Michel Barnier, actuel Premier ministre, est sur la corde raide cette semaine, alors que l’Assemblée nationale s’apprête à voter deux motions de censure contre son gouvernement. Mardi matin, la conférence des présidents de l’Assemblée nationale devrait fixer la date de ce vote crucial, à la suite des initiatives du Nouveau Front Populaire (NFP) et du Rassemblement national (RN), deux formations aux agendas politiques distincts, mais unies dans une même opposition au gouvernement.
Pour que le gouvernement Barnier tombe, il faudrait que 288 députés votent la censure. Cette perspective, longtemps jugée improbable, pourrait se concrétiser si une alliance circonstancielle se créait entre la gauche et le RN. L’évènement serait historique : il faut remonter à 1962 pour retrouver une situation semblable, quand l’Assemblée nationale avait renversé le gouvernement de Georges Pompidou, en pleine crise politique autour de l’élection présidentielle au suffrage universel direct.
La tension monte donc d’un cran, alors que les débats autour de la loi de financement de la Sécurité sociale ont mis en lumière les divisions profondes entre l’exécutif et une partie de la classe politique. Le Premier ministre a choisi d’engager la responsabilité de son gouvernement sur ce texte, une manière de rappeler sa volonté de mener à bien ses réformes malgré les obstacles.
Une communication bien rodée
Michel Barnier, conscient des enjeux de cette semaine décisive, s’exprimera ce mardi soir lors des journaux télévisés de France 2 et TF1. L’exercice vise à rassurer les Français et à convaincre les députés récalcitrants des bienfaits des réformes en cours. Le Premier ministre devrait plaider pour une stabilité gouvernementale et prévenir des conséquences d’un effondrement de son équipe. L’épreuve parlementaire, avec l’examen et le vote des deux motions de censure, devrait avoir lieu mercredi ou jeudi, moment de vérité pour Michel Barnier.
Dans un paysage politique fragmenté, le sort du gouvernement reste incertain. Si une coalition inattendue émerge, Michel Barnier pourrait se retrouver contraint de quitter Matignon, marquant ainsi la fin prématurée d’un gouvernement qui, selon ses détracteurs, n’aura pas su suffisamment convaincre pour éviter ce scénario extrême.
L’issue de cette semaine semble donc plus incertaine que jamais. Une nouvelle page de l’histoire politique française est sur le point de s’écrire, et elle pourrait bien marquer la fin d’une étape et le début d’une nouvelle ère. Pour Michel Barnier, la survie politique se jouera sur un fil, avec 288 voix qui feront toute la différence.
Michel Barnier s’est exprimé à la tribune de l’Assemblée nationale ce lundi 2 décembre 2024 : « Nous sommes là aujourd’hui parce qu’il est nécessaire que la France se dote d’un projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). « Pour cela j’ai été au bout du dialogue avec l’ensemble des groupes politiques, en restant toujours ouvert et à l’écoute« . « Nous sommes parvenus désormais à un moment de vérité qui met chacun devant ses responsabilités. » « Je pense, dans la responsabilité qui est la mienne, que les Français ne nous pardonneraient pas de préférer les intérêts particuliers à l’avenir de la nation« , estime le Premier ministre sous les applaudissements du socle commun. « Les Français attendent de la stabilité ». Il annonce recourir à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution.