Hier soir, une atmosphère particulière flottait dans la salle de Flore de l’Hôtel de Ville de Dijon lors du conseil municipal. Les débats, marqués par une intervention incisive d’Axel Sibert, conseiller municipal non-inscrit (divers droite), ont pris des allures de précampagne électorale.
Axel Sibert a profité de l’examen du projet de budget 2025 pour annoncer son opposition claire à celui-ci, accusant la majorité municipale de préparer un « budget de campagne ». Avec des mots choisis et un ton déterminé, il a dressé un réquisitoire contre ce qu’il considère être une gestion stratégique des projets pour servir le calendrier électoral.
Un budget au service des élections ?
Dans son discours, Axel Sibert n’a pas mâché ses mots : « Ce début de projet de budget 2025, moi je l’affirme, c’est un budget de campagne ! Un budget aménagé pour servir votre calendrier. Beaucoup de projets vont s’achever en 2025, comme l’aménagement du port du canal, ou au premier trimestre 2026, comme la maison des habitants du quartier de l’Arsenal. Présenter ces projets à quelques mois des élections, c’est une manœuvre électoraliste. Vous faites financer vos projets de campagne, clé en main, par le contribuable ! » a-t-il dénoncé.
Axel Sibert a également critiqué le financement des études préliminaires pour des projets comme le parc des expositions, la patinoire Trimolet ou le réseau de transports en commun : « Vous retenez les coups de pioche, mais financez toutes les études avant les élections. Vous préparez le terrain à votre programme sans laisser les Dijonnais trancher démocratiquement entre projet et contre-projet. »
Le conseiller a conclu son intervention en réaffirmant son engagement à construire une alternative politique avec François-Xavier Dugourd et le Printemps Dijonnais, une coalition naissante à droite et au centre : « Heureusement, l’avenir de Dijon appartient aux Dijonnais. En 2026, ils auront la parole ! »
La réplique de Nathalie Koenders : déterminée et percutante
La maire de Dijon, Nathalie Koenders, n’a pas tardé à répondre à ces accusations. Tout en rejetant les critiques d’électoralisme, elle a taclé Axel Sibert en le renvoyant à ses propres ambitions : « Aujourd’hui, je ne sais qui de nous deux est en campagne ! J’ai plutôt l’impression que c’est vous qui venez de lancer la vôtre, alors que je continue simplement à appliquer le programme pour lequel nous avons été élus en 2020. » Nathalie Koenders a défendu sa gestion en soulignant que son action s’inscrit dans la continuité de son engagement pour la ville, en accord avec la vision de « Dijon, c’est Capitale ».
Un débat qui sonne comme une entrée en campagne
Pour les observateurs, cette confrontation a marqué le début officieux de la campagne municipale de 2026. Si Nathalie Koenders n’a pas encore officialisé sa candidature, les premières manœuvres politiques sont déjà visibles. Le Printemps Dijonnais, coalition évoquée par Axel Sibert, semble vouloir s’imposer comme l’opposition principale, avec François-Xavier Dugourd comme figure centrale.
L’ambiance de la soirée n’a laissé aucun doute : les lignes se dessinent doucement, mais sûrement, pour une campagne qui promet d’être animée. Axel Sibert devient ainsi le premier à droite, au sein du conseil municipal, à mettre en avant le Printemps Dijonnais lors d’une séance officielle. Une question demeure toutefois en suspens : Henri-Bénigne de Vregille, Laurent Bourguignat, Bruno David et Céline Renaud, figures de la droite locale, se joindront-ils à lui lors du prochain conseil municipal ? Leurs positions pourraient être déterminantes pour asseoir cette coalition naissante.
En attendant, Nathalie Koenders continue à avancer avec un seul objectif : appliquer la feuille de route ambitieuse du projet « Dijon, c’est Capitale ». Pour elle, la priorité reste claire : finaliser les engagements pris en 2020 tout en construisant les bases d’une ville encore plus résiliente, innovante et solidaire pour les générations futures. Ce débat préfigure des mois intenses de discussions et d’oppositions, mais aussi une vision qui devra convaincre les Dijonnais en 2026.