Dans la nuit du samedi au dimanche, à 03h12, un incendie s’est déclaré à la médiathèque Champollion, située rue Camille Claudel dans le quartier des Grésilles à Dijon. Les sapeurs-pompiers du Service départemental d’incendie et de secours de Côte-d’Or (SDIS 21) sont rapidement intervenus pour contenir le feu, qui a ravagé près de 200 m² au premier étage de l’édifice.
Face à la violence des flammes, pas moins de 33 sapeurs-pompiers, appuyés par cinq engins et une équipe drone, ont été mobilisés. Les centres de secours de Dijon Transvaal, Nord Est, Gevrey-Chambertin ainsi que la direction départementale ont été sollicités. Grâce à cette mobilisation rapide, l’incendie a pu être maîtrisé, mais les dégâts restent considérables.
Les autorités judiciaires ont déjà ouvert une enquête pour déterminer l’origine précise du sinistre et identifier les responsables. Cet incendie intervient alors que la médiathèque venait tout juste de rouvrir ses portes, moins de deux semaines après un précédent acte criminel.
L’émotion suscitée par ce nouvel incendie est immense. Paul Mourier, préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté, a exprimé sa consternation face à ce sinistre qui prive les habitants d’un accès essentiel à la culture. Il a réaffirmé sa détermination à lutter contre le trafic de stupéfiants, souvent pointé du doigt dans le quartier des Grésilles.
La maire de Dijon a publié un communiqué de presse fermement condamnateur :
« Un incendie criminel a pour la seconde fois endommagé la bibliothèque Champollion la nuit même qui a suivi sa réouverture au public, moins de deux semaines après un premier incendie. Je condamne cet acte intolérable avec la plus grande fermeté. (…) Ensemble, nous ne céderons ni à l’intimidation ni au découragement. »
Henri-Bénigne de Vregille, conseiller municipal, a également réagi en soulignant la recrudescence des incendies criminels touchant les services publics dans ce quartier. Il a appelé à une réaction plus ferme (voir son communiqué de presse ici) :
« Il est difficile de ne pas voir dans ces incendies une réponse de délinquants au récent plan de restauration de la sécurité du quotidien. (…) Il faut agir plus vite et plus fort à l’échelon municipal. »
Laurent Bourguignat, autre élu dijonnais, a exprimé son indignation sur les réseaux sociaux :
« C’est avec une profonde indignation que j’ai appris le nouvel incendie qui a touché la bibliothèque Champollion dans le quartier des Grésilles. S’attaquer à un lieu de culture, si essentiel pour les habitants et particulièrement pour les enfants, est d’une stupidité inqualifiable. Cet acte criminel est une forme de déclaration de guerre contre les autorités publiques. Dès lors, l’État, en lien avec la Ville de Dijon, doit réagir avec plus de force, et mobiliser tous les moyens nécessaires pour identifier, appréhender, puis punir sévèrement les auteurs.«
François Sauvadet, président du conseil départemental de la Côte-d’Or, a salué le courage des sapeurs-pompiers et réclamé que les auteurs de cet acte soient traduits en justice.
De son côté, Emmanuel Bichot, candidat aux prochaines élections municipales, a dénoncé ce qu’il considère comme une « inertie » de la municipalité face à la montée du narcotrafic et des violences (voir son communiqué de presse ici) :
« Ces incendies montrent une forme d’acharnement contre un lieu public, qui plus est un lieu de culture et de formation en particulier pour les jeunes. C’est une forme de terrorisme. »
Un appel à la mobilisation
Face à cette situation alarmante, la Ville de Dijon a annoncé l’organisation d’un rassemblement solidaire le lundi 3 mars à 17h30 devant la médiathèque. Ce rendez-vous vise à soutenir les agents municipaux et les habitants du quartier.
Dans son dernier communiqué, la mairie rappelle que la médiathèque Champollion est un équipement culturel majeur réclamé par les habitants depuis 2003. La municipalité réaffirme sa volonté de ne pas céder à l’intimidation et de protéger l’accès à la culture pour tous.
Un climat d’insécurité persistant
Cet incendie est le troisième acte criminel touchant un bâtiment public du quartier des Grésilles en un mois, après l’incendie du centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) et celui de la médiathèque il y a quelques semaines. Cette situation alimente les craintes d’une escalade de la violence dans le quartier, liée à un contexte de trafic de stupéfiants et de tensions avec les forces de l’ordre.
Si les enquêtes en cours devront déterminer les responsables de ces actes, la pression se fait de plus en plus forte pour une action politique et judiciaire à la hauteur de ces attaques répétées contre le service public et la culture.