Les négociations autour du plan social se poursuivent chez Tetra Pak à Longvic après l’annonce de la fermeture de l’usine par le groupe. Pour faire entendre leur voix et peser dans ces discussions, les syndicats ont organisé un rassemblement de soutien ce vendredi devant l’usine. Cette mobilisation intervient alors que 207 emplois sont directement menacés.
Une mobilisation forte avec le soutien des élus
Les syndicats de Tetra Pak ont appelé les salariés à un débrayage d’une heure ce vendredi 21 février. Une mobilisation destinée à accueillir les élus locaux et les citoyens solidaires de leur combat pour la préservation des emplois.
Parmi les personnalités présentes, la maire de Longvic, Céline Tonot, mais aussi les conseillers d’opposition dijonnais Laurent Bourguignat et Emmanuel Bichot. Étaient également présents Alain Becquet, maire de Seurre, Jean-Claude Girard, maire d’Ouges, ainsi que les députés Pierre Jouvet et Pierre Pribetich. Ces élus ont visité l’usine et rencontré la direction du site, le CSE local ainsi que les représentants syndicaux.
Un contexte de crise industrielle dénoncé par la CGT
Lors de cette manifestation, Frédéric Pissot, secrétaire général de la CGT 21, a pris la parole devant les salariés mobilisés :
« Camarades travailleuses et travailleurs en lutte ! Depuis plusieurs mois, nous assistons à une vague de suppressions d’emplois et de licenciements, une casse industrielle sans précédent, et ce, malgré tous les cadeaux offerts au patronat par le président Macron et ses multiples premiers ministres. La CGT a identifié plus de 300 plans de sauvegarde de l’emploi, ou plutôt de destruction d’emplois, menaçant plus de 300 000 travailleurs dans les secteurs industriels au niveau national.«
« En Côte-d’Or, ce sont plus de 1 000 salariés directs et indirects qui sont concernés par cette vague de licenciements dans la métallurgie, la chimie et la papeterie. Les grands groupes comme Valwec, Mutares, PPG, J-Tech, Toyota ou encore Tetra Pak, après avoir reçu des millions d’euros d’aides publiques, décident de fermer des sites rentables et de délocaliser, saignant ainsi nos bassins d’emplois. »
« Pour Tetra Pak, le chiffre d’affaires de l’usine de Longvic en 2023 a été de 26 millions d’euros. Pourtant, malgré une rentabilité avérée, la fermeture du site est envisagée uniquement pour satisfaire les actionnaires au détriment des salariés et de leurs familles. »

« Nous assistons à une hypocrisie politique évidente : certains élus locaux viennent nous soutenir, alors qu’à Paris, ils votent des lois qui favorisent la libéralisation des marchés et le versement d’aides publiques sans contrepartie aux grandes entreprises. En 2023, ce sont près de 203 milliards d’euros qui ont été distribués sans aucune obligation de maintien de l’emploi. Les députés, sous la pression du patronat, continuent de voter des mesures facilitant les licenciements, affaiblissant le droit du travail et réduisant les moyens de contrôle des administrations comme l’inspection du travail et la Carsat. »
« Face à cette situation, la CGT demande un moratoire immédiat sur les licenciements afin de sauvegarder les compétences et les emplois. Nous exigeons un plan national de maintien et de relocalisation des industries sous l’impulsion d’un État stratège, ainsi que la conditionnalité stricte des aides publiques pour empêcher la casse industrielle. Nous réclamons le retour aux tarifs réglementés pour l’énergie et un plan d’urgence pour l’investissement productif. »
Un appel à la responsabilité de l’État et des entreprises
Pierre Pribetich, député socialiste dijonnais, a également pris la parole pour dénoncer la stratégie du groupe Tetra Pak et d’autres entreprises qui, malgré des aides publiques, décident de délocaliser ou de fermer des sites rentables.
« L’État fournit des aides aux entreprises pour qu’elles se développent. Il est donc anormal qu’une entreprise bénéficiaire comme Tetra Pak ferme son site de Longvic tout en distribuant des dividendes aux actionnaires. Nous demandons des comptes : si ces entreprises ont reçu de l’argent public, elles doivent en retour préserver l’emploi. Rendez l’argent et engagez-vous pour la réindustrialisation !«
Il a souligné la responsabilité du gouvernement et des décideurs à veiller à ce que les fonds publics soient utilisés pour le maintien de l’emploi et le développement industriel.
Un combat qui se poursuit
Alors que les négociations se poursuivent entre les représentants syndicaux et la direction, la mobilisation ne faiblit pas. La CGT et les salariés comptent bien continuer leur lutte pour éviter la fermeture de l’usine de Longvic et obtenir des garanties pour les travailleurs impactés.
Ce dossier révèle une fois de plus la fragilité du tissu industriel français face aux stratégies des grands groupes internationaux et pose la question cruciale de la responsabilité des entreprises recevant des aides publiques. Les prochains jours seront déterminants pour l’avenir de Tetra Pak à Longvic et de ses 207 salariés.


























