Le vendredi 18 octobre, des évènements ont secoué le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, exprimant la détresse de nombreux agriculteurs confrontés à des retards dans le versement des aides de la PAC (Politique agricole commune). En écho à cette situation, les communistes de la région ont réagi avec force, comprenant l’ampleur des difficultés économiques auxquelles sont confrontés les exploitants agricoles. Ces retards sont en partie la conséquence d’une décentralisation de la gestion des aides PAC, sans affecter suffisamment de moyens humains pour traiter les dossiers.
Cette situation vient cruellement rappeler la fragilité économique des exploitants agricoles français, dont les revenus dépendent désormais très largement de l’argent public. Entre les années 1980 et 2000, les politiques agricoles ont progressivement remplacé les prix garantis par des aides directes, rendant les agriculteurs dépendants de ces soutiens. Les chiffres sont édifiants : entre 2010 et 2019, les aides PAC représentent 59 % du revenu des producteurs de grandes cultures, 152 % en élevage bovin laitier, et 195 % pour l’élevage bovin allaitant. Un retard de paiement, et c’est la survie même de ces exploitations qui est menacée.
Les communistes dénoncent la libéralisation de la Politique agricole commune qui, selon eux, a pour but de tirer les prix agricoles vers le bas afin de permettre à l’industrie agroalimentaire et à la grande distribution de s’approvisionner à moindre coût, souvent en deçà des coûts de production. Le rapport de force au sein des filières agricoles est ainsi grandement déséquilibré. L’aval des filières, c’est-à-dire l’industrie de transformation et la grande distribution, capte plus de la moitié de la valeur ajoutée agroalimentaire, tandis que moins de 10 % reviennent au producteur, selon l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires. La multiplication des traités de libre-échange ne fait qu’aggraver cette situation, en accroissant la concurrence internationale et en tirant les prix toujours plus vers le bas, au détriment des agriculteurs et de la souveraineté alimentaire nationale.
Face à cette situation, les communistes de Bourgogne-Franche-Comté estiment qu’il est temps d’en finir avec une agriculture où le revenu des travailleurs est assuré principalement par des subventions. Dans l’immédiat, ils réclament que tous les moyens disponibles au niveau du Conseil régional soient mobilisés pour accélérer l’instruction des dossiers en souffrance, en donnant la priorité aux agriculteurs en grande difficulté financière.
Cependant, les communistes insistent sur le fait que cette crise n’est que la manifestation d’une problématique plus profonde qui touche l’ensemble de l’agriculture française. Si la France veut réussir à renouveler ses générations d’agriculteurs tout en assurant une transition écologique des pratiques agricoles, il est impératif de sécuriser les revenus et les investissements des agriculteurs. Pour cela, le parti communiste prône l’instauration de prix planchers, qui garantiraient un prix minimum versé aux producteurs, permettant ainsi de couvrir les coûts de production.
En parallèle, les communistes proposent de mettre en place des conférences permanentes territoriales associant la profession agricole, les filières, les pouvoirs publics et la société civile. Ces conférences auraient pour mission de fixer des prix objectifs, tenant compte des coûts réels de production. Le rétablissement du coefficient multiplicateur serait également une mesure essentielle pour encadrer les marges de la grande distribution et empêcher cette dernière de comprimer toujours davantage les prix versés aux producteurs.
Par ailleurs, les récentes difficultés de la campagne agricole 2024, marquée par des mauvaises récoltes et des épidémies dans les élevages (MHE, FCO, etc.), soulignent l’urgence de doter les agriculteurs de véritables filets de sécurité. À cet effet, les communistes défendent la création d’un régime public d’assurance agricole et de gestion des risques climatiques, sanitaires et environnementaux. Ce régime serait géré conjointement par les acteurs du monde agricole et l’État, hors de la sphère des assurances privées, pour garantir une véritable solidarité nationale envers ceux qui nous nourrissent.
Pour les communistes, il est urgent de mettre fin à des décennies de libéralisation des politiques agricoles qui ont fait du revenu agricole un enjeu de survie, tout en confortant les profits des grands groupes de l’agroalimentaire et de la grande distribution. Leur combat est celui d’une agriculture rémunératrice, où les travailleurs de la terre peuvent vivre décemment du fruit de leur labeur, sans être réduits à une perpétuelle dépendance aux aides publiques. En sécurisant les revenus, en instaurant des prix planchers, et en encadrant les marges des intermédiaires, ils espèrent redonner de la dignité et de la justice à l’agriculture française.
Communiqué de presse du 13 novembre 2024 :
Les communistes de Bourgogne-Franche-Comté déterminés à défendre une agriculture rémunératrice
En écho aux évènements survenus au Conseil régional ce vendredi 18 octobre, les communistes de Bourgogne-Franche-Comté comprennent le désarroi des agriculteurs subissant des retards dans le paiement de leurs subventions. Cette situation est notamment due à la décentralisation d’une partie de la gestion des aides PAC sans affecter les moyens humains nécessaires à leur instruction.
La colère est d’autant plus grande que le revenu des agriculteurs français est devenu totalement dépendant aux soutiens publics. Chaque retard dans le versement des aides PAC peut engendrer des graves difficultés financières chez les agriculteurs concernés. En effet, des années 1980 au début des années 2000, les prix garantis ont été peu à peu remplacés par des aides directes. Dans un contexte de ciseau de prix et d’augmentation des consommations de capital, la valeur ajoutée créée par travailleur a fondu. Désormais, dans bon nombre de productions, ce sont les subventions publiques qui font le revenu des agriculteurs. Ainsi, en France, sur 2010-2019, les aides PAC représentent 59% du revenu courant avant impôt des producteurs de grandes cultures, 152% en élevage bovin lait et 195% en élevage bovin allaitant.
Les communistes interprètent cette libéralisation de la Politique agricole commune comme un moyen de tirer les prix agricoles vers le bas et de permettre à l’industrie agroalimentaire et à la grande distribution de s’approvisionner en denrées agricoles payées en deçà des coûts de production. Ainsi, l’aval des filières se taille la part du lion dans le partage de la valeur ajoutée agroalimentaire, s’octroyant la moitié de cette dernière, quand moins de 10% reviennent au producteur d’après l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires. Et cela n’est sans compter la multiplication des traités de libre-échange qui accentuent la mise en concurrence internationale des producteurs en tirant les prix vers le bas tout en menaçant la souveraineté alimentaire de la Nation.
Pour les communistes, il est grand temps d’en finir avec une agriculture où ce n’est pas le travail mais les subventions publiques qui font le revenu.
Dans un premier temps, il est urgent de mobiliser tous les moyens à disposition du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté pour instruire les dossiers en attente en priorisant les profils d’agriculteurs en grave difficulté financière.
Toutefois, cette situation ne doit pas être appréciée uniquement de manière conjoncturelle, tant elle est révélatrice de la crise profonde que traverse l’agriculture française. Si l’on souhaite relever le défi du renouvellement des générations tout en accompagnant la mise en œuvre de pratiques plus respectueuses de l’environnement, il est indispensable de sécuriser le revenu ainsi que les investissements des agriculteurs. Ainsi, les communistes défendent l’instauration de prix planchers, soit un prix minimum versé au producteur. En parallèle, la mise en place des conférences permanentes territoriales associant la profession agricole, les filières, les pouvoirs publics et la société civile permettraient de fixer un prix d’objectif, couvrant les coûts de production des agriculteurs. Enfin, le rétablissement du coefficient multiplicateur serait l’occasion d’encadrer les marges de la grande distribution. En parallèle, cette campagne 2024, marquée par les mauvaises récoltes et les épidémies sur les cheptels (MHE, FCO etc.) invite à donner de vrais filets de sécurité assurantiels aux agriculteurs. Ces derniers passeraient par la mise en place d’un régime public agricole d’assurance et de gestion des risques climatiques, sanitaires et environnementaux, géré par les acteurs de l’agriculture et l’État et non pas par le secteur assurantiel et bancaire privé.
Si la priorité est bien de traiter les dossiers en attente, il est urgent de mettre fin à des décennies de libéralisation des politiques agricoles qui ont rendu le revenu agricole totalement dépendant des subventions publiques, confortant ainsi les profits de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution.