Alors que des milliers de salariés du secteur social et médico-social restent exclus du dispositif « Ségur pour tous » en février 2025, la CGT monte au créneau pour dénoncer le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2025. Le gouvernement, en imposant ce texte via l’article 49.3, a tout simplement fait disparaître les 85 millions d’euros nécessaires au financement de cet accord signé le 4 juin 2024. Cette situation inquiète fortement les salariés et les employeurs du secteur associatif, contraints soit de ne pas verser les primes en toute illégalité, soit de puiser dans leurs propres fonds en attendant une hypothétique compensation de l’État.
Des conséquences graves pour les salariés et les bénéficiaires
Pour la CGT, cette situation est tout simplement inacceptable. En privant les salariés du secteur des financements promis, le gouvernement les pousse vers la précarité et dégrade encore davantage leurs conditions de travail. L’organisation syndicale redoute un changement de stratégie de la part des directions des établissements, qui pourraient être tentées de revoir leurs effectifs à la baisse au lieu d’investir dans une amélioration des conditions d’accompagnement des usagers.
De fait, cette absence de financements risque d’avoir un impact direct sur la qualité des services rendus aux personnes accompagnées dans le cadre des structures sanitaires, sociales et médico-sociales. La détérioration des conditions de travail des professionnels du secteur, déjà sous pression en raison des politiques d’austérité, menace à terme l’ensemble du système de prise en charge.
Un bras de fer avec le gouvernement
Cette suppression des fonds intervient en pleine négociation d’une convention collective unique pour le secteur. Pour la CGT, ce coup de force du gouvernement représente un véritable affront aux 1 million de salariés concernés et compromet toute avancée en matière de rémunérations, d’effectifs et de conditions de travail.
Face à cette situation, le syndicat appelle à la mobilisation et réaffirme ses revendications :
- L’instauration d’une convention collective unique et étendue de haut niveau,
- Une augmentation générale des salaires,
- Une augmentation des effectifs pour garantir une meilleure prise en charge,
- Un recrutement massif et durable de personnels qualifiés,
- Des moyens humains, financiers et matériels renforcés pour assurer un service de qualité.
Vers une mobilisation accrue des salariés ?
Pour la CGT, l’heure est à la résistance. Si les employeurs du secteur se contentent d’attendre une hypothétique aide gouvernementale, rien ne changera. L’organisation syndicale met donc en garde contre une inaction qui ne ferait que pérenniser une situation déjà critique.
La CGT appelle l’ensemble des salariés du secteur social et médico-social à poursuivre et intensifier les mobilisations pour obtenir gain de cause. Selon le syndicat, seule une mobilisation massive pourra faire plier le gouvernement et garantir des conditions de travail dignes pour les salariés et une prise en charge de qualité pour les usagers.
La question reste désormais de savoir si le gouvernement acceptera de revoir sa copie face à une pression sociale qui s’annonce grandissante dans les mois à venir.