La 15ème adjointe à la maire de Dijon, Kildine Bataille, en charge de la Petite enfance, de l’égalité femmes-hommes et de la lutte contre les violences faites aux femmes, a vivement réagi ce matin à la présentation du Mois de l’Égalité, qui débutera le 3 mars à Dijon. Son intervention portait aussi sur l’inquiétante apparition d’un groupuscule d’extrême droite dans la ville et sa métropole : Némésis.
Un groupuscule d’extrême droite préoccupant
Lié à l’ultradroite la plus radicale, notamment au syndicat étudiant La Cocarde et au groupe violent Les Zouaves, Némésis cherche à s’implanter à Dijon. Ce mouvement, qui prétend défendre les droits des femmes, est en réalité accusé d’instrumentaliser le féminisme à des fins xénophobes et discriminatoires.
Pour Kildine Bataille, la situation est claire : « Je ne céderai rien aux forces réactionnaires qui tentent notamment d’instrumentaliser le féminisme pour diviser et exclure au lieu de rassembler et d’émanciper. En effet, j’ai appris cette semaine qu’un groupuscule d’extrême droite, prétendument féministe, annonçait son installation à Dijon. Or, je vous le redis, comme je le dis régulièrement, le combat pour les droits des femmes, pour les droits des minorités, ne peut être détourné à des fins xénophobes et discriminatoires. »
Elle insiste : « Le féminisme n’est pas et ne sera jamais un outil de haine. C’est un combat universel pour l’égalité, la dignité et la justice sociale. Je le sais, vous le savez, l’égalité ne progresse jamais d’elle-même. Elle se conquiert et se défend face à celles et ceux qui, sous couvert de pseudo-défense des femmes, sapent les fondements mêmes de nos valeurs républicaines. »
Une réaction municipale ferme
Face à cette menace, la municipalité entend agir. Interrogée sur les mesures concrètes qui pourraient être prises pour empêcher le développement de Némésis à Dijon, Kildine Bataille répond sans ambiguïté : « Déjà, la première chose à faire, c’est de ne pas leur donner de local. Mais ça, comptez sur moi pour ne pas leur donner de local municipal !«
Lorsqu’on lui demande si une demande a déjà été formulée par ce groupuscule, l’adjointe se montre sceptique : « Alors, il n’y a pas de demande, et je pense qu’ils ne vont pas s’autoriser à le faire. Mais, si c’est le cas, je peux vous dire que ce sera non ! Ils vont certainement passer par des bailleurs privés, et là, pour le coup, on ne peut rien faire. »
Cependant, la municipalité entend rester vigilante et prête à réagir activement : « Ce que l’on peut faire, c’est les dénoncer. Par exemple, si ce collectif se pointe sur les événements du Mois de l’Égalité, je les sortirai de la salle. » Face à notre insistance sur le fait que ces militantes ne seraient pas les bienvenues sur ces événements, l’élue répond fermement : « Non, ça, je peux vous dire que non ! Moi vivante, non !«
Une prise de position forte
Le message est donc clair : pour Kildine Bataille, ce groupuscule d’extrême droite n’a pas sa place à Dijon, et encore moins lors des événements prévus dans le cadre du Mois de l’Égalité.
Pour rappel, les militantes de Némésis ont participé pour la première fois à la manifestation contre les violences faites aux femmes organisée par le collectif féministe #NousToutes le 23 novembre 2024, sous les huées des autres manifestants, tout en bénéficiant d’une surprenante protection policière. Un soutien qui ne doit rien au hasard, puisque Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, les a personnellement félicitées le 21 janvier dernier lors d’une conférence en leur lançant : « Bravo pour votre combat, vous savez que j’en suis très proche. » Une déclaration dont il s’est ensuite détourné trois jours plus tard, mais qui n’est pas passée inaperçue.