Le vendredi 21 février 2025, lors de la session plénière du Conseil Régional de Bourgogne Franche-Comté, les Jeunes Agriculteurs attendaient des réponses concrètes à leurs revendications. Après l’envoi d’une lettre ouverte aux élus régionaux le 11 février dernier, les espoirs étaient grands. Pourtant, à leur grande déception, la réunion s’est soldée par un silence assourdissant et des déclarations jugées fallacieuses.
Une situation agricole critique ignorée par les élus
Depuis plusieurs années, les agriculteurs de Bourgogne Franche-Comté traversent une période extrêmement difficile. En cause : des retards récurrents dans l’attribution des aides régionales, notamment celles issues du FEADER (Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural).
Malgré les annonces du Conseil Régional affirmant que « les années difficiles sont derrière nous », la réalité sur le terrain est bien différente. Aucun paiement des aides n’a encore été effectué pour l’année en cours, laissant place à une troisième « année blanche » consécutive pour les exploitants. De plus, sur les dossiers d’aides aux jeunes agriculteurs, seuls 92 dossiers de l’appel à projet du printemps 2023 ont été traités, alors que des centaines d’autres restent en attente.
Les Jeunes Agriculteurs dénoncent également un mode de gestion opaque et non concerté des fonds agricoles. Des réunions techniques se tiennent mensuellement, mais sans la présence des élus du secteur, rendant impossible tout dialogue direct avec les décideurs. Le Conseil Régional, en monopolisant la prise de décisions, isole la profession et l’empêche de se faire entendre.
Des agriculteurs à bout, une administration en décalage
Derrière chaque dossier en attente se trouvent des hommes et des femmes qui subissent la lenteur administrative et les contradictions des pouvoirs publics. Certains exploitants sont contraints de fournir des dizaines de documents en un laps de temps très court, retardant encore davantage les traitements et provoquant un véritable stress au quotidien. « Nous ne dormons plus la nuit », témoignent de nombreux agriculteurs.
Autre point d’achoppement majeur : le rejet de la filière avicole des aides du FEADER pour des raisons purement idéologiques, selon le syndicat agricole. Cette exclusion, injustifiée aux yeux des Jeunes Agriculteurs, affaiblit encore davantage un secteur déjà mis à rude épreuve par la concurrence internationale. « Le Conseil Régional préfère-t-il voir nos élevages disparaître au profit de poulets importés de l’autre bout du monde ? » s’indignent-ils.
Une confiance brisée, un appel à l’action
Après deux années de promesses non tenues, la confiance entre les agriculteurs et le Conseil Régional est au plus bas. Pour le syndicat, « la confiance se gagne au travail et aux résultats, pas aux promesses non tenues« .
Loin de considérer la situation comme « sous contrôle » comme le prétendent les responsables régionaux, les Jeunes Agriculteurs estiment que le Conseil Régional est gouverné par « une idéologie de la décroissance » et une « incompétence administrative » qui asphyxie le secteur agricole.
Malgré les tentatives de l’Etat de reprendre 2/3 des dossiers de l’ancienne programmation pour aider la région à avancer, rien n’a changé. « Trop, c’est trop ! », clament les Jeunes Agriculteurs, qui exigent des mesures immédiates au Salon International de l’Agriculture le mercredi 26 février :
- Plus d’honnêteté et de transparence de la part du Conseil Régional,
- Des réponses concrètes avec la signature rapide des conventions d’aides,
- L’arrêt des incohérences administratives qui plombent les exploitations agricoles.
Un combat pour l’avenir de l’agriculture régionale
Face à des défis majeurs tels que le changement climatique, la compétitivité et le renouvellement des générations, les Jeunes Agriculteurs refusent de rester passifs. Leur engagement est clair : être « des interlocuteurs exigeants » afin que la profession agricole puisse survivre et prospérer.
Ils lancent également un appel aux élus régionaux qui refusent de cautionner ce « fiasco » à prendre leurs responsabilités et à agir avant qu’il ne soit trop tard. « Au-delà des agriculteurs, c’est toute une économie régionale qui est asphyxiée« , alertent-ils.
Dans les prochains jours, la mobilisation des Jeunes Agriculteurs pourrait se renforcer si aucune avancée concrète n’est constatée. La balle est maintenant dans le camp du Conseil Régional de Bourgogne Franche-Comté, dont l’inaction pourrait coûter cher à toute la filière agricole.
Communiqué de presse :
Le Conseil Régional de Bourgogne Franche-Comté ne respecte pas les agriculteurs de sa région !
Ce vendredi 21 février, se tenait la session plénière du Conseil Régional. Des réponses concrètes étaient attendues de la part des Jeunes Agriculteurs, suite à la lettre ouverte envoyée aux élus du Conseil Régional le 11 février 2025.
Malheureusement, aucune réponse n’a été apportée, seulement des mensonges. Nous avons bien conscience que cette apparente maîtrise du dossier dans les prises de parole et devant la presse n’a pour objectifs que de faire passer le syndicat des Jeunes Agriculteurs pour des perpétuels insatisfaits. Pourtant, nous savons que ces apparences voilent la vérité et que le Conseil Régional la connait bien, même s’ils prétendent le contraire.
Comment peut-on affirmer que les années difficiles sont derrière nous quand aucune convention (à part les 92 dossiers pour les Jeunes Agriculteurs sur l’appel à projet du printemps 2023) n’est encore arrivée dans les exploitations ?
Comment peut-on affirmer que les années difficiles sont derrière nous alors qu’aucun paiement n’aura encore lieu cette année, scellant dans le marbre une troisième année blanche ?
Comment peut-on affirmer que la profession valide ces retards alors que chaque mois se tient une réunion (dite technique) à laquelle les élus sont évités et où les décisions sont prises de façon unilatérale par le Conseil Régional ?
Comment peut-on à ce point nier la réalité, et parler de « tactique politicienne » quand la chambre régionale d’agriculture fait un état des lieux factuel et précis de la situation du FEADER en centralisant tout simplement les retours des techniciens des chambres départementales et des opérateurs économiques au contact quotidien des agriculteurs de BFC ?
Depuis le 1er janvier 2023, nous sommes dans la nouvelle programmation et à part une complexité administrative, les agriculteurs ne voient rien arriver. Cela fait deux ans que la profession subit les dysfonctionnements majeurs du Conseil Régional et ne voit pas le bout du tunnel.
Comment est-ce possible pour une demande datant de presque 18 mois d’avoir à fournir un nombre important de pièces administratives en moins d’une semaine ? Derrière chaque dossier, il y a des hommes et des femmes qui attendent, ne dorment plus les nuits, subissent l’inaction du Conseil Régional.
Comment peut-on rejeter la filière avicole des fonds FEADER par simple idéologie politique ? Le Conseil Régional de Bourgogne Franche-Comté préfèrerait-il les poulets de l’autre bout du monde à ceux de notre région ?
Comment peut-on demander aux agriculteurs de donner leur confiance après deux ans sans résultats ? La confiance se gagne au travail et aux résultats, pas aux promesses non tenues.
Comment peut-on dire qu’une situation embourbée sans aucun résultat est sous contrôle ? Le Conseil Régional est gouverné par l’idéologie de la décroissance et l’incompétence administrative des dirigeants.
Alors que l’Etat, sous la pression du syndicalisme agricole, a repris 2/3 des dossiers de l’ancienne programmation pour permettre au Conseil Régional d’avancer sur la nouvelle programmation, toujours rien dans les cours de fermes après plus de deux ans.
Trop, c’est trop ! Nous exigeons dès mercredi 26 février, au Salon International de l’Agriculture :
– Davantage d’honnêteté et de transparence,
– des réponses concrètes dans les exploitations avec des signatures de conventions,
– l’arrêt immédiat des incohérences administratives qui agacent les agriculteurs et embrasent les campagnes.
Nous, Jeunes Agriculteurs, continuerons d’être des interlocuteurs exigeants car les défis majeurs que doit relever la profession agricole sont urgents : changement climatique, compétitivité, renouvellement des générations… Après plus de deux ans, il est urgent d’agir rapidement.
Nous invitons donc les élus du Conseil Régional qui ne soutiennent pas ce fiasco et qui veulent encore soutenir l’agriculture à prendre leurs responsabilités et à mettre de l’ordre avant qu’il ne soit trop tard, car au-delà des agriculteurs, c’est toute une économie de notre région qui est asphyxiée.