À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars 2025, le Parti Communiste Français (PCF) de Côte-d’Or adresse une lettre ouverte aux représentants de l’État, aux élus locaux et au patronat pour dénoncer les inégalités persistantes entre les femmes et les hommes, et proposer des solutions concrètes pour avancer vers une réelle égalité.
Des inégalités toujours criantes dans le monde du travail
Dans cette lettre adressée notamment au préfet de Côte-d’Or, aux députés du département, au président du Conseil départemental et au président du Medef 21, le PCF dénonce les discriminations subies par les femmes dans le monde du travail :
- Un écart salarial toujours important : en moyenne, les femmes gagnent près d’un quart de moins que les hommes.
- Le temps partiel subi : 8 postes à temps partiel sur 10 sont occupés par des femmes.
- Des carrières interrompues : les femmes mettent plus souvent leur travail entre parenthèses pour élever des enfants, accompagner un proche handicapé ou s’occuper d’un parent âgé.
- Des pensions de retraite plus faibles : les femmes retraitées perçoivent en moyenne 40 % de moins que les hommes, avec près d’une sur deux touchant moins de 1 000 euros bruts par mois.
Des propositions pour l’égalité au travail et à la retraite
Face à ces injustices, le PCF de Côte-d’Or demande plusieurs mesures fortes, parmi lesquelles :
- L’abrogation de la réforme des retraites de 2023, un retour à la retraite à 60 ans avec une prise en compte des années de maternité et du temps partiel subi.
- Une revalorisation des salaires et des pensions pour permettre aux femmes de vivre dignement après leur carrière.
- Une politique ambitieuse pour les familles monoparentales, majoritairement assumées par des femmes (82 % des cas), avec un statut spécifique pour mieux les protéger.
Précarité et manque de services publics : un frein à l’égalité
Le PCF 21 met également en avant la précarité des métiers féminins, en particulier dans les services publics et le secteur social. Les assistantes maternelles, aides-soignantes, infirmières, assistantes sociales, aides à domicile et femmes de ménage sont à plus de 95 % des femmes, souvent mal rémunérées et en situation de précarité.
L’affaiblissement des services publics a des conséquences directes sur les femmes, notamment en matière de garde d’enfants, d’accès à la santé et de logement. Le PCF réclame donc :
- L’ouverture de places en crèches publiques et la création d’un service public de garde d’enfants pour les horaires atypiques.
- Une politique ambitieuse de logement social, avec une attribution prioritaire pour les familles monoparentales.
- Le développement des services de santé pour les femmes, incluant des maternités de proximité, un meilleur accès à l’IVG et la gratuité des protections périodiques dans les lycées et universités.
- La prise en charge intégrale des soins liés au cancer du sein, une mesure déjà proposée par les députés communistes.
Une lutte contre les violences sexistes et sexuelles
Le PCF 21 insiste également sur l’importance de lutter contre les violences patriarcales et sexuelles, en réclamant :
- Un investissement de 3 milliards d’euros pour la prévention et la lutte contre les violences faites aux femmes.
- Des moyens accrus pour la police et la justice afin d’accompagner les victimes et sanctionner les agresseurs.
- L’accueil et la protection des femmes étrangères et de leurs enfants, souvent confrontés à des situations d’extrême précarité.
Un appel aux responsables politiques et économiques
En conclusion, le PCF de Côte-d’Or appelle les élus, l’État et le patronat à prendre leurs responsabilités et à agir pour réduire les inégalités. « Travail, salaire, retraite : l’égalité n’attend plus !« , affirment Jacky Dessolle, Laurent Gutierrez et Frédéric Rémond, co-secrétaires du PCF 21.
Les revendications portées par le PCF 21 s’inscrivent dans une volonté de justice sociale et d’égalité réelle entre les femmes et les hommes. Reste à voir si les destinataires de cette lettre ouverte prendront des mesures à la hauteur des enjeux.
Le courrier :
Monsieur le Préfet de Côte d’Or
Mesdames, Messieurs les députés de Côte d’Or
Monsieur le président du Conseil Départemental de Côte d’Or
Monsieur le président du Medef de Côte d’Or
Lettre ouverte dans le cadre de la journée du droit des femmes
A l’occasion de la journée du 8 mars 2025, le Parti Communiste Français de Côte d’Or souhaiterait vous alerter sur la situation des femmes et vous proposer des solutions en matière de droits des femmes dans notre pays et notamment en Côte d’Or.
Nous avons choisi de vous contacter Mesdames, Messieurs les Elu-es politiques, mais également vous Monsieur Porcherot, président du Medef 21, car main dans la main avec les forces capitalistes, l’Etat, le patronat et le patriarcat tirent profit de la dévalorisation des femmes et de leur travail.
Ensemble, en soutenant les mouvements syndicaux et associatifs féministes, nous nous engageons à convaincre et agir, pour rendre effective l’égalité des droits des femmes en matière de salaire, de conditions de travail, de déroulement de carrière, d’évolution professionnelle tant dans le secteur public que dans le secteur privé.
Malgré des décennies de luttes, l’égalité entre les femmes et les hommes au travail est encore loin d’être la réalité. Les femmes salariées gagnent toujours en moyenne près d’un quart de moins que les hommes et le plafond de verre subsiste pour les promotions et l’encadrement.
Pourquoi ?
CAR les femmes subissent davantage le temps partiel imposé : 8 postes à temps partiel sur 10 sont occupés par des femmes.
CAR elles sont plus nombreuses dans les métiers moins payés et leur déroulement de carrière est souvent bloqué. En effet, à la naissance des enfants, ou pour aider un enfant handicapé ou un parent âgé ce sont encore les femmes qui mettent le plus souvent leur carrière entre parenthèses : une femme sur deux réduit ou interrompt son activité, contre seulement un homme sur neuf.
Et à la retraite : ces inégalités se payent cash !
Les femmes retraitées touchent en moyenne 40 % de moins que les hommes, chiffre qui va s’aggraver avec les effets de la dernière réforme de 2023. Près d’une femme sur deux perçoit une pension inférieure à 1000 euros brut par mois. 38 % des femmes quittent le travail avec une carrière incomplète et elles subissent la décote. C’est pourquoi il est urgent d’abroger la loi sur les retraites de 2023, de revenir à un départ à 60 ans avec la prise en compte des années de maternité et des temps partiels imposés, et bien sûr de revaloriser le montant des pensions !
Conséquences ?
Les femmes retraitées sont plus souvent dans la pauvreté, dépendantes financièrement et en difficulté pour accéder aux soins médicaux. Elles sont nombreuses à demander de l’aide aux associations caritatives y compris en Côte d’Or. A cela s’ajoute le fait que quitter un conjoint violent devient encore plus compliqué quand on ne peut pas subvenir à ses besoins.
Les femmes sont très majoritaires parmi les employées des services publics surtout dans le secteur social. Les salaires y sont très bas. La précarité s’écrit au féminin : les assistantes maternelles, les femmes de ménage, les aides-soignantes, les infirmières, les assistantes sociales, les aides à domicile sont à plus de 95 % des femmes. Les familles monoparentales représentent aujourd’hui une famille sur 4. Dans 82 % des cas, elles sont assumées par une femme. Choisie ou subie, la monoparentalité est une réalité familiale que nos politiques publiques doivent prendre en compte afin de lutter contre la précarité et l’isolement de ces familles dont près de la moitié vit dans la pauvreté. Un réel statut du foyer monoparental doit se déployer dans toutes les sphères de la vie.
À tous points de vue, les femmes sont les premières à souffrir de l’affaiblissement des services publics, comme celui de l’enfance, qui nécessite, notamment des ouvertures de places en crèches publiques et la mise en place d’un service public de garde d’enfants pour les parents aux horaires professionnels atypiques. Il y a besoin, également d’une politique d’attribution prioritaire de logements sociaux pour les familles monoparentales.
Pour cela, il faut revaloriser, en termes de rémunération, de formation et de statut les métiers de la petite enfance, de l’enfance, avec des recrutements suffisants et il est nécessaire d’avoir une politique du logement social ambitieuse sur tout le département.
Les services de santé doivent être développés pour répondre aux besoins spécifiques des femmes : Maternité de proximité (2800 bébés ont perdu la vie en France en 2024, un des pires records d’Europe). Aide à la parentalité. Accès à l’IVG : qui est maintenant inscrite dans la constitution grâce à la lutte des associations féministes. Le service doit être assuré dans tout le territoire. Gratuité des protections périodiques, avec l’installation de distributeurs notamment dans les lycées et les universités.
Nous nous félicitons que les députés communistes aient présenté une loi pour la prise en charge intégrale des soins liés au cancer du sein et ses conséquences limitant ainsi le reste à charge. Il faut persévérer dans ce sens !
La mise en oeuvre réelle de l’égalité des droits des femmes implique une culture de la paix, l’accueil et la protection des femmes étrangères et de leurs enfants, le refus de toute logique d’exploitation, de domination, de violences patriarcales et sexuelles. L’État doit investir dans le domaine de la prévention depuis la crèche jusqu’à l’enseignement supérieur, avec une loi cadre, un budget de 3 milliards et des moyens pour la police et la justice pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Mesdames Messieurs les représentants de l’État et du patronat nous comptons sur vos moyens d’action associés à votre volonté politique pour réduire les inégalités entre les femmes et les hommes en prenant en considération nos propositions. Travail, salaire, retraite : l’égalité n’attend plus !
Veuillez recevoir Mesdames et Messieurs nos salutations distinguées,
Jacky Dessolle, Laurent Gutierrez, Frédéric Rémond Co-secrétaires du PCF 21