Une nouvelle agression verbale assortie de menaces de mort contre une agente de service commercial train (ASCT) relance les inquiétudes sur la sécurité à bord des trains de la ligne Besançon-Dijon. L’incident, survenu le 27 mai à bord du train 894210, a provoqué une vive réaction syndicale et un mouvement de retrait massif des agents.
L’agente visée, isolée au moment des faits, a été prise en charge de manière jugée « défaillante » par ses collègues et représentants syndicaux. L’agresseur, quant à lui, n’a toujours pas été interpellé, laissant planer un danger jugé « grave et imminent » pour les agents en poste sur cette ligne.
Face à cette situation, un droit d’alerte a été officiellement déposé par un membre du Comité Social et Économique (CSCSC). Cependant, les premières réponses de la direction ont été accueillies avec scepticisme. Les mesures annoncées – telles que le partage d’informations sur les opérations de sécurité, la possibilité de recours au droit de retrait, et une réunion de suivi – sont jugées très insuffisantes par les représentants du personnel.
Droit de retrait massif dès l’aube
Ce matin, dès 5 heures, les ASCT de la région Bourgogne-Franche-Comté ont exercé leur droit de retrait. L’ensemble de l’équipe dirigeante régionale s’est rendue sur place, mais ses explications n’ont pas dissipé les inquiétudes. Pour les syndicats, la direction continue de faire preuve d’un manque criant de réactivité face à une situation où la sécurité du personnel est compromise.
« La présence humaine dans les trains est vitale« , rappelle la CGT, qui réclame une politique sérieuse de protection des agents, ainsi qu’une réponse pénale plus ferme contre les agresseurs.
Une consigne syndicale claire
En réponse à cette nouvelle agression, la CGT a donné une consigne claire : les ASCT ne doivent assurer que les missions essentielles de sécurité, de sûreté et de service à bord lorsqu’ils sont seuls sur l’axe Besançon-Dijon, et ce, tant que l’agresseur n’a pas été interpellé.
Le syndicat dénonce par ailleurs les tentatives de pression de la part de la direction : faire circuler les trains sans personnel ASCT, envoyer des agents non formés, ou encore faire pression pour maintenir les chiffres de productivité, malgré les conditions de travail dégradées.
Appel à la mobilisation le 5 juin
« La santé et la sécurité des agents doivent être prioritaires. Nos vies valent plus que leurs camemberts ! », s’indigne la CGT dans un communiqué au ton ferme. Le syndicat appelle l’ensemble des cheminots à se mobiliser lors d’une journée de grève et de manifestations prévue le 5 juin 2025. Objectif : exiger des améliorations concrètes des conditions de travail, des embauches supplémentaires et des hausses de salaires.