Hier soir, environ 300 personnes se sont rassemblées devant la médiathèque Champollion, située dans le quartier des Grésilles à Dijon. Cet événement, organisé par la municipalité, ne se voulait pas seulement symbolique, mais un acte fort dans un contexte de tensions accrues. En effet, ce rassemblement a permis à la maire de Dijon, Nathalie Koenders, de réaffirmer son soutien indéfectible aux habitants du quartier et de condamner fermement les actes criminels qui ont visé cette infrastructure culturelle.
Un message de soutien aux habitants et aux agents publics
Dans son discours, Nathalie Koenders a tout d’abord tenu à exprimer sa gratitude aux sapeurs-pompiers qui sont intervenus le week-end précédent pour éteindre le deuxième incendie criminel en l’espace de quinze jours. Elle a également salué le travail des agents de la médiathèque qui, malgré l’adversité, ont tout mis en œuvre pour rouvrir ce lieu essentiel au public. « Leur dévouement force le respect et je sais qu’ils sont meurtris par ce nouvel incendie« , a-t-elle déclaré.
La médiathèque Champollion n’est pas qu’un simple équipement municipal. Avec 2 900 inscrits actifs, 110 000 prêts par an et l’accueil de 133 groupes et classes en 2024, elle constitue un pilier fondamental du réseau de bibliothèques dijonnais. Inaugurée en 2007, elle répond à un besoin exprimé par les habitants du quartier et joue un rôle central dans la diffusion du savoir et de la culture aux Grésilles.

Un quartier en pleine transformation
Nathalie Koenders a rappelé que le quartier des Grésilles est en pleine mutation grâce à de nombreux projets municipaux : le tramway, l’Atrium, et prochainement le Dancing. Ces améliorations témoignent de la volonté de l’équipe municipale, initiée par François Rebsamen, de redynamiser ce quartier et de l’ouvrir davantage à la ville. « De toutes mes forces, je vous le dis aujourd’hui, je me battrai pour ne pas laisser détruire ce qui a été construit au fil des ans avec les habitants, pour les habitants. »
Un appel à la fermeté face aux trafics et à l’insécurité
Si la médiathèque a été prise pour cible, c’est parce qu’elle incarne les valeurs républicaines et l’accès à la culture, selon la maire de Dijon. « Ce qu’elle représente dérange ceux qui voudraient imposer leur propre loi« , a-t-elle expliqué. Elle a également mis en garde contre le trafic de drogue qui « gangrène nos quartiers » et menace la cohésion sociale.
Face à cette situation, elle a plaidé pour une mobilisation renforcée des forces de l’ordre et de la justice. Elle a notamment appelé à la mise en place d’un Groupement local de traitement de la délinquance pour agir de manière coordonnée et plus efficace. « Il faut frapper fort contre les trafics, contre ceux qui pourrissent la vie des habitants« , a-t-elle insisté.
L’action de la police nationale a été saluée, avec notamment les opérations XXL menées ces dernières semaines aux Grésilles. L’arrivée des CRS a été jugée « utile mais insuffisante » par la maire, qui a exhorté l’État à accorder davantage de moyens aux forces de l’ordre et à la police judiciaire pour « éradiquer ces trafics définitivement ».
Une mobilisation transpartisane
Le rassemblement a réuni de nombreux élus municipaux, issus tant de la majorité que de l’opposition. Parmi les présents, figuraient Christine Martin, Antoine Hoareau, François Deseille, Hamid El Hassouni, Nuray Akpinar-Istiquam, Nadjoua Belhadef, Kildine Bataille, Jean-Philippe Morel et Massar N’Diaye. Côté opposition, Bruno David, Henri-Bénigne de Vregille, Emmanuel Bichot, Laurence Gerbet et Axel Sibert étaient aussi de la partie, marquant ainsi une unité inédite sur ce sujet crucial pour la ville.
Malgré la présence des forces de l’ordre et des CRS 83 sur l’avenue Champollion, le rassemblement s’est déroulé dans le calme. L’atmosphère était cependant empreinte d’une tension palpable, reflet des inquiétudes qui pèsent sur ce quartier.
« Nous continuerons d’avancer, ensemble »
En conclusion de son allocution, Nathalie Koenders a tenu à rappeler que les Grésilles ne sauraient être résumées aux faits de violence et aux trafics. « Ce quartier a une histoire, des forces, des atouts, et je me battrai pour que cela soit reconnu, pour que les habitants ne soient pas stigmatisés« .
Face aux défis, la maire de Dijon a promis de « ne pas céder » et de « continuer à avancer, ensemble« , affirmant ainsi une détermination sans faille pour préserver et renforcer le lien social dans la ville.
Ce rassemblement, au-delà d’un simple acte de solidarité, a donc été un véritable appel à l’action pour que la culture, la sécurité et la cohésion sociale restent des priorités indiscutables pour Dijon.





















