L’association de protection animale PAZ (Paris Animaux Zoopolis) tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme. À Dijon – Quetigny, le magasin Decathlon commercialise des poissons vivants destinés à la pêche au vif, une pratique de plus en plus controversée et interdite dans plusieurs pays européens. Face à cette situation, PAZ a saisi la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP) de la Côte-d’Or et demande un contrôle vétérinaire.
Une pratique cruelle dénoncée depuis 2024
Déjà en 2024, un client du magasin, Victor, avait lancé une pétition pour mettre fin à ce qu’il qualifiait de “commerce honteux”. En quelques semaines, plus de 13 000 personnes avaient soutenu sa démarche en signant la pétition en ligne : Pétition contre la vente de poissons vivants par Decathlon.
La pêche au vif consiste à utiliser un poisson vivant comme appât pour capturer un plus gros prédateur. Concrètement, les poissons sont enfermés dans des “seaux à vifs”, souvent dans des conditions déplorables, avant d’être transpercés vivants et laissés à souffrir pendant des heures.
“Torturer des animaux n’est ni un sport ni un loisir”, s’indigne Amandine Sanvisens, cofondatrice de PAZ. “Decathlon alimente cette pratique barbare sous couvert de loisir. Il est temps que l’enseigne cesse de faire commerce de la cruauté.”
Des infractions à la loi sur la protection animale ?
PAZ pointe également des manquements à la législation en vigueur. Le Code rural, via ses articles L214-1 et L214-3, impose aux détenteurs d’animaux de garantir des conditions de vie respectueuses de leur bien-être :
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Article L214-1 : “Tout animal étant un être sensible doit être placé […] dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce.”
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Article L214-3 : “Il est interdit d’exercer des mauvais traitements envers les animaux domestiques ainsi qu’envers les animaux sauvages apprivoisés ou tenus en captivité.”
Selon une photo prise fin avril 2025 et transmise à la DDPP, les poissons vendus chez Decathlon sont maintenus en surnombre dans les aquariums, augmentant ainsi les risques de blessures, d’infections et de mortalité. Une telle densité, argue PAZ, va à l’encontre des impératifs biologiques des espèces concernées.

“Nous demandons un contrôle immédiat”, explique Audrey Dubois, chargée de campagnes chez PAZ. “Decathlon est un professionnel. Il a des responsabilités légales. La souffrance animale n’est pas une option commerciale.”
Decathlon interpellé publiquement
Au-delà du cas dijonnais, PAZ appelle Decathlon à cesser nationalement la vente de poissons et crabes vivants pour la pêche au vif. “Derrière les grands discours, l’enseigne continue de mépriser la souffrance animale”, conclut Amandine Sanvisens.
L’association attend désormais une réponse des autorités et rappelle que la sensibilité animale ne s’arrête pas aux mammifères. Elle exige la fin d’un commerce qui, selon elle, perpétue une violence inutile, contraire aux valeurs éthiques que de nombreux consommateurs réclament aujourd’hui.
LE SIGNALEMENT DE PAZ À LA DDPP DE LA CÔTE-D’OR :
Madame, Monsieur,
Notre association PAZ défend les intérêts des animaux.
Nous saisissons vos services suite aux conditions de détention des poissons par le magasin DECATHLON situé 1 Rond Point des Sports, 21800 Quetigny.
Nous vous signalons les faits suivants : les poissons sont nombreux dans les aquariums. Or, une densité élevée provoque des blessures aux nageoires, ce qui peut conduire à des infections, voire à de la mortalité. Une densité élevée de poissons dans un aquarium a aussi un impact désastreux sur la qualité de l’eau.
Veuillez trouver ci-joint une photographie prise au mois de fin avril 2025 attestant de ces faits.
Cette situation est contraire aux dispositions des articles L214-1 et L214-3 du Code rural.
En l’espèce, la très forte densité démontrent que les conditions de détention sont contraires aux besoins des poissons.
En tant que propriétaire des poissons, DECATHLON ne place pas les animaux dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de leur espèce. En tout état de cause, le magasin DECATHLON exerce des mauvais traitements sur des animaux tenus en captivité. Nous attirons votre attention sur le fait que ces mauvais traitements, dont certains pouvant entraîner la mort d’animaux, sont exercés par un professionnel (DECATHLON).
Pour toutes ces raisons, nous sollicitons un contrôle de la DDPP.
Nous restons à votre disposition.
Nous vous remercions par avance.
Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l’expression de ma haute considération.
Audrey Dubois
Chargée de campagnes PAZ
Association PAZ, Maison des Associations, 4 rue des Arènes, 75005 Paris