Suite au Conseil Départemental de l’Éducation Nationale (CDEN) qui s’est tenu ce matin, le député de la Côte-d’Or, Pierre Pribetich, a vivement réagi à l’annonce de la carte scolaire 2025-2026. Celle-ci prévoit neuf fermetures de classes pour seulement trois ouvertures dans la troisième circonscription du département. Une situation que l’élu juge préoccupante, notamment pour les communes rurales et périurbaines, où ces décisions risquent d’avoir un impact majeur sur la qualité de l’enseignement et la dynamique locale.
Des fermetures contestées dans des territoires spécifiques
Dans son communiqué, Pierre Pribetich s’associe aux parents d’élèves, syndicats, élus locaux et habitants pour dénoncer ces suppressions qui, selon lui, ne tiennent pas compte des réalités du terrain. Il pointe notamment du doigt les fermetures à Tart et Bretenière, deux communes où l’équilibre éducatif et territorial pourrait être sérieusement fragilisé par ces décisions.
« Je dénonce les fermetures de classes qui ne prennent pas en compte les problématiques locales spécifiques à certains territoires », déclare-t-il.
Si le gouvernement met en avant la baisse démographique pour justifier ces fermetures, le député rappelle que le budget voté par l’Assemblée nationale et le Sénat ne prévoyait aucune suppression de postes. Ce maintien des effectifs aurait donc pu permettre de conserver ces classes tout en réduisant le nombre d’élèves par salle, favorisant ainsi de meilleures conditions d’apprentissage.
Une politique comptable au détriment de la qualité éducative
Avec 22,1 élèves par classe en moyenne en primaire, la France affiche l’un des taux les plus élevés d’Europe. Or, de nombreuses études ont démontré que des effectifs plus réduits améliorent directement la qualité des enseignements et les résultats scolaires des élèves. L’exemple du dédoublement des classes de CP et CE1 en éducation prioritaire en 2018 avait déjà prouvé l’impact positif de telles mesures.
« Je regrette que l’Éducation nationale ne fasse pas le choix de cette qualité des enseignements et privilégie une vision comptable des effectifs », affirme Pierre Pribetich.
Il critique également une réorganisation arbitraire, notamment avec le déplacement d’enfants de grande section de maternelle vers l’élémentaire, dans l’unique but de fermer des postes en maternelle. Une pratique qu’il juge irresponsable, puisqu’elle ne prend pas en compte les conditions d’accueil et de sécurité des enfants, ni les effets néfastes sur les territoires concernés.
Des décisions imposées aux territoires ruraux
Le député souligne également un décalage entre les discours et les actes. Il rappelle que la Ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, a récemment plaidé pour un dialogue avec les élus locaux afin d’adapter les organisations pédagogiques. Pourtant, selon lui, les fermetures de classes décidées ne reflètent en rien cette volonté de concertation.
« Une classe qui ferme, ce sont des familles qui déménagent », alerte-t-il, mettant en avant l’impact direct de ces décisions sur l’attractivité et la vitalité des communes rurales et périurbaines.
Pierre Pribetich appelle donc à une véritable concertation entre les instances locales et le ministère de l’Éducation nationale pour que ces décisions cruciales ne soient plus imposées d’en haut, sans prise en compte des réalités locales.
Vers un sursaut politique ?
À travers cette prise de position, Pierre Pribetich espère mobiliser les élus locaux et les citoyens pour peser dans les décisions à venir. Il exhorte les autorités éducatives à prendre en compte les spécificités de chaque territoire plutôt que de suivre une approche uniquement guidée par des impératifs budgétaires.
Face aux inquiétudes croissantes des parents d’élèves et des acteurs du secteur éducatif, la question reste en suspens : le gouvernement écoutera-t-il enfin les territoires concernés avant de trancher sur l’avenir de leurs écoles ?
Communiqué de presse du 20 février 2025 :
« Je dénonce les fermetures de classes qui ne prennent pas en compte les problématiques locales spécifiques à certains territoires. » Suite au CDEN (conseil départemental de l’éducation Nationale) qui s’est tenu ce matin, je constate que la carte scolaire 2025-2026 prévoit 9 fermetures de classe pour 3 ouvertures sur la 3ème circonscription de la Côte-d’Or.
Je m’associe aux parents d’élèves, aux syndicats, aux élus locaux et aux habitants pour dénoncer cette situation qui ne me semble pas prendre en compte les problématiques locales spécifiques à certaines de ces fermetures, particulièrement dans des zones rurales ou périurbaines comme à Tart et Bretenière. Si l’argument de la baisse démographique est largement mis en avant pour justifier ces fermetures de classe, le budget adopté par l’Assemblée nationale et le Sénat ne prévoyait aucune suppression de poste et aurait donc dû permettre de maintenir ouvertes ces classes tout en abaissant significativement le nombre d’élèves par classe pour permettre aux élèves comme aux professeurs de meilleures conditions d’enseignement.
Avec en moyenne 22,1 enfants par classe en primaire, la France se classe tristement à la première place des pays d’Europe avec les plus importants effectifs. Le dédoublement des classes de CP et CE1 en zone d’éducation prioritaire en 2018 l’a démontré : le nombre d’élèves par classe influence directement la qualité des enseignements et les résultats scolaires des élèves.
Je regrette que l’Éducation nationale ne fasse pas le choix de cette qualité des enseignements et privilégie une vision comptable des effectifs. Par ailleurs, en faisant le choix de déplacer des enfants de grande section de maternelle en élémentaire, permettant de fermer un poste en maternelle, on ne répond qu’à une exigence de suppression de poste, sans prise en compte des conséquences en termes de conditions d’accueil et de sécurité des enfants mais aussi en termes de dynamique territoriale.
Nous ne pouvons traiter ces services publics vitaux de cette manière et rester sourds aux revendications des élus locaux notamment. A la tribune de l’Assemblée mardi, la Ministre de l’Éducation nationale, Madame Elisabeth Borne, défendait « la nécessité de pouvoir prendre le temps de discuter avec les élus locaux et les élus nationaux pour mettre en place les bonnes organisations pédagogiques ».
Je déplore que les choix réalisés dans le cadre de la carte scolaire ne prennent pas en compte les conséquences désastreuses que peuvent avoir les fermetures de classes dans les territoires ruraux ou périurbains, des conséquences pour la qualité des enseignements bien sûr mais également pour la vitalité de ces territoires parce qu’une classe qui ferme ce sont des familles qui déménagent.
J’appelle de mes vœux que les instances de dialogue avec les élus locaux notamment jouent vraiment ce rôle et participent réellement à l’élaboration des décisions finales, plutôt que de laisser les acteurs locaux spectateurs des choix du ministère de l’Éducation nationale qui ruissellent jusque dans nos territoires et finissent par faire disparaître ce qu’il reste de services publics vitaux.
Pierre PRIBETICH
Député de la Côte-d’Or
Commission des Affaires étrangères