Cet après-midi, à 13h30, les directeurs des services de greffe judiciaires prendront la rue pour manifester leur colère et leur désarroi face à une reconnaissance toujours absente. À Dijon, où se situe l’École nationale des greffes, les professionnels en formation se joindront aux directeurs en poste pour une mobilisation nationale. Le message est clair : il est temps d’agir pour une justice respectueuse de tous ses acteurs.
Alors que les greffiers et les adjoints administratifs ont récemment bénéficié de revalorisations statutaires, les directeurs de greffe – pourtant au cœur de l’organisation et du fonctionnement des juridictions – restent les grands oubliés. Une situation qui alimente un sentiment croissant d’injustice et de dévalorisation dans une profession déjà confrontée à de lourdes difficultés.
Une manifestation attendue à Dijon
Le point de départ de la manifestation sera l’École nationale des greffes, située au 5 boulevard de la Marne. Les manifestants s’élanceront à travers les rues principales de Dijon : Place Jean Bouhey, Boulevard Georges Clemenceau, Place de la République, Rue Jean Jacques Rousseau, Rue Auguste Comte, Rue Lamonnoye et Place du Théâtre, avant de rejoindre leur destination finale, la Cour d’appel de Dijon.
Cette mobilisation dijonnaise sera simultanée à un rassemblement à Paris et à des actions dans d’autres villes, illustrant l’ampleur du mécontentement. Les directeurs stagiaires de Dijon, symbole de la relève de cette profession exigeante, marcheront aux côtés de leurs collègues pour réclamer des changements concrets.
Les revendications des manifestants
Le cortège portera des revendications claires et urgentes :
- Une revalorisation statutaire et financière à la hauteur des responsabilités assumées ;
- Une reconnaissance officielle de leur rôle crucial dans l’organisation et la modernisation des juridictions ;
- Un dialogue constant et respectueux avec les autorités pour construire un avenir viable pour la profession.
Un rôle clé mais méconnu
Les directeurs des services de greffe jouent un rôle essentiel au sein du système judiciaire. Ils jonglent quotidiennement entre la gestion des ressources humaines, financières, immobilières, et l’accompagnement des magistrats. Pourtant, leur travail reste largement méconnu du public et insuffisamment valorisé par les institutions.
Les manifestants dénonceront notamment :
- Une charge de travail démesurée due à des sous-effectifs chroniques ;
- Un management de crise permanent, entravant toute innovation et valorisation des équipes ;
- L’absence de revalorisation statutaire, malgré la complexité et l’importance de leurs missions ;
- Un sentiment croissant de dévalorisation, qui érode leur engagement et menace l’attractivité de leur profession.
Une rencontre déterminante à venir
Cette mobilisation nationale se veut également une alerte adressée au Garde des sceaux. Une rencontre prévue le 11 février 2025 doit enfin ouvrir des négociations concrètes. Ces discussions, longtemps repoussées depuis la signature d’un protocole d’accord en octobre 2023, doivent répondre aux attentes d’une profession à bout de souffle.
Un avertissement pour l’avenir de la justice
En marchant cet après-midi, les directeurs des services de greffe espèrent alerter sur les dangers qui guettent une justice déjà fragilisée. Ignorer leur rôle, c’est risquer de compromettre l’efficacité et l’équilibre du système judiciaire tout entier. Leur mobilisation est un appel à la reconnaissance, mais aussi à la préservation d’un service public essentiel pour les citoyens.