« Nous demandons des aménagements immédiats pour assurer la sécurité des cyclistes face aux travaux en cours« , alerte Sylvain Nocquard, président de l’association EVAD – Ensemble à Vélo.
Dans les rues de Dijon, les travaux se multiplient en ce début d’année. Que ce soit la transformation du port du canal ou la reconstruction du foyer des jeunes travailleuses, la question de la circulation des cyclistes est une fois de plus mise de côté. Plutôt que de leur proposer des alternatives sûrs et adaptées, ils sont simplement laissés à eux-mêmes, contraints de partager la route avec les voitures.
Une situation anxiogène et dangereuse
Certaines zones étaient déjà difficiles à pratiquer à vélo avant ces travaux. C’est notamment le cas de l’avenue Jean Jaurès, où la « vélorue » mise en place n’était déjà pas pertinente. Aujourd’hui, avec les chantiers en cours, la situation empire : les cyclistes sont incités à rouler sur le trottoir, créant de nouveaux conflits d’usage avec les piétons. Pendant ce temps, les automobilistes conservent leur confort de circulation, sans aucune contrainte supplémentaire.
Alors que le vélo est souvent présenté comme une alternative durable et efficace aux modes de transport motorisés, les faits prouvent que son intégration dans l’espace urbain reste une priorité secondaire à Dijon. La ville affiche des ambitions en matière de mobilité douce, mais leur mise en œuvre est encore trop timide.
Un schéma directeur non appliqué
En 2023, Dijon Métropole a adopté un schéma directeur vélo prévoyant la continuité du service en période de travaux. Cette disposition vise à garantir la sécurité des piétons et des cyclistes en prévoyant des déviations et des aménagements temporaires. Pourtant, dans la réalité, cette politique peine à être appliquée.
Un exemple frappant est celui de la rue du Château, où une voie cyclable en contre-sens a été neutralisée pour permettre la circulation des personnes à mobilité réduite et des piétons. Cependant, aucune compensation n’a été mise en place pour les cyclistes. Une solution simple aurait pourtant été d’interdire le stationnement automobile sur la voirie afin de libérer l’espace nécessaire.

Une urgence avant le drame
Face à cette situation, l’association EVAD – Ensemble à Vélo tire la sonnette d’alarme. Elle appelle les entreprises responsables des travaux ainsi que les services de la ville et de la métropole de Dijon à agir immédiatement. Des aménagements temporaires doivent être prévus afin d’éviter qu’un accident grave ne survienne.
Les solutions existent, elles sont parfois simples à mettre en œuvre, et pourtant, l’inaction persiste, dit l’association EVAD. Combien de temps encore faudra-t-il attendre avant qu’un drame ne force enfin les autorités à réagir ?