Ce samedi, le centre-ville de Dijon a été le théâtre d’une importante mobilisation à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. À l’initiative de Solidaires 21, accompagné d’autres collectifs et associations, environ 800 personnes se sont rassemblées pour faire entendre leurs revendications.
Une mobilisation marquée par l’absence de certains syndicats
Côté organisations syndicales, seul le syndicat Solidaires 21 était présent. La CGT et la FSU, habituellement engagées dans ce type de manifestation, étaient absentes, ce qui n’a pas manqué de surprendre les participants. « L’année dernière, ils étaient présents, cette fois ils sont absents, c’est bête ! » a réagi une manifestante. Toutefois, certains syndiqués de la CGT de Côte-d’Or ont fait le déplacement à titre individuel.
Des revendications fortes pour l’égalité
Sous des banderoles engagées et au rythme de slogans dénonçant les inégalités persistantes, les manifestant·e·s ont parcouru les rues de Dijon pour exiger une égalité salariale, une lutte renforcée contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que des avancées concrètes en matière de droits des femmes.
Le syndicat Solidaires 21 a lancé un appel fort à la grève. Cette grève devait s’appliquer non seulement au travail, notamment dans les métiers fortement féminisés tels que la santé, l’éducation, le commerce ou encore le nettoyage, mais également dans les foyers. L’objectif était de souligner le poids des tâches domestiques qui repose encore majoritairement sur les femmes. Enfin, la réappropriation de l’espace public était également au cœur des revendications, avec l’ambition de visibiliser davantage la lutte pour l’égalité.
Dix raisons de faire la grève féministe
Les organisateurs ont mis en avant plusieurs raisons justifiant cet appel à la mobilisation. Parmi elles, la persistance des inégalités salariales, qui maintient les femmes dans des carrières moins valorisées. La réforme des retraites, qui fixe l’âge de départ à 64 ans, est aussi dénoncée pour ses conséquences particulièrement pénalisantes pour les femmes.
La montée des discours réactionnaires et extrémistes est un autre motif d’inquiétude. Ces courants idéologiques menacent directement les droits des femmes, tout comme le manque d’éducation à la sexualité et à l’égalité, essentiel pour lutter contre les discriminations dès le plus jeune âge.
La défense du droit à l’IVG est également une revendication majeure, alors que ce droit est menacé dans plusieurs pays et que son accessibilité en France reste inégale. À cela s’ajoute le refus des injonctions contradictoires sur le corps des femmes, qu’il s’agisse de leur apparence, de leur liberté vestimentaire ou encore des normes imposées par la société.
La lutte contre les violences sexistes et sexuelles est un point central de cette mobilisation. Ces violences, encore trop banalisées, doivent être combattues avec des moyens concrets. L’application effective de la convention 190 de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur le harcèlement au travail est un des leviers de cette lutte.
Enfin, la mobilisation a aussi mis en lumière la nécessité d’une meilleure protection pour les femmes sans papiers, souvent surexploitées, ainsi qu’une solidarité accrue envers toutes les femmes opprimées à travers le monde, face aux conflits et aux régimes oppressifs.
Une mobilisation diverse et joyeuse
Un groupe s’est particulièrement distingué lors de cette manifestation : celui des paysannes de Côte-d’Or. Trop souvent invisibilisées, ces femmes ont pris la parole pour dénoncer les inégalités spécifiques qu’elles subissent dans le milieu agricole, encore largement dominé par les hommes (voir notre article ici).
L’association dijonnaise Les Orageuses et le collectif 25 novembre ont également pris part à la mobilisation, contribuant à la richesse et à la diversité des voix portées lors de cette journée.
Malgré un engagement fort et des revendications fermes, la manifestation s’est déroulée dans une ambiance joyeuse et solidaire, sans incident signalé. Ce rassemblement a illustré, une fois de plus, la détermination des militant·e·s à poursuivre le combat pour une société plus juste et égalitaire.