plus forte hausse avec +5,7 %, tandis que la Saône-et-Loire observe une légère diminution de 0,9 %. En catégories A, B, C, la Nièvre connaît une baisse de 0,7 % sur le trimestre, tandis que le Doubs affiche une hausse de 1,1 %.
Profil des demandeurs d’emploi : genre et âge
L’analyse des demandeurs d’emploi par genre montre une augmentation de 1,5 % pour les hommes en catégorie A sur le trimestre (+3,6 % sur un an) et une progression plus modeste de 0,6 % pour les femmes (+0,6 % sur un an). En ce qui concerne les catégories A, B, C, les hommes enregistrent une légère hausse de 0,2 % sur le trimestre, alors que le nombre de femmes diminue de 0,1 %.
En fonction de l’âge, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A augmente de 0,7 % pour les moins de 25 ans (+2,0 % sur un an), de 1,0 % pour ceux âgés de 25 à 49 ans (+2,4 % sur un an), et de 1,4 % pour les 50 ans ou plus (+1,7 % sur un an). Pour les catégories A, B, C, les jeunes de moins de 25 ans voient leur nombre augmenter de 0,1 % (+1,5 % sur un an), alors que le nombre de demandeurs de 25 à 49 ans diminue de 0,2 % (+0,3 % sur un an). Le nombre de demandeurs âgés de 50 ans ou plus progresse de 0,6 % sur le trimestre (+1,4 % sur un an).
Entrées et sorties des listes de demandeurs d’emploi
Le nombre d’entrées en catégories A, B, C en Bourgogne-Franche-Comté au troisième trimestre 2024 a diminué de 4,3 % par rapport au trimestre précédent. Sur une base annuelle, la baisse atteint également 4,3 %. Parmi les motifs d’entrée, les fins de mission d’intérim diminuent de 4,3 %, les démissions de 4,3 %, et les ruptures conventionnelles de 3,9 %. En revanche, les licenciements économiques augmentent de manière significative (+15,4 %). Les entrées pour fin de contrat progressent également (+3,0 %).
Du côté des sorties, le nombre moyen de sorties des catégories A, B, C diminue de 5,6 % ce trimestre (–4,5 % sur un an). Les sorties pour reprise d’emploi déclarée connaissent une chute marquée de 16 %, tout comme les entrées en stage ou en formation (–11,2 %). Les sorties pour arrêt de recherche et radiation administrative sont également en baisse, avec respectivement –2,7 % et –1,5 %.
Zoom sur les départements
Le Doubs et le Territoire de Belfort se démarquent par les hausses les plus importantes du nombre de demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A). Le Doubs compte désormais 22 040 demandeurs d’emploi, soit une augmentation de 2,5 % sur le trimestre et de 5,2 % sur un an. De son côté, le Territoire de Belfort affiche une hausse de 5,7 % sur un an, avec un total de 7 100 demandeurs d’emploi.
À l’opposé, des départements comme la Saône-et-Loire et la Nièvre présentent des évolutions plus positives. En Saône-et-Loire, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A a baissé de 0,3 % sur le trimestre et de 0,9 % sur un an. La Nièvre enregistre une baisse de 0,7 % pour les catégories A, B, C sur le trimestre.
En Côte-d’Or, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A s’établit à 18 100, en hausse de 0,7 % par rapport au trimestre précédent (+0,7 % sur un an). Dans le Doubs, le nombre de demandeurs des catégories A, B, C atteint 40 070, avec une augmentation de 1,1 % sur le trimestre (+2,5 % sur un an).
Ancienneté d’inscription des demandeurs d’emploi
L’ancienneté des demandeurs d’emploi inscrits en catégories A, B, C est également un indicateur intéressant à suivre. Au troisième trimestre 2024, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits depuis un an ou plus en Bourgogne-Franche-Comté augmente de 0,4 % sur le trimestre (–0,1 % sur un an). Parallèlement, le nombre de demandeurs inscrits depuis moins d’un an diminue de 0,2 % (+1,4 % sur un an).
L’ancienneté est mesurée par le nombre de jours où le demandeur a été inscrit de façon continue dans les catégories A, B, C. Une sortie d’un jour de ces catégories réinitialise l’ancienneté. Par ailleurs, d’autres indicateurs, comme le nombre de personnes inscrites en catégorie A pendant un certain nombre de mois sur une période donnée, peuvent apporter un éclairage complémentaire sur la récurrence des inscriptions.
Conclusion : Une dynamique de l’emploi incertaine
Les chiffres du troisième trimestre 2024 mettent en lumière une région Bourgogne-Franche-Comté aux prises avec une hausse modérée mais préoccupante du chômage. Les disparités départementales soulignent que, tandis que certains territoires parviennent à stabiliser, voire à réduire leur nombre de demandeurs d’emploi, d’autres continuent de subir des augmentations significatives, en particulier dans des départements comme le Doubs et le Territoire de Belfort.
Le profil des demandeurs d’emploi montre que les jeunes et les personnes de plus de 50 ans sont les plus touchés par l’augmentation. Les entrées sur les listes, souvent dues à des fins de mission ou à des licenciements, ainsi que la difficulté à sortir de ces listes via des reprises d’emploi ou des formations, témoignent d’une dynamique du marché du travail toujours fragile.
Ces données mettent en exergue la nécessité d’actions ciblées et coordonnées pour inverser ces tendances. L’avenir de la région dépendra de la capacité des acteurs locaux et nationaux à agir sur les causes structurelles du chômage, à soutenir la création d’emplois durables, et à renforcer les dispositifs de formation et de reconversion professionnelle pour accompagner les demandeurs d’emploi les plus vulnérables.