Le syndicat Solidaires 21 a déposé une déclaration de manifestation pour le samedi 8 mars 2025 à Dijon, à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Cette mobilisation, inscrite dans le cadre d’une grève féministe, entend dénoncer les inégalités persistantes et revendiquer des avancées concrètes en matière de droits des femmes.
Un programme militant et engagé
Avant le départ de la manifestation, une zone d’occupation féministe sera installée sur la place Darcy de 12h à 14h. Cette initiative, portée notamment par l’Assemblée Générale de la Grève Féministe (AGGF), proposera différents stands informatifs et militants, dont un stand du syndicat Solidaires 21.
La manifestation, qui démarrera aux alentours de 14h/14h30, devrait rassembler plusieurs organisations syndicales, associatives et collectives défendant la cause féministe. L’objectif est de réaffirmer la nécessité de lutter contre les discriminations et les violences sexistes et sexuelles, mais aussi d’exiger de meilleures conditions de travail et d’existence pour toutes les femmes.
Une grève pour rendre visible l’invisible
Solidaires 21 appelle à une grève féministe, soulignant que de nombreux secteurs essentiels, majoritairement féminisés, sont actifs le samedi : soins, commerce, nettoyage, culture, etc. Le syndicat encourage aussi à une grève domestique, afin de rendre visible le travail reproductif non rémunéré des femmes, essentiel au fonctionnement de la société.
« Interrompons toute activité productive et reproductive, formelle et informelle, rétribuée et gratuite. Participons activement partout aux actions et manifestations. Réapproprions-nous tous les espaces publics ! », déclare le syndicat dans son appel.
Une mobilisation nationale et solidaire
Cette mobilisation locale s’inscrit dans un mouvement plus large porté par Solidaires au niveau national, comme en témoigne leur communiqué disponible ici.
Les revendications de Solidaires 21
- Une augmentation immédiate des salaires privés et publics, avec une revalorisation spécifique des métiers féminisés : éducation, santé, soins, commerce, nettoyage, etc., ainsi que des sanctions pour les entreprises et administrations ne réduisant pas ces inégalités.
- Un partage du congé parental avec une meilleure rémunération et une durée suffisante, plutôt qu’un simple congé de naissance.
- La suppression des dernières réformes des retraites, particulièrement régressives pour les femmes, et un retour à la retraite à 60 ans avec 37,5 annuités.
- Le droit à disposer de son corps et de choisir d’avoir des enfants ou non.
- Un accès facilité et sans culpabilisation à l’IVG sur l’ensemble du territoire.
- Un véritable service public de la petite enfance et une prise en charge digne de la dépendance.
- La liberté de choisir son apparence vestimentaire, son identité de genre et sa sexualité.
- Un budget de 3 milliards d’euros pour lutter efficacement contre le harcèlement sexuel, les féminicides et toutes les violences faites aux femmes, avec la mise en place d’une loi-cadre intégrale.
- L’abrogation de la loi immigration et de la circulaire Retailleau.
- L’intégration du prisme du genre et du handicap dans toutes les politiques publiques.
- De nouveaux droits, incluant des traitements et une recherche médicale adaptée aux femmes, ainsi que des congés hormonaux.
- Une éducation non sexiste, mettant en lumière toutes les discriminations.
Une mobilisation pour un changement durable
Le 8 mars 2025 ne doit pas être seulement une journée de commémoration, mais un véritable tournant dans la lutte pour les droits des femmes. Derrière les discours et les symboles, les inégalités persistent et continuent d’affecter des millions de femmes au quotidien. Cette manifestation est un appel à une prise de conscience collective et à une action concrète pour changer les structures qui perpétuent ces injustices.
Solidaires 21 insiste sur l’importance d’une mobilisation continue : les luttes féministes ne peuvent être cantonnées à une seule journée par an. Il est crucial de maintenir la pression sur les décideurs politiques et économiques pour exiger des mesures ambitieuses et des moyens concrets à la hauteur des enjeux.
L’invisibilisation du travail des femmes, qu’il soit rémunéré ou non, ne doit plus être tolérée. Il est impératif que les métiers féminisés soient valorisés, que les droits reproductifs soient garantis, et que les violences sexistes et sexuelles soient combattues avec des moyens significatifs. Plus qu’un simple appel à la grève, ce 8 mars est une invitation à repenser l’organisation de la société pour qu’elle soit réellement égalitaire.
