À l’appel de nombreuses organisations de la société civile, un rassemblement est prévu ce samedi 12 avril à 14h, place de la Libération à Dijon, pour défendre l’État de droit et l’indépendance de la justice, mises à mal par les attaques répétées à leur encontre.
Le verdict du 31 mars a marqué un tournant politique et judiciaire : le Rassemblement national, ainsi que plusieurs de ses élus et cadres, ont été condamnés pour détournements de fonds publics. Marine Le Pen, ancienne présidente du parti et eurodéputée au moment des faits, a écopé de la peine la plus lourde : cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire, et quatre ans de prison, dont deux avec sursis.
Cette décision, fruit d’un long processus judiciaire mené par des magistrats indépendants, a immédiatement suscité une violente levée de boucliers de la part du Rassemblement national. Le parti d’extrême droite a choisi d’en contester la légitimité, usant de termes alarmistes, évoquant un prétendu « complot » orchestré par un « gouvernement des juges ». Une rhétorique rapidement relayée par certaines figures internationales de l’extrême droite comme Donald Trump, Elon Musk, Jair Bolsonaro ou Viktor Orban.
Plus grave encore, ces accusations ont trouvé un écho au sein même de la sphère politique française, certains élus d’autres partis, jusqu’au Premier ministre, reprenant des éléments de langage contestant la décision de justice. Des propos qui ont contribué à alimenter une ambiance délétère, allant jusqu’à des menaces visant les magistrats ayant rendu le jugement.
Un rassemblement pour défendre la justice et la démocratie
Face à ces attaques répétées contre l’indépendance de la justice, les libertés fondamentales et l’égalité devant la loi, de nombreuses organisations de la société civile appellent à un sursaut républicain. À Dijon, comme dans d’autres villes de France, un rassemblement est prévu le samedi 12 avril, à 14h, place de la Libération. L’objectif : affirmer collectivement l’attachement à l’État de droit et dénoncer les tentatives de discréditer les institutions démocratiques.
Les organisateurs rappellent que l’État de droit n’est pas une abstraction juridique. Il est la condition même d’une démocratie réelle, où chacun est protégé contre l’arbitraire, les discriminations et les violences. Il permet de garantir l’impartialité, l’égalité devant la loi et le respect des libertés fondamentales. Dans un contexte marqué par la résurgence des discours de haine – racistes, antisémites, sexistes, masculinistes, anti-IVG ou anti-écologistes – il apparaît plus indispensable que jamais.
Une mobilisation large et unitaire
En Côte-d’Or, les premiers signataires de cet appel incluent Amnesty International, ATTAC, la CGT, Greenpeace, la FSU, la Maison Phare, la Ligue de l’enseignement, la LDH (Ligue des droits de l’Homme), le MRAP, le Mouvement de la Paix, OXFAM, Solidaires, le Syndicat des Avocats de France, SOS Racisme, SOS Refoulement et l’UNEF.
Toutes et tous sont invités à rejoindre ce rassemblement pour dire non à la remise en cause de la justice et oui à un État de droit fort, garant des droits humains, de la démocratie, et du vivre-ensemble.