À l’occasion de la Journée mondiale de la maladie de Parkinson, la ville de Talant organise un grand après-midi d’information et de sensibilisation, ce jeudi, à la salle Edmond Michelet. Un événement ouvert à tous, alors que la progression de la maladie inquiète de plus en plus les autorités sanitaires et les associations de patients.
De 14h00 à 17h00, plusieurs spécialistes partageront leur expertise autour de cette pathologie neurodégénérative qui touche aujourd’hui 270 000 personnes en France. Au programme : actualités médicales, innovations en ergothérapie, soutien psychologique et même un atelier théâtre baptisé Park’en Scène.
Le Dr Matthieu Béreau, neurologue au CHU de Besançon, dressera un état des lieux des avancées scientifiques. Le programme Parkinson Expert, présenté par le Dr Hala Robert-Maalouf du centre Divio de Dijon, sera également détaillé. Deux ergothérapeutes, Hélène Duvernay et Marie-Hélène Souche, expliqueront l’apport de la méthode LSVT Big en rééducation. Sarah Dufresne, psychologue clinicienne, évoquera le rôle du soutien psychologique, indispensable face aux épreuves imposées par la maladie. « La sensibilisation est essentielle. Il est urgent que la société prenne pleinement conscience de l’ampleur du défi posé par Parkinson », insiste un représentant de l’association France Parkinson.
Une urgence de santé publique
Car la situation est préoccupante : la maladie progresse à un rythme alarmant. En 2021, 12 millions de personnes étaient concernées dans le monde, un chiffre initialement attendu pour 2040. D’ici à 2050, le nombre de malades pourrait grimper à 25,2 millions, soit une augmentation de 112 %.
Le vieillissement de la population est en cause, mais aussi l’exposition aux pesticides, dont la responsabilité est désormais bien documentée.
Face à ce constat, France Parkinson réclame une mobilisation politique urgente. Le plan national pour les maladies neurodégénératives (PMND) s’est achevé en 2019, laissant la France sans stratégie cohérente depuis près de cinq ans. Promesse avait été faite d’annoncer une nouvelle feuille de route début 2024. Mais elle reste, à ce jour, bloquée dans les couloirs du ministère de la Santé.
La France en retard face à l’enjeu
Outre la recherche, France Parkinson plaide pour une meilleure organisation des soins : généraliser la présence d’infirmiers spécialisés en neurologie, favoriser un suivi personnalisé, développer l’éducation thérapeutique dès le diagnostic, notamment via des solutions en ligne.
Quelques expérimentations locales, comme les projets IRENE en Bretagne ou IPA Parkinson dans le Finistère, montrent déjà leur efficacité. Encore faut-il les étendre rapidement à l’échelle nationale, surtout dans les zones rurales touchées par la désertification médicale. « La réforme récente de la profession infirmière est une opportunité que nous devons saisir pour améliorer concrètement la vie des patients », souligne l’association.
Une recherche française dynamique mais sous-financée
Sur le plan scientifique, la France dispose de solides atouts. Le réseau NS-PARK, qui regroupe 27 centres académiques spécialisés, a permis d’importantes avancées.
En 2024, l’étude Lixipark a notamment révélé que le Lixisénatide, un médicament antidiabétique repositionné, pourrait ralentir la progression de la maladie. Une première mondiale, mais qui nécessite confirmation dans une étude de phase 3.
Le réseau a aussi lancé Master Trial, une plateforme d’essais cliniques inédite dédiée aux maladies neurodégénératives, avec la collaboration de partenaires américains, britanniques, norvégiens et australiens. Depuis 2010, France Parkinson a financé 295 projets de recherche, à hauteur de plus de 18 millions d’euros.
Un appel à agir sans tarder
En France, 27 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. Une personne sur 50 sera touchée au cours de sa vie, rappelle l’association.
Alors que les États-Unis viennent d’adopter un ambitieux plan fédéral contre Parkinson, la France reste en attente. Une officialisation de la stratégie nationale MND est espérée d’ici juin 2025. France Parkinson appelle l’État à ne plus retarder les décisions : « Il y a urgence à agir pour ne pas laisser les patients et leurs familles seuls face à la maladie. »
Journée mondiale de Parkinson
- Salle Edmond Michelet, 6 Allée Poussineau, Talant
- 14h00 – 17h00, entrée libre