Face à la controverse suscitée par l’arrêté municipal interdisant la circulation des vélos et trottinettes rue de la Liberté en journée, le collectif citoyen Dijon Avenir propose une réponse alternative : une « cogitation citoyenne » ouverte à tous les usager·e·s de l’espace public, ce mardi 3 juin à 17h30 place du Bareuzai.
Une décision municipale qui divise
La décision prise par la maire de Dijon, imposant dès ce 2 juin l’interdiction de circuler à vélo et en trottinette dans la principale rue piétonne du centre-ville, n’a pas manqué de faire réagir. Et pour cause : cette mesure, tombée à la veille de la Journée mondiale de la bicyclette, est jugée brutale et non concertée.
Des voix critiques s’élèvent. L’association de cyclistes EVAD appelle à suspendre l’arrêté et à entamer une concertation réelle. Le Collectif Piétons dans la métropole dijonnaise pointe du doigt la présence persistante de véhicules motorisés dans l’aire piétonne, souvent en infraction avec les règles de circulation. Du côté des élus écologistes, c’est le manque de vision politique pour une ville réellement cyclable qui est dénoncé.
Un enjeu de ville apaisée
Pour Dijon Avenir, cette situation illustre un problème de fond : l’absence de démarche participative dans l’élaboration des politiques publiques de mobilité. Le mouvement citoyen, en réflexion depuis un an sur une vision de Dijon en 2050, prône au contraire une ville « apaisée », où les mobilités actives – marche, vélo, trottinette – sont largement favorisées.
Dans une ville compacte comme Dijon, où plus de la moitié des trajets font moins de 3 km, le vélo a selon le collectif tout pour devenir le mode de transport de référence. À condition, toutefois, que les infrastructures suivent : réseau cyclable dense et sécurisé, cohabitation harmonieuse dans les espaces partagés, notamment l’aire piétonne.
Une méthode participative en action
Plutôt que de décréter d’en haut, Dijon Avenir mise sur l’intelligence collective. La « cogitation citoyenne » de ce 3 juin en est l’illustration concrète : un temps de débat public ouvert à tous, au cœur même de la rue concernée. L’objectif : écouter les usager·e·s – piétons, cyclistes, trottinettistes, personnes en situation de handicap – et amorcer un dialogue direct autour des conflits d’usage et des pistes de solution.
Ce moment participatif s’inscrit dans une méthode en quatre temps que Dijon Avenir entend généraliser s’il accède aux responsabilités municipales en 2026 :
- Objectiver les conflits d’usage avec des données précises (accidentologie, verbalisation, comportements observés).
- Partager ces données en toute transparence.
- Écouter les usager·e·s et les associations concernées.
- Favoriser l’émergence d’un compromis, dans un cadre de concertation animé par la municipalité.
Vers une alternative politique en 2026 ?
Derrière cette initiative ponctuelle, c’est tout un projet de transformation du territoire que prépare Dijon Avenir, en vue des élections municipales de 2026. Avec une priorité : replacer les habitant·e·s au centre de la décision publique, notamment sur les enjeux de mobilités durables, de justice sociale et de sobriété.
Le rendez-vous est donc donné ce mardi 3 juin, à 17h30 place du Bareuzai, pour réfléchir ensemble au partage de l’espace public et bâtir, pas à pas, une ville plus sereine et inclusive.
Contact : contact@dijonavenir.fr
Communiqué de presse du 1er juin 2025 :
Dijon Avenir organise une « cogitation citoyenne » sur la cohabitation des usager·e·s dans l’aire piétonne du centre-ville
Suite à l’arrêté de la Maire de Dijon interdisant de circuler à vélo et à trottinette rue de la Liberté, Dijon Avenir présente sa méthode d’écoute et de concertation et animera un débat dans la rue au plus près des piétons, cyclistes, trottinettistes et personnes en situation de handicap, ce mardi 3 juin à 17h30 place du Bareuzai.

L’arrêté annoncé par la Maire de Dijon, interdisant de circuler à vélo et à trottinette rue de la Liberté en journée à partir de ce lundi 2 juin (veille de la journée mondiale de la bicyclette !) a suscité de très nombreuses réactions et critiques.
L’association de cyclistes EVAD a fermement critiqué cette mesure et appelé la Ville à la suspendre et à « créer un espace de dialogue et de concertation, avec les différentes associations et collectifs concernés, afin de construire des solutions qui permettront à chacun-e de vivre la rue de la Liberté de manière sereine ».
Le Collectif Piétons dans la métropole dijonnaise y voit également une erreur, notamment sur la méthode, et rappelle au passage que ce sont d’abord les véhicules motorisés qui posent un problème pour la sécurité des piétons rue de la Liberté, car ils sont nombreux à avoir accès à l’aire piétonne (utilitaires de livraison, riverains, élus se rendant à la mairie…) et souvent ne respectent pas l’obligation de rouler au pas.
Les élus écologistes, qui siègent dans l’opposition au Conseil Municipal, réagissent également en dénonçant un manque de volonté politique pour créer les conditions du développement de l’usage du vélo, notamment par l’aménagement d’un véritable réseau cyclable continu et sécurisé permettant de répondre aux besoins des usager·e·s.
La Vision d’avenir d’une “ville apaisée”
Depuis bientôt un an, le mouvement citoyen Dijon Avenir élabore avec des habitant·e·s et des acteurs locaux, une vision d’avenir pour Dijon à l’horizon 2050. Il s’agit d’imaginer positivement la transformation du territoire et de nos façons d’y vivre, dans une perspective de sobriété et de justice sociale, pour faire face aux crises et protéger la population. Cette vision d’avenir et le projet de transformation qui va en découler seront proposés aux Dijonnais.es, à travers une liste citoyenne et participative présentée par Dijon Avenir aux élections municipales de 2026.
Sur le sujet crucial des mobilités locales, qui doivent répondre aux besoins de déplacement des habitant·e·s tout en respectant l’exigence de décarbonation des transports, nous voyons Dijon et la métropole devenues « ville apaisée » en 2050 (et autant que possible avant cette échéance !). Territoire où les mobilités actives (marche, vélo, trottinette…) auront une place largement majoritaire. Le vélo en particulier, champion de l’efficacité énergétique devant les autres modes, dispose de tous les atouts pour devenir le « véhicule du futur » dans une ville très compacte comme Dijon (10 km de diamètre), où 57% des déplacements font moins de 3 km (selon la dernière Enquête déplacements de l’agglo dijonnaise, qui certes date de 2016…)

Pour réaliser leur plein potentiel, les mobilités actives doivent être soutenues par la collectivité dans leur développement, à travers des politiques cyclables et marchables très ambitieuses. Notamment la construction d’un réseau cyclable structurant, dense, continu et en « site propre » c’est-à-dire constitué de pistes cyclables séparées des chaussées pour véhicules motorisés et des trottoirs pour piétons. Dijon Métropole s’est doté d’un schéma directeur cyclable pour la période 2023-2030, qui dessine un réseau cyclable constitué de nombreuses « radiales » structurantes, mais où les axes « circulaires » sont traités de façon secondaire alors que leur place est centrale pour une part très importante des déplacements.
Un enjeu fort pour la prochaine équipe municipale sera de décider la création d’une piste cyclable sur la totalité des boulevards circulaires, impliquant de passer de deux à une seule voie pour les voitures.
Une différence radicale de méthode
Dans l’aire piétonne qui couvre une bonne partie du centre historique de Dijon, la question de la cohabitation des différents modes de déplacement se pose avec une acuité particulière. Comme l’association EVAD, nous reconnaissons l’existence de conflits d’usage et de comportements dangereux dans la rue de la Liberté, notamment du fait de quelques cyclistes et trottinettistes qui circulent à des vitesses inadaptées à cet axe très fréquenté par les piétons, alors que le code de la route oblige à rouler « au pas » (6 km/h) dans les aires piétonnes. Mais aussi de la part d’automobilistes ayant accès à cet espace, comme le rappelle le Collectif Piétons !
Comme solution à ces difficultés, la Maire de Dijon a donc décidé d’interdire de circuler à vélo et à trottinette rue de la Liberté, sans aucune concertation préalable avec les usager·e·s de l’espace public ou les associations qui les représentent. Méthode autoritaire, décision imposée d’en haut sur la base de quelques plaintes, à l’exact inverse de ses discours sur l’exigence d’aller vers plus de participation et de concertation !
Plutôt que d’avancer directement une ou des solutions concrètes, Dijon Avenir propose une méthode de concertation et de co-construction, visant à chercher collectivement la ou les meilleures solutions permettant de maintenir la cohabitation de toutes les mobilités actives dans l’aire piétonne, tout en réglant au mieux les conflits d’usages existants.
Concrètement, voici la méthode que nous mettrons en œuvre dès mars 2026 si les Dijonnais·es décident de nous faire confiance :
1/ Objectivation par les données
Il faut commencer par objectiver le fonctionnement de la cohabitation des modes et la réalité des conflits d’usage, à l’aide de données fiables collectées sur place : statistiques de verbalisation et d’accidentologie par mode de déplacement, observation des comportements des différent·e·s usager·e·s notamment leur vitesse et leur positionnement sur la chaussée.
2/ Transparence sur les données
La complète transparence sur les données est une condition pour instaurer un climat de confiance et un dialogue apaisé entre les parties prenantes, sur la base de données objectives et mises à la disposition de tou·te·s.
3/ Ecoute de toutes les parties prenantes
– Ecoute et dialogue avec les associations et collectifs d’usager·e·s, pour s’appuyer sur leur expertise du sujet
– Démarche d’enquête auprès des usager·e·s de l’espace public (piétons – dont personnes âgées et parents avec enfants en bas âge – cyclistes, trottinettistes, personnes en situation de handicap, …) pour écouter les difficultés et les conflits exprimés directement par celles et ceux qui les vivent, malgré le caractère forcément subjectif de ces témoignages.
4/ Recherche d’une solution de compromis
Réunion de l’ensemble des parties prenantes dans un temps et un espace de dialogue et de concertation, en s’appuyant sur les données recueillies (1 et 2) et sur l’analyse de l’enquête auprès des usager·e·s (3). Le ou la futur·e maire se positionnera dans un rôle d’animation et de facilitation de cette concertation, pour aider les parties prenantes à trouver une solution de compromis permettant la cohabitation apaisée de tous les modes doux dans l’aire piétonne.
Cogitation citoyenne
La décision de Mme Koenders nous offre une opportunité de tester concrètement notre méthode, sur cette problématique très locale de la cohabitation des modes de déplacement dans l’aire piétonne. Il s’agira d’initier un dialogue entre usager·e·s, qui devra être poursuivi et enrichi d’une concertation avec les associations et collectifs, et pourra constituer les prémices de la recherche d’une solution de compromis, garantissant la mobilité et la sécurité de toutes et tous.
Pour cela, Dijon Avenir organise ce mardi 3 juin à 17h30, place du Bareuzai, une « cogitation citoyenne » sur la question du partage de la rue de la Liberté et plus largement de la place de chacun·e dans l’espace public. Débat ouvert à toutes et tous, et en présence de représentant·e·s d’associations d’usager·e·s.
Contact : contact@dijonavenir.fr