Le projet immobilier Venise-2, qui suscite des controverses depuis son annonce, fait à nouveau la une des discussions locales. Ce communiqué de presse, publié par le collectif « Sauvons les berges du Suzon« , met en lumière les enjeux environnementaux liés au projet. Après près de deux ans d’attente, l’étude faune-flore-habitat commanditée par le promoteur Edouard Denis a été révélée, confirmant l’extraordinaire biodiversité de la zone concernée — mais aussi les risques considérables encourus si les mesures environnementales ne sont pas respectées.
Une richesse biologique menacée
L’étude, réalisée par un prestataire indépendant, est sans équivoque : la biodiversité de la Réserve Urbaine de Biodiversité du Suzon est exceptionnelle. Le site abrite des habitats rares et variés, avec la présence de chiroptères, mammifères, reptiles, oiseaux, et papillons. La richesse de cette faune est largement dû à la présence d’une ripisylve dense et en bonne santé – des caractéristiques à risque d’être affectées par le projet de Venise-2, qui prévoit notamment l’abattage de plusieurs arbres.
L’étude elle-même avertit : « Le site comprend des habitats peu représentés dans ses abords. Leur disparition entraînerait une perte de biodiversité certaine » (page 67). Des espèces rares d’oiseaux, attirées par la stratification arborée de la zone, risquent ainsi de perdre leur habitat précieux.
Le rôle crucial du collectif citoyen
C’est grâce à la mobilisation incessante du collectif « Sauvons les berges du Suzon » que l’étude a vu le jour. Comme mentionné dans leur communiqué de presse, le collectif a fait preuve d’une détermination sans faille pour obtenir cette étude. Le collectif avait interpellé les élus locaux afin de mettre en évidence l’impact prévisible du projet sur ce dernier espace naturel de trois hectares situé au nord de Dijon. En réponse à ces revendications, la Ville s’était engagée à fournir cette étude lors d’une réunion du Conseil municipal du 30 janvier 2023. Pourtant, le document n’a été rendu public qu’en novembre 2024, après plusieurs relances et avec un retard notable.
Des mesures pour éviter, réduire, compenser
L’étude prescrit de nombreuses mesures destinées à éviter, réduire et compenser les impacts environnementaux du projet. Cela inclut des recommandations généralistes, comme la préservation de la ripisylve, et des précautions plus précises, par exemple, la conservation d’un arbre mort, baptisé « D », afin de préserver l’habitat de chauve-souris. Il est préconisé de transformer cet arbre en un îlôt écologique pour maintenir l’équilibre fragile de l’écosystème local.
Le problème, c’est que rien ne garantit que ces mesures seront réellement appliquées par le promoteur. Le collectif « Sauvons les berges du Suzon » souligne cette absence d’assurance et appelle à une transparence totale sur la mise en œuvre de ces préconisations. Le collectif, dans son communiqué de presse, insiste sur le fait que sans preuve de la mise en œuvre de ces mesures, il sera difficile de garantir la protection de la biodiversité.
Vers un permis de construire modificatif ?
Les conclusions de l’étude révèlent des lacunes dans le projet Venise-2 qui pourraient bien compromettre son permis de construire tel qu’il existe actuellement. Pour « Sauvons les berges du Suzon« , les mesures prescrites sont une preuve de l’impact négatif sur la biodiversité, impact qu’il faudra corriger avant d’avancer. Comme indiqué dans leur communiqué de presse, le collectif considère ces mesures comme une reconnaissance claire des effets néfastes sur la biodiversité, et exige des corrections avant tout nouveau développement. Le collectif déclare d’ailleurs attendre avec impatience la publication du permis modificatif afin de mieux préparer leur riposte.
Pour l’instant, il semblerait que la mobilisation citoyenne soit la meilleure façon de garantir le respect de l’environnement et la préservation de la biodiversité de ce site unique. La bataille pour Venise-2 ne fait que commencer, et le collectif est prêt à tout pour protéger les berges du Suzon.