C’est une annonce qui résonne comme une revanche pour la Bourgogne-Franche-Comté : la ligne TGV reliant Lille à Mulhouse via Dijon, Besançon, Montbard, Marne-la-Vallée et Roissy-Charles-de-Gaulle sera partiellement rétablie à compter du 1er janvier 2027, avec un redémarrage confirmé de la portion Dijon–Roissy.
Un soulagement pour Océane Godard, députée de la Côte-d’Or, qui n’a cessé de porter ce dossier depuis le début de son mandat. « Cette annonce est le fruit de deux années de mobilisation constante. C’est la preuve que le travail collectif, patient, argumenté, finit par porter ses fruits. Nous avons réussi à faire entendre la voix de notre territoire », déclare l’élue.
Un combat de longue haleine
La ligne avait été supprimée en 2020 dans le sillage de la crise sanitaire. Dès 2022, François Rebsamen – alors maire de Dijon – lançait une pétition ayant recueilli près de 26 000 signatures. Dans la foulée, Océane Godard s’engage, avec les élus régionaux, en faveur de la réouverture. Un vœu est adopté par le conseil régional, soutenant ce retour jugé vital pour la région.
En janvier 2025, c’est dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale que la députée interpelle directement le ministre des Transports, Philippe Tabarot. « Il n’était plus acceptable que Dijon, capitale régionale, soit privée de liaison directe avec Roissy et Marne-la-Vallée. Cela pénalisait nos entreprises, nos étudiants, nos chercheurs et nos habitants », rappelle-t-elle.
Un élan porté par les acteurs économiques
La mobilisation n’a pas été uniquement politique. Avec le MEDEF Côte-d’Or, la CPME 21 et l’Université Bourgogne Europe, Océane Godard a fédéré les forces vives du territoire. Un formulaire a été diffusé à l’automne 2024 pour recueillir les besoins du tissu entrepreneurial. Près de 50 entreprises ont répondu à l’appel, soulignant l’importance de cette ligne pour leur activité.
« Les chiffres parlent d’eux-mêmes : nous avons objectivé les besoins et démontré que la suppression de cette ligne freinait notre développement économique. Grâce à l’appui des entreprises locales, nous avons apporté des arguments concrets et incontestables », explique la députée.
Une ligne à fort enjeu pour la région
Pour Océane Godard, la réouverture partielle annoncée ce 22 mars n’est pas qu’un simple ajustement d’offre ferroviaire. « C’est une décision structurante pour notre territoire. Cette liaison est un levier de compétitivité, d’attractivité et de connectivité à l’échelle nationale et internationale », insiste-t-elle.
Les bénéfices sont nombreux : l’accès facilité aux grands hubs que sont Roissy-Charles-de-Gaulle et Marne-la-Vallée, la valorisation des échanges universitaires, le soutien au tourisme et à la recherche, sans oublier la réponse à un besoin accru de mobilité durable.
Et maintenant, construire une offre solide
Si la décision est saluée, la députée reste vigilante : « L’annonce d’une réouverture est une étape décisive, mais ce n’est pas une fin en soi. Nous serons très attentifs au calendrier, au cadencement, et à la régularité de la desserte. »
Elle appelle la SNCF à travailler « en pleine concertation avec les élus, les usagers et les entreprises pour garantir une offre de service adaptée et pérenne ». La date du 1er janvier 2027 est désormais dans toutes les têtes, mais les prochains mois seront cruciaux pour transformer l’annonce politique en une réalité sur les rails.