Une scène glaçante, un mépris affiché, une indignation générale. Lundi 30 décembre, sur l’archipel de Mayotte dévasté par le cyclone Chido, Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale, a offert un spectacle que beaucoup qualifient déjà d’indigne d’une représentante de l’État. Une attitude qui alimente les critiques, plongeant la ministre dans une tourmente politique où l’humanité semble avoir déserté son agenda.
La scène, captée par les caméras de BFMTV et diffusée massivement sur les réseaux sociaux, est choquante par sa brutalité. Deux enseignants, au bord du désespoir, interpellent Élisabeth Borne sur les conditions catastrophiques dans lesquelles ils doivent travailler depuis le passage du cyclone Chido. Une réponse glaciale, un sourire presque mécanique, puis un dos tourné : voilà ce qu’a offert la ministre à ces professeurs qui décrivaient un enfer quotidien.
Les témoignages sont accablants. « Dans les bidonvilles, personne n’est venu », s’indigne un enseignant. Quand l’un d’eux évoque la difficulté insurmontable de parcourir 10 kilomètres à pied sous un soleil de plomb pour atteindre des points de distribution, la ministre se contente de répliquer vaguement avant de s’éclipser. L’indignation des témoins est palpable : « Une honte ! » lâchent-ils, trahis et ignorés.
Une défense bancale face à une indignation unanime
Face au tollé, Élisabeth Borne tente de se justifier. « Une séquence tronquée », plaide-t-elle sur X (anciennement Twitter), affirmant avoir eu des échanges « longs et constructifs » avec les syndicats et les personnels de direction. Mais les mots sonnent creux. La vidéo virale, visionnée plus d’un million de fois, montre une ministre qui fuit la réalité, préférant tourner les talons plutôt que d’affronter la détresse d’enseignants à bout de souffle.
Le SNES-FSU, premier syndicat des collèges et lycées, ne mâche pas ses mots. « Une aide de l’État qui n’arrive pas, des personnels à bout, et une ministre qui tourne le dos à cette réalité », dénonce-t-il. Les réactions politiques, elles, pleuvent de tous bords. « L’empathie d’un poisson mort », raille Ian Brossat, sénateur communiste. « Froide, sans réponse », tacle le député d’extrême droite Frédéric Falcon. Aurélien Pradié, républicain, accuse un « mépris » systémique.
Une ministre à contre-emploi
Élisabeth Borne, qui se revendique « attachée au dialogue », semble s’enfermer dans une posture technocratique déconnectée de la réalité. Face à une catastrophe humanitaire, sa gestion de la communication – froide et distante – ne fait qu’aggraver son image. Les enseignants ne réclamaient pas une solution immédiate, mais au moins une écoute sincère. Or, ce qu’ils ont obtenu, c’est un mépris glacé.
Ce nouvel épisode s’inscrit dans une série de faux-pas qui entachent le mandat d’Élisabeth Borne. Incapable d’incarner une véritable humanité face aux crises, elle devient le symbole d’une classe politique sourde aux souffrances du terrain. À Mayotte, où les défis sont immenses, cette attitude est perçue comme un abandon.
Une phrase résume tout : Élisabeth Borne dépasse les bornes. Mayotte, déjà meurtrie par la nature, n’avait pas besoin d’un cyclone politique supplémentaire.