Dans la nuit de samedi à dimanche, à 03h12 du matin, un incendie s’est déclaré au premier étage de la médiathèque Champollion, située rue Camille Claudel. Les sapeurs-pompiers du Service départemental d’incendie et de secours de Côte-d’Or sont rapidement intervenus pour maîtriser le sinistre, qui a détruit environ 200 m² de l’établissement.
Mobilisant 33 pompiers, une équipe drone et cinq engins des centres de secours de Dijon Transvaal, Nord-Est, Gevrey-Chambertin et de la direction départementale, l’intervention a permis d’éviter une propagation plus large du feu. Toutefois, la médiathèque n’est pas à sa première attaque : mi-février déjà, une tentative d’incendie avait été recensée. Le Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT) de Bourgogne-Franche-Comté avait également été ciblé par des actes criminels similaires.
Un climat tendu et une enquête en cours
L’origine criminelle de l’incendie ne fait guère de doute. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes du sinistre. Mais déjà, une hypothèse se dessine : la montée en pression contre les trafiquants de drogue dans le quartier des Grésilles.
Le préfet de Côte-d’Or, Paul Mourier, s’était rendu sur place le 27 février dernier pour assister à une opération de lutte contre le trafic de stupéfiants, menée dans le cadre du Plan d’Action Départemental de Restauration de la Sécurité du Quotidien (PADRSQ). L’incendie de la médiathèque semble être une réponse violente à ces opérations policières.
Une escalade de la violence prévisible
Cet incendie n’est pas un acte isolé, mais bien un symptôme d’une montée des tensions entre les forces de l’ordre et les réseaux criminels. Plus la pression s’accentue sur les trafiquants, plus ces derniers semblent enclins à recourir à des actes de destruction pour déstabiliser l’action publique.
L’État affiche sa fermeté
Face à cette nouvelle attaque, le préfet Paul Mourier a immédiatement réagi en annonçant le déploiement de la force mobile CRS 83 pour sécuriser le quartier. « Force doit rester à la loi », a-t-il déclaré lors d’une interview sur place, soulignant que l’action des forces de l’ordre perturbe les points de deal et entraîne ces représailles criminelles.
Il a également salué l’efficacité des sapeurs-pompiers, dont l’intervention rapide a permis de limiter les dégâts. Mais au-delà des mots, l’État compte bien renforcer sa présence et sa pression sur les trafiquants. « Ce n’est pas de la cosmétique : nous allons mener une action déterminée sur le long terme », a insisté le préfet, précisant que le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a donné des consignes claires pour des actions fermes et ciblées dans les prochains jours.
Interpellations et renforcement de la surveillance
Des interpellations ont déjà eu lieu ce dimanche dans le cadre de l’enquête en cours, qui confirme la piste criminelle. En parallèle, des agents de sécurité privée ont été mobilisés pour protéger les établissements publics du quartier. Une trentaine de policiers CRS est également déployée pour renforcer la surveillance.
Alors que la mairie de Dijon prévoit un rassemblement devant la médiathèque pour condamner cet acte, une question demeure : ces mesures seront-elles suffisantes pour apaiser la situation ?
Dans ce contexte explosif, l’État fait face à un double défi : maintenir la pression sur les trafiquants tout en évacuant le risque d’une escalade de la violence qui pourrait affecter les habitants et les infrastructures locales.
L’avenir dira si cette nouvelle réponse des autorités parviendra à dissuader les criminels ou si, au contraire, elle attisera encore davantage leur hostilité.